Albin Michel (p. 40-52).

III

le cahier de l’archevêque

Dès qu’il fut parmi les ombres des buis du parc, Almazan se mit à feuilleter le cahier de l’archevêque.

C’étaient des notes sans suite, souvent contradictoires. Il y en avait qui avaient été écrites fébrilement, d’autres biffées avec fureur. Quelquefois, plusieurs pages avaient été arrachées.

« De même que l’esprit du bien s’incarne dans les messies et les prophètes, de même l’Antéchrist descend dans l’âme de certains individus pour y mettre en œuvre une perversité active afin que le monde revienne en arrière. C’est logique, c’est certain. On ne peut imaginer une médaille sans revers, le plaisir sans la douleur, la lumière sans la nuit. Cela fut toujours tenu caché par ceux qui savaient. Les collèges de prêtres des antiques religions ne le révélaient dans leurs Mystères qu’aux initiés d’un ordre supérieur. Le monde gagnerait-il quelque chose à une telle connaissance ? Quelques forts se redresseraient pour lutter avec plus d’ardeur mais la terreur courberait les faibles et ils seraient emportés par l’attraction du mal. Car le mal possède la séduction et il est plus puissant que le bien.

« Ainsi j’ai pu vivre tant d’années sous le règne de l’Antéchrist et je l’ai ignoré.

« L’Antéchrist n’est pas celui qui verse le sang, ce n’est pas celui qui tue les corps, ce n’est pas celui qui brûle les églises, mais celui qui allume une flamme à leur sommet pour faire croire que l’esprit de Dieu y est descendu.

« Pourquoi la vérité apparaît-elle aux uns quand ils sont jeunes et capables d’agir, aux autres seulement vers la fin de leur vie ? Comment ai-je pu à ce point être possédé par l’orgueil, me dépenser pour des intérêts vains, accomplir tant d’actions stériles et criminelles ? Avec les pouvoirs matériels et spirituels qui me furent dévolus, quelles tâches j’aurais pu accomplir ! Puisque des initiés qui vivent à Damas et à Jérusalem m’ont connu et m’ont choisi, pourquoi leur messager n’est-il pas venu plus tôt ? Que de temps perdu ! Christian Rosenkreutz m’a bien dit qu’il faut que chacun se découvre lui-même et extraie la vérité de son âme comme un mineur extrait un peu d’or d’un filon souterrain, cela ne me paraît pas une réponse suffisante. Ils devaient m’éclairer puisqu’ils le pouvaient. Je les blâme du fond de mon cœur. Mais c’est là le fait de ma nature. J’ai maugréé jadis contre le pape, j’ai maugréé contre Dieu et je maugrée contre ceux qui m’apportent la vérité. (Mais est-ce bien la vérité ?

« D’après maintes prophéties l’Antéchrist doit être juif, de la tribu de Dan. Saint Jérôme et saint Anselme affirment qu’il naîtra à Babylone. Saint Hippolyte le représente miséricordieux pendant les premières années de sa vie, pour mieux tromper les hommes. Il parcourra la terre monté sur un âne. Sa taille sera surprenante et on ne pourra manquer de le reconnaître à ses yeux étonnamment rouges et chassieux. Quels enfantillages !

J’ai été frappé, il y a quelques années, par des yeux comme je n’en avais jamais vus. C’étaient des yeux clairs, miraculeusement profonds, qui ne reflétaient ni la haine, ni la pitié, ni le désir, ni l’orgueil, mais une certitude étrange qui me fit frémir. Ces yeux étaient ceux du prieur du couvent de Santa-Cruz à Ségovie. Il me raccompagnait devant la porte du couvent, entouré des dominicains de son ordre. Et quand il m’eut baisé la main en s’inclinant avec respect, je crus être, durant quelques secondes, entouré d’une lumière surnaturelle et je contemplai un spectacle apocalyptique de fin de monde. Il n’y avait pas d’abîmes extravagants, aucune flamme ne jaillissait en gerbe de la terre. À travers les nuages, les anges ne sonnaient pas dans des trompettes. Sur les visages des hommes qui m’entouraient, il y avait seulement le signe de la régression. Le vieux portier du couvent avait pris une expression de chien fidèle et la clef qu’il tenait à la main semblait un os qu’il allait ronger. Le profil d’oiseau d’un de mes pages s’était accusé au point qu’il paraissait accablé par le poids d’un bec. Mes gardes, dont les cuirasses miroitaient comme des corselets, étaient des insectes qui levaient leur dard. Un paysan, à quatre pattes devant un ruisseau, lampait l’eau avec une mâchoire laineuse comme celle des moutons. Je voyais des figures léonines, des corps souples comme ceux des serpents, des mains où poussaient des serres comme celles des vautours et d’autres qui se palmaient comme celles des canards. Le prieur des dominicains avait relevé la tête et me regardait de ses prunelles d’extase remplies de néant. Et je fus obligé de faire un grand effort de volonté pour ne pas siffler, aboyer, croasser, rugir. Je le quittai à la hâte, en me disant que l’Antéchrist aurait une pareille puissance de vide au fond des yeux et que son règne ne serait marqué par aucune catastrophe visible mais par un mouvement intérieur de l’âme humaine vers la Bête qui est le suprême péché.

« J’ai appris, il n’y a pas longtemps, que ce Thomas de Torquemada avait été élevé au rang de confesseur de la reine.

« Les Rose-Croix ! Un ordre secret qui a pour but de défendre et de transmettre l’intelligence. Y a-t-il des hommes assez désintéressés et assez purs pour en faire partie ? Et moi, pourquoi m’a-t-on choisi ? En suis-je digne ?

« Il y a aujourd’hui un an, jour pour jour, que Christian Rosenkreutz est venu pour la première fois m’apporter le message.

« Qu’il y ait des êtres consciemment orientés vers le mal et que ces êtres accomplissent le mal avec amour, avec logique, comme un devoir divin, cette idée a quelque chose de terrifiant.

« Il a raison, le mal triomphe presque toujours. Qu’est devenue la sagesse des prêtres égyptiens ? Elle s’est éteinte, presque sans laisser de traces. Et celle qui était transmise dans les Mystères d’Éleusis ? Plus rien. On a perdu l’explication du monde par les nombres qu’enseignait Pythagore. Dès le début du christianisme, la lettre a étouffé l’esprit et on étonnerait le pape si on lui disait que son église n’est que l’ombre d’une vérité qui a été perdue volontairement. Les gnostiques d’Alexandrie, les disciples de Nestorius et certaines sectes de Syrie et de Palestine, ont possédé aussi cette vérité. Ils ont disparu comme une lampe sur laquelle on souffle. Force du mal !…

« Je ne peux comprendre pourquoi il ne faut pas employer la force. J’ai un fief immense, des soldats et des trésors. Si, comme il me l’a dit, c’est dans ce temps et dans ce pays que le mal doit s’incarner et rayonner avec une force qui n’aura jamais eu d’exemple dans l’histoire du monde, pourquoi ne lutterais-je pas contre lui avec les armes matérielles dont je dispose ? Je suis prêt à remplir mes prisons et à élever des bûchers sur toutes les places de Tolède.

« Chaque membre de l’Ordre des Rose-Croix doit faire choix d’un successeur au moment de sa mort. Qui désignerai-je ?

« Sera-ce le clerc Ambrosio ou bien Almazan ? Ambrosio est plus réfléchi et plus laborieux. Almazan est plus intelligent. Mais il est beau et la beauté est un piège que la nature tend à l’homme pour le faire déchoir. Ah ! si j’avais été laid, jusqu’où ne serais-je pas arrivé ?

« Il est vrai qu’il a du sang Maure dans les veines. À la race Maure, depuis huit siècles, affirme Christian Rosenkreutz, a été donnée la garde du trésor intellectuel du monde.

« Je ne puis croire cela. Quand je me rappelle ses paroles sur ce sujet, je me remets à douter. La race ennemie du Christ pourrait être une race élue ! Les sectateurs de Mahomet auraient eu une mission plus haute que les défenseurs de la Croix ! Évidemment, c’est dans des manuscrits arabes que j’étudie la philosophie, mon palais de Tolède et celui d’Alcala ont été bâtis selon les règles de l’architecture arabe et c’est dans la lunette construite par les Khalifes de Cordoue que je regarde la couleur des planètes.

« La rose et la croix ! L’amour et la connaissance ! Je suis un aveugle pour qui commence à filtrer un rayon de lumière.

« Règles de l’ordre des Rose-Croix :

« Soulager les souffrances d’une façon désintéressée. Je n’ai soulagé aucune souffrance.

« Aimer Dieu, dans le sens de sagesse et de vérité, par-dessus toute chose. J’ai aimé ma propre personne par-dessus toute chose.

« Être patient, modeste, silencieux. J’ai été violent, orgueilleux et bavard.

« Consacrer sa vie au progrès de l’esprit, chez les autres et en soi-même. Je n’ai éclairé aucun homme et il me semble que mon ignorance a augmenté.

« Se réunir une fois par an en un lieu donné. Je n’irai pas à Grenade.

« Choisir comme successeur un homme d’une intelligence pure. Ni Ambrosio le stupide, ni Almazan le sceptique. Personne n’est digne de me succéder.

« Je me suis remis au grand œuvre. Cela, ne me servira à rien. La mise en pratique des formules qu’on m’a vendues n’a produit que de la fumée. La plupart des prétendus sages ne sont que des charlatans.

« Je ne peux plus douter. Ils existent, ceux que Christian Rosenkreutz appelle les magiciens noirs. Ils existent, ils savent que j’ai connaissance de leur existence et ils en veulent à ma vie.

« Thomas de Torquemada… Sa jeunesse ascétique… La passion illimitée de la douleur… Le néant des yeux… Le masque de Satan…

« Satan s’incarne-t-il ?

« Il y a un mystère dans ce Torquemada.

« Christian Rosenkreutz se trompe. Il faut faire triompher le bien par la force. Je viens de répondre à la reine. Je me mettrai en route dès demain pour alla la retrouver. Je réformerai l’Église d’Espagne.

« Comme la solitude est bienfaisante ! Je comprends ici pourquoi les Arabes chérissent les buis et en ont toujours planté dans leurs jardins. Il y a dans leur ombre comme une rêverie philosophique et il pense avec plus de force celui qui vit dans leur voisinage. Arnaud de Villeneuve donne dans son Thesaurus Thesaurorum la recette d’un breuvage fait avec de la racine de buis et douze ingrédients qui sont des poisons violents. Sans doute ces poisons se combattent-ils l’un par l’autre. Leur mélange produit, d’après Arnaud de Villeneuve, une incomparable exaltation spirituelle. Heureusement que le Thesaurus Thesaurorum est parmi les livres que j’avais ordonné à Pablo de mettre sur son cheval.

« Christian Rosenkreutz avait reçu mon message. Il est venu. Je lui ai parlé d’Almazan et de mes hésitations. Il m’a répondu que rien n’était pressé puisque je vivrai sans doute fort longtemps. Je trouve singulière son insistance pour que je me rende secrètement à Grenade. Et si cela cachait quelque piège monstreux ? Nous sommes en paix avec les Maures mais l’archevêque de Tolède serait un otage inappréciable pour le sultan Abul Hacen. Je ne comprends pas non plus pourquoi Christian Rosenkreutz a montré une si grande inquiétude quand je lui ai dit quelles ivresses me procuraient la racine de buis et les douze ingrédients d’Arnaud de Villeneuve.

« Ce qui vient de m’arriver est extraordinaire. Tout à l’heure j’ai cru entendre dans la pièce voisine de celle où je lis et où je dors comme un frôlement, le frisson d’une chose feutrée contre le mur. J’ai pris dans ma main la lampe de cuivre, j’ai ouvert la porte et j’ai regardé. J’ai vu ou j’ai cru voir un rat géant, avec un visage humain extrêmement pâle qui m’a regardé une seconde et qui s’est enfui par l’autre porte de la pièce qui donne sur l’escalier. J’ai posé la lampe et j’ai voulu le poursuivre. Mais j’ai buté dans l’obscurité. J’ai entendu sa queue velue qui effleurait les pierres. Alors je me suis souvenu de l’Antéchrist et de son avènement.

« Il y a aussi une chauve-souris d’une taille extraordinaire qui se promène comme un homme sur la galerie de la maison. Elle est extrêmement craintive. Au moindre bruit que je fais en entr’ouvrant la fenêtre elle s’envole par-dessus le toit. Mais quand j’éteins la lampe elle vient se tapir contre le volet et elle écoute pendant des heures ma respiration. Je regrette de ne pas avoir une épée. Je porterais un immense coup dans le bois du volet et je l’y clouerais. Oui, une épée, une épée aiguë. J’enverrai Pablo en demander une à Almazan. Il faut que je voie de près comment sont ces premiers exemplaires d’hommes, annonciateurs du règne de la Bête.

« Depuis mon arrivée dans cette demeure antique, je n’ai conversé qu’avec Almazan et Christian Rosenkreutz. Pablo va chaque matin à Cantillana chercher, des provisions. Tous les trois doivent savoir. Pourquoi ne m’ont-ils rien dit ? Craignent-ils le trouble que cela pourra jeter dans mon esprit ? Ont-ils remarqué sur mes propres traits un commencement de l’horrible évolution ? Il n’y a ici qu’un miroir qui se trouve dans le Mabeyn du rez-de-chaussée. C’est un vieux miroir abîmé qui ne renvoie que des images déformées et auquel je ne peux me fier. Cette nuit, je m’y suis longuement contemplé à la clarté de la lampe qui fumait. Sous ma tunique de philosophe, j’avais l’air d’un grand hibou blanc qui n’a pas d’ailes. Il y avait autour de moi un inquiétant frisson de feutre. Est-ce que la chauve-souris et le rat viennent aussi se coller contre ce miroir pour y voir leur animalité grandissante ?

« Je suis allé dans l’écurie, j’ai détaché les chevaux et je les ai chassés dans la campagne. Pourquoi seraient-ils les esclaves de leurs semblables ? J’ai vu au loin un berger avec un manteau de plumes noires. Il avait un bec de corbeau et il a croassé à mon approche. Il s’est enfui en sautillant sur ses pattes quand j’ai tenté de le saisir.

« Jésus-Christ a dit : Aussitôt après ce jour d’affliction, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa lumière.

» Or, le crépuscule vient d’être d’une singulière brièveté et la lune, qui devrait être haute dans le ciel, n’a point paru. Les yeux de ce malheureux Pablo se sont étrangement rapetissés et tout à l’heure, je l’ai entendu qui aboyait dans la cour. Un chien, un misérable chien !

» Ce n’est plus la peine que j’écrive quoi que ce soit, car les bêtes ne lisent pas. »

Almazan laissa presque tomber de ses mains le cahier de l’archevêque Carrillo, tellement il était rempli de stupeur. Il fit de nouvelles hypothèses. Peut-être son maître s’était-il empoisonné lui-même avec le breuvage d’Arnaud de Villeneuve et c’était ce breuvage qui lui avait auparavant troublé le cerveau ? Mais il avait bien vu pourtant un trou circulaire dans le volet de la chambre ? L’archevêque pouvait l’avoir percé lui-même pour surveiller ce qui se passait sur la galerie. Et Pablo ? Peut-être lui avait-il fait boire aussi le même poison dans le but de lui procurer une salutaire ivresse spirituelle ? Pourquoi l’avait-il envoyé à Séville à travers la nuit ? Peut-être simplement pour satisfaire sa lubie d’avoir une épée, afin de clouer au volet une chauve-souris chimérique.

Christian Rosenkreutz demeurait, pour Almazan, une énigme qu’il ne pourrait éclaircir qu’à Grenade. Car il pensait que, malgré tout, son devoir était d’obéir à la dernière volonté de l’archevêque et de le faire avec la précipitation que celui-ci lui avait recommandée.

Tenant son cheval par la bride, il était arrivé, en réfléchissant, à l’extrémité de l’allée de peupliers qui aboutissait à la route. Dans la direction de Séville, il vit au loin quelqu’un qui se dirigeait de son côté. C’était son serviteur Guzman qui venait le rejoindre comme il le lui avait ordonné.

Il le mit au courant de ce qui était arrivé. Guzman allait se rendre à Cantillana où il y avait un officier de la Sainte-Hermandad. C’est à lui d’abord qu’il apprendrait la mort de l’archevêque. Ensuite il rentrerait à Séville, verrait de sa part le gouverneur, lui raconterait les événements de la nuit et s’occuperait de l’inhumation de Pablo.

Almazan allait sur-le-champ se diriger vers Grenade, en prenant la route qui passait par Carmona, puis par Marchena.

Au moment de quitter Guzman il songea combien ce départ pouvait paraître inexplicable et il confia à son serviteur le papier où l’archevêque avait écrit son désir suprême. Guzman le remettrait entre les mains du gouverneur de Séville.

D’ailleurs Almazan pensait que son voyage ne serait pas de longue durée et qu’il pouvait être revenu dans quelques jours. Et les deux hommes s’éloignèrent dans des directions différentes.

La tour de briques de Cantillana était encore visible derrière lui quand Almazan se souvint qu’il n’avait ni dormi, ni mangé depuis la veille. Il passait devant une posada qui, au confluent du Viar et du Guadalquivir, était le rendez-vous des bateliers. Il mit pied à terre et il y pénétra.

Il s’assit sur un escabeau boiteux, et une fille brune, trapue et malpropre le servit. L’ombre fraîche de la salle basse et ce subit afflux de bien-être que donne la nourriture, le firent sommeiller malgré lui. Le front appuyé sur son bras, il lutta quelque temps, puis il se laissa aller à une sorte de torpeur.

Dans la brume de ce sommeil transparent, la fille, dont il voyait la tête et le torse entre deux cruches de terre, au-dessus d’un comptoir, se mit à sourire et ce sourire fit éclater des dents lumineuses. Elle se pencha et un rayon qui venait de la porte entr’ouverte joua sur son cou qui était mince et laiteux. Elle n’était pas brune. Un or clair coulait autour de sa tête délicate. Elle semblait tendue vers Almazan et son sourire avait fait place à une expression subitement ardente. Elle avançait légèrement les lèvres vers lui et elle plissait ses paupières comme si elle l’appelait avant de se pâmer.

Il se redressa soudain, il passa ses mains sur son visage. Il comprit, à la lumière qui éclairait la salle de l’auberge, que le soir tombait. La fille trapue avait quitté le comptoir et errait lourdement, l’œil atone.

Il lui tendit une pièce d’argent. Il sauta sur son cheval.

— Un retard de quelques heures, songea-t-il. Il faudra bien qu’Aboulfedia me dise où je pourrai la rejoindre.

Il ne voulut pas réfléchir. Son instinct le poussait. Et c’est sur la route de Séville qu’il s’en revint, à travers le crépuscule.