La Logique déductive dans sa dernière phase de développement/2/06


Quelques classes arithmétiques

35. Dans l’idéographie arithmétique ordinaire il n’y avait aucun signe pour représenter les différentes de nombres.

Pour combler cette lacune et rendre possible d’écrire les propositions de l’Arithmétique en se passant du langage ordinaire, on a introduit dans le Formulaire, comme symboles, des abréviations de mots ou de phrases d’usage commun ; ainsi, par ex. :
                          nombre entier absolu
(que pour le moment, on peut lire « nombre » tout court)
                          nombre premier

En outre, on a convenu que toute opération indiquée pour une doit être exécutée sur chacun de ses individus ; ainsi, par ex. :

7 multiplié par un (quelconque) = multiple de 7
multiple de 2 = nombre pair

nombre pair augmenté de 1 = nombre impair
carré d’un
cube d’un

somme des carrés de deux , etc.

Comme je me servirai de ces écritures conventionnelles dans les exemples tirés de l’arithmétique, il est bon de s’accoutumer à les lire couramment et de la manière qui est la plus proche de l’usage commun.

Voici, par ex., des appartenances [24] :

 


et des inclusions [32] :

[1]

Mais on ne doit pas mettre ces écritures au compte de l’Idéographie logique.


36. Pour les mathématiciens, j’ajoute qu’au lieu d’écrire «  » tout court, dans le Formulaire on écrit «  » ou «  » selon qu’on commence la succession naturelle de 0 ou de 1 ; par suite, le théorème (découvert par Bachet en 1621 et démontre par Fermat et derechef par Lagrange en 1770) :

« tout nombre entier est un carré ou bien la somme de deux ou de trois ou de quatre carrés »
est exactement représenté par la formule :


tandis que le théorème (découvert par Fermat en 1636) :

« tout produit d’un carré par un multiple de 8 augmenté de 7 est la somme de quatre carrés »
se représente ainsi


et celui (que M. P. Tannery a donné en 1898) :

« le carré d’un nombre, plus grand que 1, est la somme de deux ou de trois ou de quatre carrés »
est représente par

Les formules, outre qu’elles sont plus brèves que les énoncés communs, permettent une comparaison plus immédiate entre les différents résultats obtenus.

  1. On lira donc : « 6 est un nombre », « 47 est un nombre premier », « 42 est un multiple de 7 » (ou « 42 est divisible par 7 »), « 10 est un nombre pair », « 15 est un nombre impair », « 49 est un carré », « 8 est un cube », « 13 est la somme de deux carrés » (en effet, 13 est la somme de 9, carré de 3, et de 4, carré de 2) ; « tout multiple de 15 l’est aussi de 3 », « les multiples de 6 sont pairs ».