La France républicaine et les femmes/09

F. Aureau, Imprimerie de Lagny (p. 37-38).
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IX



Les préceptes donnés à l’adolescence sont comme des arbrisseaux qu’on plante encore tout frêles ; ils croissent et leurs racines pénétrant le sol plus profondément chaque jour, finissent par y adhérer de telle sorte que le vent le plus impétueux ne peut les en arracher.

L’incrédulité et la superstition amoindrissent l’âme ; écarte donc l’une et l’autre du cœur de ta fille, homme sage, et n’y laisse pénétrer que ces deux choses :

L’amour de Dieu et l’amour du prochain.

Le Maître l’a dit : « C’est là toute la loi, » la loi qui produit toute perfection morale. Ces deux amours, en réalité, n’en sont qu’un, modifié selon la perfection de l’objet.

Celui qui aime croit et espère.

La foi, l’espérance et l’amour sont trois puissants leviers capables chacun de soulever le monde. Celui qui ne sent pas battre cette triple vertu dans sa poitrine est digne de commisération, parce qu’il ne peut rien produire d’utile ; celui-là seul qui la possède est fort, ses œuvres sont fécondes et durables, et c’est par lui seul que la Patrie peut être régénérée.