La Femme (Michelet)/III/VI

Hachette (p. 193-208).


VI

TU QUITTERAS TON PÈRE ET TA MÈRE


Les adieux de Sakontala à la maison natale, à ses sœurs, à ses fleurs, aux oiseaux favoris, aux animaux chéris, ce n’est pas là une vaine comédie, c’est la nature humaine. On a désiré, et on pleure ; on a compté les jours, et, le jour venu, c’est trop tôt.

Elle sent bien alors tout ce qu’il fut, ce nid qu’il faut quitter, combien suave et doux. Cette belle table de famille, cette couronne de jeunes frères et sœurs, qui l’adoraient, la faiblesse de son père, sévère pour tous et désarmé pour elle, une personne enfin, unique, attendrissante, la victime réelle en cette immolation, la pauvre mère, qui se contient si bien et ne pleure presque pas… Oh ! c’est trop pour la jeune fille !

Nul rêve de bonheur, nul mirage d’imagination, ne peut balancer tout cela. La veille encore à table, les yeux sur son assiette, elle ose les regarder à peine, de peur de se troubler. On descend au jardin. Elle, non. Sous quelque prétexte, elle reste, elle traverse de chambre en chambre cette maison de sa jeunesse qu’elle va quitter pour toujours. Elle dit adieu à chaque meuble, à toute chose amie, au piano, aux livres, au fauteuil de son père… Mais le lit de sa mère l’arrête… elle éclate en sanglots.

« Quoi donc ! elle n’aime pas ? » — Ne le croyez point. Non, elle aime. Chose bizarre, pourtant naturelle : au moment de le suivre époux, elle le regrette amant. La chambre où elle le rêva, la table où elle lui écrivit, entrent dans ses regrets. Les alternatives orageuses de son amour de tant d’années lui reviennent au souvenir. De son bonheur nouveau, elle jette un regard à ce monde de soupirs, de songes, de vaines craintes, dont se repaît la passion ; elle en regrette tout, jusqu’aux douceurs amères qu’elle trouva souvent dans les pleurs.

Rien ne la touche plus que de voir ses amis d’enfance, personnages muets à qui l’on n’a rien dit, le chien, le chat de la maison, parfaitement informés de tout. Le chien la suit de longs regards ; le chat, morne, immobile, a cessé de manger et reste sur son lit, ce petit lit de fille qui sera vide demain.

Ils ont l’air de lui dire : « Tu pars, et nous restons. Tu pars pour l’inconnu… Tu quittes la maison de la douceur et de la grâce, où tout te fut permis. Quoi que tu fisses, c’était bien ; quoi que tu disses, c’était beau. Ta mère, ton père et tous étaient suspendus à tes lèvres, recueillaient avidement tout ce qui t’échappait. Tes sœurs, comme raison suprême, alléguaient ta parole, tranchaient d’un mot : « Elle l’a dit. » Tes frères étaient tes chevaliers, t’admiraient sans mot dire, n’imaginaient rien au delà, n’aimaient dans les autres femmes que ce qui te ressemblait.

« Maîtresse ! protectrice ! douce nourrice ! qui tant de fois nous faisais manger dans ta main ! où vas-tu et que deviens-tu ?… Tu vas donc avoir un maître. Tu vas jurer obéissance. Tu vas vivre avec l’étranger, avec celui qui t’aime… oui, un jeune homme fier et rude… Son énergique activité, tournée au dehors, que lui laissera-t-elle bientôt pour sa femme et pour le foyer ? L’effort du jour le ramènera souvent triste le soir, souvent amer. Les désappointements, les non-succès, te reviendront en injustes caprices… Cette maison d’amour où tu vas, oh ! que de fois elle sera plus sombre que ta chère maison paternelle ! Tout était si serein ici ! Dès que tu riais, tout riait. Ta folâtre gaieté, ta fraîche jeune voix, ta bonté à faire tous heureux, cela faisait un paradis, une maison de béatitude. Tout était amour, indulgence ; tous étaient enhardis de toi… Car ton père et ta mère n’avaient pas le courage de gronder les enfants, ni nous… Le chien le savait bien, à certaines heures, que tout était permis. Le chat le savait bien. À tels moments d’effusion, au dessert de famille, nous nous glissions, nous étions de la fête… Et tes oiseaux venaient, battant des ailes, cueillir à ta lèvre un baiser. »




La femme est née pour la souffrance. Chacun des grands pas de la vie est pour elle une blessure. Elle croît pour le mariage ; c’est son rêve légitime. Mais cette vita nuova, c’est l’arrachement de son passé. Pour donner à l’amour l’infini du plaisir, il faut qu’elle souffre en sa chair. Combien plus, grand Dieu ! quand bientôt l’autre époux, l’autre amant, l’enfant, plus cruel, du fond de ses entrailles, reviendra déchirer son sein !… Est-ce tout ? nos aïeux eurent ce proverbe sombre : « Mal de mère dure longtemps ! » Mère voulait dire matrice, et le sens du proverbe, c’est que la pauvre femme, après la torture et les cris de l’accouchement, n’en est pas quitte, que la maternité, de fatigue et d’inquiétude, de chagrins, de douleurs, la suit et la suivra ; — bref, qu’elle accouche toute la vie.




Quel jour, à quel moment mène-t-on la victime à l’autel ?

Que nous importe ? dit le législateur. — Que nous importe ? dit le prêtre.

L’astrologue du moyen âge disait : « Il importe beaucoup. »

Lui seul avait raison.

Mais ce jour, comment le choisir ? Il mettait des lunettes, et regardait au ciel, ne voyait rien, puis décidait.

Ce qu’il faut regarder, c’est la femme elle-même, la chère créature qui quitte tout, qui souffre et se dévoue. Il faut aimer, vouloir qu’elle souffre moins de son sacrifice. S’il était un jour, une semaine, propices et doux, choisissons-les.




Qu’on me permette de m’arrêter ici, et de demander comment il se fait que les innombrables auteurs qui ont traité de l’amour et du mariage ne se soient jamais occupés de ces questions. Mais c’était justement le fond de leur sujet, tout au moins le point de départ nécessaire sans lequel ils ne pouvaient parler, raisonner qu’au hasard.

La nature, heureusement, ne se fie pas à nous pour les grandes fonctions de la vie qui la conservent. Elles s’accomplissent d’instinct et comme sous l’empire du sommeil. Notre chimie physiologique, si prodigieusement compliquée, va son chemin sans demander conseil. Il en a été ainsi de la perpétuité de l’espèce humaine, opérée par l’amour et le mariage, par la constitution de la famille. Tout cela n’a presque en rien changé, et l’homme est resté, pour ces grandes choses essentielles, dans la ligne raisonnable. La déraison ne s’est trouvée que dans les hauts esprits, les hommes de pensée et d’autorité, dans les guides de l’espèce humaine.

Exemple les économistes, les profonds politiques, qui se sont figuré pouvoir réglementer l’amour, retarder ou précipiter le cours de la fécondité. Pas un ne s’est informé de ce que c’est que fécondation. Ils ignorent que l’on a tranché la thèse Malthusienne où ils vont toujours à tâtons.

Exemple les théologiens, qui ont si merveilleusement éclairci la Conception sans connaître ce que c’est que conception. Exemple les casuistes, qui ont si parfaitement dirigé, purifié la vie conjugale, sans savoir ce que c’est que le mariage.

Ajoutons les littérateurs, ceux qui, dans tant de livres éloquents, ont discuté le droit et le fait, accusé ou la femme ou l’homme, pesé la question de la supériorité d’un sexe sur l’autre. Notre grand romancier, cette femme d’admirable puissance ; notre grand discuteur, cet homme de bras fort et terrible, qui, secouant le pour et le contre, fait partout jaillir l’étincelle, le monde les contemple en ce grand plaidoyer. N’est-il pas étonnant qu’aucun des deux n’ait descendu au fond du sujet même, à la base inférieure, d’où pourtant fleurit tout le reste ?

Inférieure ? Rien n’est inférieur. Laissons là ces vieilles idées d’échelle, et de haut et de bas. Dieu est sphérique, a dit un philosophe. Le ciel est sous nos pieds autant que sur nos têtes. Jadis, on méprisait l’estomac, pour relever le cerveau. On a trouvé (1848) que le cerveau digère ; sans lui, du moins, on ne fait pas le sucre, qui seul permet de digérer.




Pour revenir, avant 1830, où l’on posa le fait de l’œuf, de la crise d’amour, la théorie ne disait que sottise. Avant 1840, où la loi fut posée, et les temps féconds indiqués, toute pratique fut aveugle. L’observation persévérante des grands anatomistes, l’autorité de l’Académie des sciences (vrai pape en ces matières), enfin l’enseignement souverain du Collège de France, de 1840 à 1850, imposèrent à l’Europe ces découvertes, acceptées désormais comme article de la foi humaine.

Que la science est venue à temps ! La médecine, en présence du fléau du siècle (l’universalité des maladies de la matrice), après avoir usé en vain des brutalités de la chirurgie, bégayait, tournoyait. L’ovologie vient au secours. C’est la profonde étude des fonctions qui doit ouvrir la voie pour comprendre les altérations. Et qui sait ? les premières, doucement veillées par l’amour, peut-être préviendraient les secondes.

Pardonne-moi, jeune homme, ces discours sérieux à l’heure où, sans nul doute, ton cœur a bien d’autres pensées. Mais, mon ami, l’amour est inquiet. Pour toi, pour elle, je voudrais, de ton ciel poétique, te ramener au réel. Et le réel, c’est elle ; donc c’est le ciel encore. Il s’agit d’elle, et de votre avenir. Quand la santé, la vie de ce cher objet est en jeu, ce n’est pas toi qui nous reprocheras un excès de sagesse et de tendres précautions.

N’est-ce pas un spectacle à faire songer que de voir tout autour de nous la femme, jeune et charmante, frappée dans l’amour même, condamnée aux refus, aux fuites involontaires, ou (contraste odieux) donnant le plaisir dans les pleurs ? Désolante situation, qui de bonne heure assombrit le mariage, et bientôt le supprime ; qui fait craindre la génération. On frémit d’engendrer, quand on sait qu’aux épreuves de la maternité le mal s’aigrit, s’aggrave. Aux épanchements les plus tendres des cœurs qui ne font qu’un, apparaît un tiers, la douleur, l’effroi de l’avenir (et la mort !) entre deux baisers.

Ce fléau marqua moins jadis, d’abord, parce qu’on mourait plus vite et qu’on comptait moins la douleur ; mais aussi pour une autre cause. La femme, nullement affinée, vivant moins de vie cérébrale, pouvait réagir davantage physiquement contre les chagrins et contre les mauvais traitements. J’appelle ainsi surtout ce que doucereusement on nomme empressements amoureux, mais qu’il faut mieux nommer, les exigences du plaisir égoïste qui veut trop, qui veut mal et ne s’informe pas des temps ni des souffrances. — Celle-ci, faible et délicate, ressent tout et profondément. Il n’y a pas à rire ici. Il faut une sérieuse attention, c’est-à-dire un amour de tous les moments. Ce que je dirais à la mère, je le dis bien plus à l’amant.

Plus fragile au fond que l’enfant, la femme demande absolument qu’on l’aime pour elle, qu’on la ménage fort, et qu’on sente à toute heure qu’en serrant trop on n’est bien sûr de rien. Cet ange adoré, souriant, florissant de vie, souvent à la terre il ne tient que du bout de l’aile ; l’autre déjà l’emporte ailleurs.




Ne demandons pas à l’ignorance du passé ce que l’on peut faire dans ce grand intérêt, si cher ! Il ne sait et ne dira rien. À la science seule de répondre, à l’amour seul d’exécuter.

La science dit d’abord une chose simple : qu’il faut aimer à l’heure de celle qu’on aime, sans rien précipiter, laisser les choses se faire, se succéder dans l’ordre naturel, n’en faire qu’une à la fois, craindre toute congestion et toute irritation durable.

Dès lors on sait le vrai moment légitime et sacré, où doit se faire le mariage. Dans un Mémoire que l’Académie des sciences a couronné, autorisé de sa haute approbation, il est dit qu’on ne doit marier la jeune fille que dix jours après le travail de l’ovulation, c’est-à-dire dans la semaine calme, sereine et stérile qu’elle a entre les deux époques. (Raciborski, 1844, p. 133.)

Cette excellente observation, humaine autant que raisonnable, n’est point de pratique empirique. Elle est hautement scientifique. Elle dérive des faits établis, des lois formulées de l’Ovologie. Elle en est la déduction naturelle. Elle aussi, elle restera invariable, comme loi naturelle et nécessaire du mariage.

Rien de plus sage en effet. Il faut prendre le moment stérile, dit l’auteur, parce qu’elle souffrirait trop d’être enceinte dès le premier mois. Quelle dureté ne serait-ce pas de faire coïncider pour elle trois malaises et trois douleurs : l’indisposition mensuelle, l’initiation du mariage, et l’ébranlement d’une première grossesse.

« La mère y pensait, » dira-t-on. Point du tout. Elle laissait passer l’époque, mais la mariait souvent trois ou quatre jours après, c’est-à-dire précisément lorsque la femme est plus féconde. Tout d’abord elle était enceinte.

Les dix jours pleins qu’on surajoute lui seront un bienfait. La science se met ici entre elle et la passion impatiente, la garde dans les bras de sa mère, et mieux que celle-ci ne faisait. — Ainsi, toute grande découverte, toute grande vérité, qui d’abord n’est qu’une lumière et ne parle qu’à la raison, ne tarde pas à aboutir aux touchants résultats pratiques qui en font une chose de cœur.




À chaque jour suffit sa peine. Assez d’un travail à la fois. Dispensez, je vous prie, la mariée, dans une telle journée, de ces bruyants repas des noces de province, où les sots voudraient l’étouffer. Ils diront, si elle ne mange : « Voyez-vous ? elle est triste… On la force… Elle n’aime pas beaucoup son mari. »

Je vois que le bon sens de nos aïeux voulait, tout au contraire, qu’elle ne vînt à cette épreuve de séparation et de larmes, de douleur morale et physique, que maternellement préparée, bien détendue, fraîche et légère, d’autant moins vulnérable.

Les rites et les symboles du mariage sont bien incomplets jusqu’ici. Ils s’occupent surabondamment d’enseigner au faible qu’il est faible, donc qu’il doit être dépendant. Il serait bien plus instructif, plus original, plus humain, d’enseigner au fort qu’il ne doit pas ici se montrer fort, lui inspirer, à ce moment, les ménagements et la compassion, « L’amour y pourvoira, » dit-on. Mais c’est tout le contraire. Il change étrangement, avouons-le. À certaines heures, une bête sauvage rugit d’impatience en l’homme, la férocité du désir.

Les médecins commencent à soupçonner que la précipitation et l’insistance aveugle (faut-il le dire ? l’orgueil cruel) sont très-souvent la première cause d’irritations durables, d’inguérissables congestions. — « Inguérissables ? » belle demande ! Comment guérirait-on, si chaque jour revient aggraver ?

Qu’une seule chose te soit présente à ce moment si décisif, la chose pieuse, la chose religieuse, et le souverain exorcisme qui chassera le diable plus qu’aucune formule. C’est le mot des jurisconsultes : « Mariage, c’est consentement. »

Ce ne serait pas grand’chose de t’en souvenir à midi, si tu ne t’en souviens pas le soir, à l’heure émue où ton trouble est si grand. C’est alors, c’est alors qu’il faut t’en souvenir : « Mariage, c’est consentement. »

Je t’aimerais bien si, la veille, tu avais l’esprit d’y penser, si, mettant de côté l’orgueil et ses sottises, consultant l’amour et le cœur, pensant à ta pauvre petite, tu te fusses entendu avec la mère, qui, sans toi, n’ose rien vouloir. Il faut adoucir, assouplir ces épines, sinon les aplanir. Le rite compatissant de l’Inde parle ici comme nos médecins.

La fille de France est rieuse, moqueuse parfois à nos dépens, mais en même temps la plus nerveuse de toute la terre, si prenable d’imagination ! Elle devrait ne pas craindre celui dont elle est maîtresse absolue. Et pourtant elle frémit. Cela va à ce point que, n’y eût-il presque aucune difficulté, il y en aurait encore par la constriction de l’esprit. Les hommes, si égoïstes et ne pensant qu’à eux, se sont plaints très-souvent de la sorcellerie, qui, disent-ils, paralysait tout. Mais les frayeurs de femme, plus vraies, vous ne les comptez pas ? Il faudrait remettre l’esprit, c’est le grand point. Il faudrait être patient, magnanime, et vouloir… non pas contre soi-même, mais pour deux… vouloir qu’elle aussi elle fût heureuse ; la consulter, lui obéir, et désirer ce doux triomphe : que la douleur ne déplût pas.

Heureux qui sait préparer son bonheur ! qui le veut libre et désiré, se fie à la tendresse, à la bonne nature ! Adorateur sincère, de dévotion vraie, il honore les abords du temple, il en couve l’accès d’une tendre et patiente insistance. D’elles-mêmes, pour lui, elles vibreront, les portes saintes. Du dieu qu’on croit si loin, la vive étincelle est au seuil.



Dans un état plus haut, plus avancé, où nous arriverons, on comprendra pourtant que cette douce initiation vaut surtout par la voie nouvelle qu’elle donne pour aller au cœur, qu’elle n’est qu’un degré des progrès que l’amour fait dans la conquête successive de l’objet aimé. Ces progrès, en toute union sérieuse, ont précédé de loin la fête qui en est la proclamation. Le mariage d’âmes doit exister longtemps avant la noce, pour continuer après et augmenter de plus en plus.

Effaçons de la langue ce mot immoral et funeste : consommation du mariage. Celui-ci, état progressif, n’a sa consommation que dans l’ensemble de la vie.

La noce est le moment public de cette longue initiation. Utile, indispensable, comme garantie, elle a souvent, comme fête bruyante et éclatante, un très-mauvais effet, de faire tort au mariage. Ce bruit fait croire qu’un jour a tout fini, et que l’amour a tout donné. Les lendemains sont ternes et froids. La fête a le tort de dater ce qui devrait être éternel.

Non, même à ce moment divin, sache bien qu’il n’est tel que parce qu’il ne consomme rien, ne finit rien ; il est divin, parce qu’il commence. La douce idole s’est donnée en ce qu’elle a pu ; donnée en t’acceptant d’amour ; donnée en disant qu’elle est tienne ; donnée en ouvrant à ton plaisir une des profondes portes de l’âme. Mais cette âme est tout un royaume de délices qu’il faut maintenant parcourir. Le monde de découvertes à faire qui est en elle et qui t’attend, comment le saurais-tu d’avance ? Elle ne le connaît pas elle-même. Elle veut seulement de passion que tu en sois maître et seigneur. Possédée, elle sent d’instinct qu’elle peut l’être bien davantage. Elle fera ce qu’elle pourra, pour que cette mer insondée de sentiments vierges encore, de chastes et délicats désirs, tu la pénètres tout entière par l’infini des sens nouveaux que va créer en toi l’Amour.