La Cithare, Texte établi par Georges Barral Voir et modifier les données sur WikidataLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 141).

EURIPIDE


 
Nous ne l’entendrons plus, le divin rossignol,
Dont la voix amoureuse émerveillait Athènes :
Vers le séjour d’Hadès plein d’ombres incertaines
Le chantre aimé des dieux jaloux a pris son vol.

Quand les derniers rayons s’allongent sur le sol,
Euripide ! écoutant les sanglots des fontaines,
Tu n’iras plus cacher tes souffrances hautaines
Dans la gorge où le pin s’éploie en parasol.

Ta cendre ici repose. Aux champs de Macédoine,
Dans la vallée en deuil, parmi la chélidoine,
Sur un socle, j’ai lu tes titres éclatants.

Mais non ! L’inscription est fausse, ô vaine pierre
Que la foudre a frappée et qu’effrite le temps,
Car il a pour tombeau la Grèce tout entière.