La Cithare (Gille)/Les Vendanges

La Cithare, Texte établi par Georges Barral Voir et modifier les données sur WikidataLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 143-144).

LES VENDANGES


 
Vignes aux pampres d’or, et vous, branches divines
Des oliviers rugueux penchés sur les ravines,
De vos ceps délicats et de vos durs rameaux
Découlent, pour calmer nos chagrins et nos maux,
Ou pour nous endormir d’un sommeil agréable,
L’huile, le miel suave et le vin délectable.

Accours d’un bond rapide, ô dieu puissant et doux !
À notre œuvre du soir préside parmi nous ;
Écoute ! les beaux chœurs célèbrent tes louanges ;
Dans le pressoir rempli piétine nos vendanges,

Et, foulant les trésors des champs et des vergers,
Dans l’écume du vin rougis tes pieds légers.
Dieu des vignes, ô toi qui donnes l’abondance,
Couronné de rameaux, tu conduiras la danse ;
Puis, ayant, au-dessus de tes reins, rejeté
La dépouille du faon rapide et tacheté,
Dans nos jarres d’argile, avec de doux murmures
Tu verseras alors le jus des grappes mûres ;
Et nous tous, entonnant tes chants sur nos tréteaux,
Nous t’offrirons un bouc et de tendres gâteaux.