La Cithare (Gille)/Jeune Dieu

La Cithare, Texte établi par Georges Barral Voir et modifier les données sur WikidataLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 139-140).
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JEUNE DIEU


 
Appuyé mollement au tronc vert d’une yeuse,
Il laisse errer ses doigts sur la flûte rieuse :
Le roseau creux murmure et les sons turbulents,
Tour à tour adoucis ou vifs, pressés ou lents,
S’échappent comme l’eau d’une source argentine.
Le papillon de pourpre et d’azur qui butine,
Arrête sur l’iris tremblant son vol moiré.
Un berger, un enfant ravi, survient, paré
D’un chapeau de verdure et de fleurs, et la biche
Sort du buisson d’hièble où la fauvette niche.

 
Mais lui, tranquille et beau, sous l’arbre, en se penchant,
Égrène au vent léger les trilles de son chant,
Tandis qu’à ses côtés un lézard d’émeraude
L’écoute aussi, charmé, tapi dans l’herbe chaude.