La Circulation du sang/Traité anatomique sur les mouvements du cœur et du sang chez les animaux/Chapitre XIV

Traduction par Charles Richet.
Georges Masson (p. 145-146).

CHAPITRE QUATORZIÈME

CONCLUSION DE LA DÉMONSTRATION DE LA CIRCULATION DU SANG.

Maintenant enfin nous pouvons exprimer nos idées sur la circulation du sang et proposer cette doctrine à tous.

Les raisonnements et les démonstrations expérimentales ont confirmé que le sang passe par les poumons et le cœur, qu’il est chassé par la contraction des ventricules, que, de là, il est lancé dans tout le corps, qu’il pénètre dans les porosités des tissus et dans les veines, qu’il s’écoule ensuite par les veines de la circonférence au centre, et des petites veines dans les grandes, qu’enfin il arrive à la veine cave et à l’oreillette droite du cœur. Il passe ainsi une très grande masse de sang, et dans les artères où il descend, et dans les veines où il remonte, beaucoup trop pour que les aliments puissent y suffire, beaucoup plus que la nutrition ne l’exigerait. Il faut donc nécessairement conclure que chez les animaux le sang est animé d’un mouvement circulaire qui l’emporte dans une agitation perpétuelle, et que c’est là le rôle, c’est là la fonction du cœur, dont la contraction est la cause unique de tous ces mouvements.