La Chandelle de Sixte-Quint,
ou Une aventure photographique
Chapitre X
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Chapitre X

La rentrée de mon ami nous arrêta dans des épanchements qui nous conduisaient à toute vapeur sur la route de la fornication. Il venait nous proposer comme dernière séance une chose assez scabreuse.

— Je vous ai annoncé, n’est-ce pas, dit-il, que le sujet de notre dernière pose vous serait expliqué au dernier moment. Je constate que vous êtes en parfait état pour me comprendre. Il s’agit pour vous de supposer que je ne suis pas là, et de continuer vos caresses jusqu’au bout, jusqu’à la fin inclusivement ; vous comprenez ? Mon objectif saisira le moment propice pour vous fixer instantanément à certaine minute précise… Personne n’a, je crois, encore pu le faire. Nous essaierons. Cela vous va-t-il ?…

La jeune femme me regarda, semblant demander mon avis. J’essayais de lire le sien dans ses yeux, brûlant de la voir accepter.

— Comment nous mettrons-nous ? dit-elle, en rougissant légèrement.

— Prenez la même posture que tout à l’heure, dit l’artiste ; ce sera plus commode.

— Oui, mais vous serez sage à la fin, me dit la jeune femme ; vous savez, je ne veux rien de vous…

C’est l’éternelle question pour toute femme qui veut bien se livrer à un homme, mais tient surtout à ne pas s’en repentir. Question délicate et qui l’était particulièrement pour nous alors que l’intérêt de l’art exigeait qu’il n’y eût au moment de la jouissance nulle précaution, nulle réticence… Mon ami tira d’un meuble une boîte de ces objets familièrement dénommés chandelles de Sixte-Quint et fabriqués en caoutchouc rose.

— On ne se sent pas, avec cela, dit la jeune femme ; vous feriez mieux de vous retirer au moment.

— Pour ce que nous voulons faire, cela n’irait pas ; il ne faut aucune interruption…

— Eh bien, n’avez-vous pas ceux que les femmes se mettent, vous savez ?…

— Oui, mais je n’en ai pas.

— C’est dommage, j’en ai chez moi ; si j’avais su… Une autre fois…

Force me fut donc de revêtir mon membre de la chandelle de Sixte-Quint rose… Entourant alors la taille de ma compagne, je la pousse sur la chauffeuse où elle reprend sa posture de tout à l’heure et moi la mienne entre ses jambes. Pareille est la posture, mais tout autre est notre rôle, tout autre est ma fonction qui devient délicieuse. Plus de contrainte, plus de frein… Libre carrière à la fougue de mes désirs… Vite je me plonge dans son con où la main elle-même de ma jolie baiseuse guide mon vit impatient, puis, saisissant sous mes bras ses deux jambes, je l’enfile avec fureur et la vois bientôt tomber en extase amoureuse… L’artiste met au point comme il peut… Plus rien ne m’arrête… Je suis au comble de la jouissance… Le cul de ma compagne répond à mes coups ; ses reins se tordent ; ses bras potelés se croisent sur mon dos… ses yeux voilés ne montrent plus que leur blanc ; sa bouche desserrée laisse voir ses jolies dents… Je sens ses bras se crisper autour de moi, ses doigts me labourent les reins… Oh… Quelles délices !… Je jouis… Je vais décharger… Un cri s’échappe de nos lèvres et la décharge s’élance en jets brûlants… Confusément j’entends l’obturateur fonctionner, l’artiste se retirer avec la plaque où la lumière a fixé notre spasme… et nous restons anéantis.