La Chandelle de Sixte-Quint,
ou Une aventure photographique
Chapitre VII
◄  Chapitre VI Chapitre VIII  ►

Chapitre VII

Étendu sur le sofa, le vit en l’air, bandant plus que jamais, je vois la jeune femme se dépouiller d’abord de sa chemise, puis, toute nue, se mettre à cheval sur ma figure. Un instant je contemple les formes divines de son cul ; puis saisissant à pleines mains les deux fesses, j’enfonce ma tête entre les deux cuisses de satin et colle ma bouche sur ce con qui s’offre à moi dans une position inverse de la première, surmonté par les fesses au lieu de l’être par la motte poilue et le ventre… J’applique avec ferveur mes lèvres sur les siennes entre lesquelles ma langue impatiente commence aussitôt sa douce friction, tandis que je sens mon membre saisi par une main délicate et logé soudain dans la bouche, sœur de celle que je lèche… Cette fois, on ne voit ni ma tête, ni ma langue. Les cuisses de ma compagne cachaient mon visage. Tout l’intérêt du groupe repose dans la posture d’une jolie femme à qui un homme fait minette et qu’elle récompense gentiment en lui suçant généreusement le vit…

Isolé pour ainsi dire de la scène, la figure encastrée dans l’angle moelleux des deux fesses qui me mettent un bandeau sur les yeux, toute mon activité, toute ma vie sont concentrées dans l’ardente fonction de ma langue… C’est comme en rêve que j’entends crier : « Ne bougeons plus… » Mais à ce moment, sous l’effet de ma caresse frénétique, ma compagne se mit à trémousser les fesses de façon à compromettre la pose. Retirant l’objet qu’elle a en bouche :

— Cessez un peu, dit-elle. Je ne pourrais rester en repos…

— Soyons sages, ajouta l’artiste.

Ramené à mon rôle présent, je modère le jeu de ma langue, et ma suceuse reprenant aussitôt sa posture replonge dans sa bouche mon priape dont elle saisit les deux pendants de ses doigts élégants…

Le claquement de l’obturateur retentit. Et à peine l’artiste est-il entré dans son cabinet que ma compagne se dégage de mes étreintes et saute lestement du sofa par terre, dans la peur, sans doute, que le prolongement de notre pose n’amène la catastrophe spermatique.

— Quelle langue vous avez, dit-elle ; j’ai failli jouir encore.

— Et moi donc ; je ne sais comment j’ai pu me retenir, car à un certain moment vous y alliez pour de bon. J’ai cru que ça y était…

— Je m’en suis bien aperçue ; c’est pour cela que je me suis vite retirée.

— Vous avez eu peur ?

— Peur, non. Cela ne tue pas, heureusement ; sans cela…

Je pensai lui dire : Vous ne seriez plus de ce monde. Mais je gardai cette réflexion pour moi. Pourquoi piquer une gentille femme en raillant son ardeur des sens et son goût charmant de se prêter à toutes les fantaisies de la lubricité ? Je me contentai de dire que bien des dames, et de celles qu’on ne soupçonnerait guère capables d’un caprice pareil, seraient déjà mortes à ce jeu. Elle rit franchement en montrant sa jolie rangée de dents.

— Par bonheur, repartit-elle, cela laisse même moins de traces ainsi qu’autrement.

Tout en parlant, elle se couvrait les épaules de son manteau de velours enveloppant son corps nu. Notre conversation se maintint sur ce ton et mon interlocutrice y fit preuve d’une dépravation réfléchie et d’un libertinage raffiné, formant le plus piquant contraste avec l’élégance et le choix de ses expressions indiquant une éducation soignée. Je ne pouvais me lasser de contempler la gracieuse image qu’elle m’offrait, assise ainsi devant moi, toute nue sous son manteau qui ne faisait que mettre en clair-obscur ses seins, son ventre, son poil et ne couvrant que le milieu des cuisses, laissant à l’air ses jolies jambes qu’elle croisait en tapotant l’une contre l’autre ses fines bottines… Cette tenue n’était pas évidemment très chaste, mais on n’eût toutefois jamais soupçonné une femme aussi distinguée de manières de se prêter aux fantaisies que l’on connaît.