L. Hachette et Cie (p. 218-220).

LXXX

GUERRES DES ISRAÉLITES — LE SOLEIL ARRÊTÉ

(Même année, 1356 ans avant J.-C.)



Les rois voisins, ayant vu ce qui s’était passé entre les Gabaonites et les Israélites, entrèrent en fureur contre leurs anciens amis et les traitèrent de traîtres et de lâches. Ils convinrent entre eux de détruire Gabaon et les Amorrhéens, parce qu’avec l’alliance d’Israël, le roi de Gabaon deviendrait trop fort et s’emparerait de tous les pays voisins.

Ainsi donc ces méchants rois, au nombre de cinq, le roi de Jérusalem, le roi d’Hébron, le roi de Jérimoth, le roi de Lachis, le roi d’Églon, réunirent leurs armées, et ayant entouré la ville de Gabaon, ils l’assiégèrent.

Les habitants de Gabaon, se voyant assiégés par cinq armées envoyèrent dans le camp de Galgala, où était Josué, pour lui dire : « Venez vite à notre secours ; nous sommes assiégés par tous les rois qui nous environnent. »

Josué se hâta donc de partir de Galgala, accompagné des plus vaillants guerriers de son armée. Et le Seigneur, qu’il avait consulté, lui dit :

« Ne Crains rien ; marche contre eux et détruis-les tous. Je vous les ai livrés. »

Ils marchèrent toute la nuit ; le lendemain de grand matin, ils se jetèrent sur les ennemis, auxquels le Seigneur inspira une telle frayeur, qu’ils cherchèrent à se sauver sans se battre. Les Israélites en tuèrent tant qu’ils purent.

Le soleil commençait à descendre ; Josué vit qu’on n’aurait pas le temps d’en finir avec ces impies avant la nuit ; alors, il pria le Seigneur et arrêta le soleil, de sorte que le jour se prolongea jusqu’à ce qu’il ne restât plus un seul ennemi. Le massacre fut épouvantable.

Henri. Comment arrêta-t-il le soleil ? Le soleil ne bouge pas, c’est la terre qui marche et qui tourne autour du soleil.

Grand’mère. Par l’ordre du Dieu tout-puissant, les rayons du soleil continuèrent à éclairer pendant les heures de la nuit comme s’il avait fait plein jour. La sainte Bible dit simplement que Dieu arrêta le soleil. Nous disons bien que le soleil se lève et qu’il se couche, et cependant nous savons qu’il ne bouge pas.

Pour achever de les détruire, le Seigneur avait envoyé une grêle de grosses pierres qui ne tombaient que sur eux et pas sur les Israélites.

Ensuite Josué retourna au camp de Galgala avec ses guerriers ; mais, avant de partir, on vint lui dire que les cinq rois s’étaient sauvés et se tenaient cachés dans une caverne de la ville de Macéda, qui était tout près de là. Josué donna ordre qu’on roulât de grandes pierres pour boucher l’entrée de la caverne ; que des hommes robustes et intelligents restassent là pour garder l’entrée jusqu’au lendemain. Ensuite, Josué retourna au camp de Galgala avec tout Israël, et ils s’y reposèrent toute la nuit.

Quand le jour fut venu, Josué dit : « Ouvrez la caverne et amenez-moi les cinq rois qui y sont cachés. » On alla chercher les rois et on les amena devant Josué. Il appela les principaux officiers de son armée et il leur dit : « Allez et mettez le pied sur le cou de ces rois. » Ils y allèrent, et pendant qu’ils avaient le pied sur le cou des rois, Josué ajouta : « Ne craignez rien ; ayez du courage pour voir punir les ennemis du Seigneur, car c’est ainsi qu’il traitera tous ceux que vous aurez à combattre. »

Paul. Grand’mère, pourquoi Josué faisait-il mettre le pied sur le cou des méchants rois ?

Grand’mère. C’était pour mieux faire comprendre à tout Israël combien sont méprisables les ennemis du Seigneur, et pour le faire comprendre aussi à ces rois orgueilleux et méchants.

Après cela. Josué, s’avançant, tira son glaive, frappa les rois et les tua de sa propre main. Puis il les fit accrocher à des potences où ils restèrent pendus jusqu’au soir ; alors il les fit décrocher et jeter dans la caverne où ils s’étaient cachés ; il en fit fermer l’entrée avec de grosses pierres, que l’on voit encore.

Le soir même, Josué traita Macéda et son roi comme il avait traité le roi et la ville de Jéricho. — Les jours suivants, il marcha contre tous les pays des cinq rois morts, détruisit toutes les villes, tua tous les habitants, tous les rois des autres provinces et royaumes, jusqu’à ce qu’il n’y eût plus un seul des détestables habitants de la terre de Chanaan ou Terre promise.