L’histoire des États-Unis racontée aux enfans/Guerre du roi Guillaume.
LEÇON VII.
guerre du roi guillaume.
1. La guerre du roi Philippe finit comme je vous l’ai dit, en 1676. Les Anglais qui étaient en Amérique, jouirent alors de quelques moments de repos. Mais ce repos ne dura pas long-temps. Une nouvelle guerre éclata en 1690. Elle fut appelée Guerre du roi Guillaume.
2. Louis XIV roi de France, déclara la guerre à Guillaume roi d’Angleterre.
3. Les colons qui s’étaient établis dans la partie de l’Amérique appelée aujourd’hui États Unis, dépendaient du roi Guillaume, tandis que les colons du Canada, venus de France, étaient les sujets de Louis XIV.
4. Quand Louis eut déclaré la guerre à Guillaume, il envoya l’ordre à ses sujets du Canada de faire la guerre aux Anglais établis dans le Massachusetts, le Connecticut et d’autres pays.
5. Cette guerre dura sept-ans. Beaucoup d’Indiens combattirent avec les Français contre les Anglais. Ces Indiens descendaient fréquemment du Canada, et quelquefois dans le cœur de l’hiver, ils surprenaient les villes au milieu de la nuit, massacraient les habitants, et incendiaient leurs maisons.
6. Un hiver, dans le mois de Février, des Français et des Indiens arrivèrent au milieu de la nuit à Schenectady, seize milles à l’ouest d’Albany. Il faisait un froid excessif, une neige épaisse couvrait le sol, et tous les habitans étaient endormis. Les Français et les Indiens brûlèrent cette ville, et massacrèrent soixante de ses habitants. Un grand nombre de ceux qui s’échappèrent moururent de froid.
7. La guerre finit en 1697.
QUESTIONS.
1. Quand la guerre des Pequots finit-elle ? Que devinrent les Anglais après cette guerre ? Ce repos dura-t-il longtemps ? En quelle année la guerre recommença-t-elle ? Comment fut-elle appelée ?
2. À qui Louis XIV, roi de France, déclara-t-il la guerre ?
3. Quels étaient les sujets de Guillaume en Amérique ? Quels étaient les sujets de Louis sur ce continent ?
4. Quand la guerre fut déclarée, quel ordre Louis envoya-t-il à ses sujets du Canada ?
5. Combien de temps dura cette guerre ? Qui combattit avec les Français ? Quand les Indiens descendaient-ils du Canada ? Que faisaient-ils alors ?
6. Quelle ville attaquèrent-ils au mois de Février ? Dans quelle direction la ville de Schenectady est-elle par rapport à Albany ? À quelle distance ? Quel temps faisait-il ? Les habitans étaient-ils éveillés ? Que devint la place ? Combien d’habitants furent tués ? Quel fut le sort de beaucoup d’autres ?
7. Quand la guerre finit-elle ?
HISTOIRE.
1. La guerre du roi Guillaume finit en 1697. Dans l’hiver de cette année il se passa un triste incident qui fera le sujet de mon histoire.
2. M. Dustan habitait Haverhill, Massachusetts. Il avait une femme et huit enfans en bas âge, le dernier venait de naître, et Madame Dustan était malade.
3. Un jour que M. Dustan travaillait à son champ, il vit une troupe d’indiens s’avancer de son côté. Il se hâta de retourner chez lui, prit ses petits enfans les mit sur le chemin et leur dit de courir vite.
4. Dans ce moment les Indiens arrivèrent, M. Dustan fut obligé d’abandonner sa femme et le nouveau né. Il sauta sur son cheval, s’enfuit et rejoignit bientôt ses enfans, quoiqu’ils eussent couru de toutes leurs forces. Regardant alors derrière lui, il vit quelques Indiens à sa poursuite. Que devait-il faire ?
5. Il eut un instant l’idée de prendre les deux enfans qu’il aimait le plus et de fuir avec eux. Mais lequel choisir ? Il ne pouvait se résoudre à en abandonner un seul. Il leur dit donc de courir pendant qu’il s’efforcerait de repousser les Indiens.
6. Lorsque M. Dustan vit les Indiens s’approcher, il chargea son fusil, tira sur eux et prit la fuite. Les Indiens tirèrent aussi sur lui, mais les balles ne l’atteignirent pas.
7. Quand il fut à quelque distance il aperçut encore les Indiens qui continuaient à le poursuivre, il se défendit contre eux avec autant de succès que la première fois. Enfin le père et les enfans atteignirent une maison et les Indiens s’en retournèrent.
8. Je voudrais pouvoir ajouter que Madame Dustan et son petit nourrisson échappèrent aux cruels Indiens ; il n’en fut pas ainsi. L’enfant fut tué et sa pauvre mère, quoique malade, fut obligée de suivre les sauvages à une distance de cent cinquante milles.
9. Elle s’attendait à être tuée. Mais une nuit que les Indiens étaient endormis, elle s’échappa avec deux autres prisonniers. Un désert affreux était devant eux, ils le traversèrent avec bien de la peine et arrivèrent à Haverhill. Elle trouva sa maison brûlée. Son mari et ses sept enfans avaient été épargnés.
10. Je n’essaierai pas de vous décrire la rencontre de la mère et de ses enfans. Il est inutile de dire qu’ils la couvrirent de leurs baisers, et la comblèrent de leurs caresses et que chacun fut aussi en retour tendrement embrassé.
11. Combien les enfans d’aujourd’hui doivent se trouver heureux de n’avoir pas d’Indiens à redouter, ni le jour ni la nuit ! C’est à Dieu qu’ils doivent la sécurité dont ils jouissent, c’est lui qu’ils doivent remercier et adorer.