Livre d’hommage des lettres françaises à Émile ZolaSociété libre d’Édition des Gens de Lettres, G. Balat (p. 19).

L’ART JUSTICIER

 Il avait tout fouillé, ne ménageant personne
La Curée où se rue un tas de jouisseurs,
L’Assommoir où le peuple en chômant s’empoisonne,
Le boudoir où Nana fait envie à ses sœurs ;

 Même la pourriture où la Terre moissonne
Avant le Germinal des ouvriers penseurs ;
Tout, jusqu’à la Débâcle, où le canon qui tonne
Crut fermer le tombeau, France, à tes défenseurs.

 Achève : rends au Droit sa conscience austère,
Tire un nouveau Calas du bagne militaire,
Pour enjeu du devoir, offre ta liberté ;

 Après Lourdes, tiens bon ! Après Rome, courage !
Qui sauve un innocent, venge l’humanité.
Et Voltaire dirait : « C’est mon meilleur ouvrage. »

Ch. POTVIN,
membre de l’Académie royale
de Belgique.