L’amour saphique à travers les âges et les êtres/22

(auteur prétendu)
Chez les marchands de nouveautés (Paris) (p. 180-182).

L’Amour saphique, Bandeau de début de chapitre
L’Amour saphique, Bandeau de début de chapitre

XXII

LES ARTIFICES DE LA VOLUPTÉ LESBIENNE
LE SAPHISME CURABLE PAR L’HYGIÈNE


Nous avons cité, dans les pages précédentes, cette dame qui possédait un membre viril postiche pourvu de tous les artifices pouvant aider à l’illusion d’une possession réelle et complète ; mais il ne faudrait pas croire qu’elle fût unique.

Fort nombreuses sont les lesbiennes qui usent de toutes sortes de « trucs » pour acquérir la persuasion de se livrer à l’amour viril sans, pour cela, recourir à un homme et encourir tous les dangers et les inconvénients moraux et matériels qu’entraîne, pour une femme, une liaison éphémère ou durable avec un homme.

Il faut, en effet, distinguer parmi les lesbiennes celles qui ont horreur de l’homme et de la possession masculine, que, seules, charment des caresses féminines et des attouchements de la main et de la langue ; puis, celles qui se persuadent être hommes elles-mêmes ou recherchent, tour à tour, les sensations du mâle et de la femelle ; et enfin, les femmes qui, dans leurs liaisons féminines, ne songent qu’à se donner l’illusion d’un amour avec un homme.

Il est des femmes qui ne goûtent la volupté que si leurs mains pressent un objet qui leur rappelle le membre viril ; d’autres qui veulent recevoir cet objet dans leur bouche, tandis que leur amie caresse leur sexe de sa langue.

Une voluptueuse que nous nommerons Alice R…, exigeait de ses amantes des possessions factices à l’aide d’objets introduits simultanément dans le vagin et dans l’anus, tandis que la langue irritait le clitoris.

Mlle C… activait ses sensations en priant ses amies d’emplir leur bouche de cognac qu’elles projetaient ensuite dans le vagin, avant de sucer les abords de la vulve et le clitoris. L’alcool causait aux muqueuses une sensation de brûlure qui doublait les jouissances de la jeune personne.

Beaucoup de femmes usent de cet expédient en imbibant leur doigt d’eau de Cologne ou de divers parfums à base d’alcool très fort.

Quelques-unes s’introduisent dans le vagin des objets saupoudrés de poivre.

La pharmacie fournit une foule de produits astringents ou irritants qui excitent les muqueuses paresseuses et rendent l’orgasme particulièrement voluptueux.

L’amour de deux jeunes Belges était mêlé de sodomie lorsque, enlacées, leurs mains pétrissant le sein de l’autre, leurs bouches jointes, elles livraient leur sexe à la langue avide d’un chien familier.

Toutes ces dépravations sont produites par des lésions mentales héréditaires ou accidentelles. Quelques-unes sont curables, à l’aide de l’hygiène physique et mentale.

Le docteur X… dont nous avons souvent cité les notes durant le cours de cet ouvrage obtint de nombreuses guérisons et affirmait que la plupart des lesbiennes les plus aberrées seraient guérissables si le traitement curatif pouvait leur être appliqué rigoureusement.

Les principes essentiels de son procédé étaient la séparation des complices, la distraction, l’occupation morale et physique du sujet, le changement brusque et complet de son existence.


L’Amour saphique, Vignette de fin de chapitre
L’Amour saphique, Vignette de fin de chapitre