L’amour saphique à travers les âges et les êtres/23

(auteur prétendu)
Chez les marchands de nouveautés (Paris) (p. 183-186).

L’Amour saphique, Bandeau de début de chapitre
L’Amour saphique, Bandeau de début de chapitre

XXIII

LES IMPRUDENCES LESBIENNES
LES MALADIES SAPHIQUES


Brantôme a conté l’histoire de cette malheureuse « honneste dame », trop lubrique et qui exigeait que l’on maniât si brutalement le membre postiche dans sa matrice, que celle-ci fut perforée.

Des lésions graves peuvent résulter des coups, des blessures causées dans le vagin par des organes virils factices.

Des métrites, difficiles à guérir, n’ont pas d’autre cause que ces fausses amours.

La lesbienne doit également se méfier de la fatigue nerveuse qu’apportent, en elle, des vibrations trop prolongées, des voluptés trop répétées et trop fréquentes qui peuvent finir par provoquer, en elle, un détraquement cérébral complet et incurable.

Du reste, nous pensons, avec plusieurs savants sincères, que, par préoccupation morale, et pour détourner des amours anormales, l’on exagère beaucoup les dangers matériels que présentent aussi bien la masturbation que l’amour saphique et, en général, tous les amours anormaux.

La vérité est que, pour la femme qui, dans l’acte d’amour, n’a aucune déperdition vitale, semblable à celle du sperme de l’homme, l’amour lesbien ou la masturbation n’ont d’inconvénients physiques absolus que si le besoin de ces joies tourne à la manie et devient excessif et perpétuel.

Or, on peut être assuré de ceci, qu’il n’y a que les tempéraments déjà malades qui se laissent gagner par le besoin désordonné de la jouissance sexuelle.

La femme bien équilibrée ne ressentira que la somme de désirs qui ne peut pas lui être nuisible, et, dès qu’elle touchera à l’excès, un dégoût lui viendra naturellement qui l’en détournera.

L’excitation des parties sexuelles est évidemment pernicieuse pour la femme au moment de ses règles. Mais la femme en bonne santé n’éprouvera aucun désir sexuel au moment où l’irritation sanguine hypertrophie les muqueuses de la matrice et les rend plutôt douloureuses. Lorsque celles-ci redeviennent sensibles à l’excitation sensuelle le danger que provoquerait la masturbation a disparu.

Au contraire, les femmes imparfaitement ou irrégulièrement réglées, éprouvent des besoins sexuels à toutes dates et la masturbation en pleine congestion sanguine peut amener des pertes, une irritation chronique de la matrice.

Les femmes atteintes de « pâles couleurs » dont les écoulements corrosifs exacerbent les muqueuses, sont sujettes à des besoins déréglés et funestes.

Nous pourrions multiplier les exemples en montrant les faibles d’esprit que la manie de la masturbation conduit vivement au tombeau, mais partout, nous nous convaincrons qu’il ne faut pas prendre l’effet pour la cause.

Les excès saphiques ou solitaires n’amènent point le dérangement de la santé ; ils sont causés par ce mauvais équilibre préalable.

En un mot, il faudrait se convaincre de ceci que le désir d’une jouissance anti-naturelle ne naît point chez la créature dont l’hygiène est rigoureuse et le bon état de santé parfait.

Que la mère veille avec vigilance sur la personne physique et mentale de sa fille, qu’elle sache l’entretenir dans un juste équilibre d’occupations variées, agréables, intéressantes, de saine fatigue corporelle, sans excès aucun et elle écartera d’elle les désirs et les éveils malsains.

Les maladies vénériennes sont aussi bien des maladies saphiques que résultant de relations naturelles.

Il suffit qu’une lesbienne ait des rapports avec une malade pour contaminer, à son tour, ses amies, soit par sa bouche, soit par sa vulve livrée aux lèvres de sa compagne ou simplement par le contact de leurs doigts promenés de l’une à l’autre.


L’Amour saphique, Vignette de fin de chapitre
L’Amour saphique, Vignette de fin de chapitre