L’Origine des Cons sauvages (éd. 1797)/6

Chez Jean de la Montagne (A Lyon) (p. 34-39).

CHAPITRE IV.

Quels cons l’on doit élire,
et lesquels on doit éviter.



Or maintenant, toutes choses bien considérées et advisées, il faut autrement procéder à l’élection de ces cons, pour la conservation de l’humaine santé, pour éviter aussi dangers intolérables ; partant je vous exhorte qu’ayez à éviter, comme le foudre, ces cons thisics et contagieux, et ceux qui sont trop hantés, et qui ont tenu les rangs à tous venans, se doivent fuir comme la tempeste, car volontiers ce sont des cons esgarés, cons enchancrés, cons fistulés, cons ulcérés, cons hercipillés, cons barbouillés, cons morphés, cons saphvetés, cons encracés et merphigues, et peut-être istiomenés et en plusieurs lieux ordement cicatrisés, et encore piconsolidés, et par conséquent cons criminels, et pour leurs crimes, cons passés par les picques ; fuyr les faulx expressément, comme le beau feu Gréjois, car en tels cons les délectations sont hasardeuses, et de si pernicieuse conséquence, qu’il vaudroit mieux se châtrer un bon coup, que d’en guere user. Mais élisez de ces cons bien disposés et bien illustres, triomphans et bien proportionnés en motte et en ouverture, et en mobilité gros et mouflux, dont dessus est parlé, principalement des femmes blondes et crespelées, qui sont filles du soleil, et très-aspres et convenables aux conceptions, et telles ont volontiers le con doré, et quand on les peut treuver jeunettes à l’âge de quatorze ans ou environ, peu plus que moins, et qu’ils n’ont encore que peu ou point de laine sur peau, telles, oultre la dorure, ont hardiment le con sacré, et de semblables se fait bon accointer. Mais pour ce que les déchiffremens de ces secrets intérieurs en si profonde région, ne peuvent porter grande récréation, et moins de décoration à notre forest, et que, je m’en suis pu passer au bon contentement de notre question, je m’en suis déporté. Qui en voudra savoir davantage, recoure aux livres de Avicenne et Hypocrate, et traictés d’anatomie. Dieu, qui a tout fait, vous doint à tous et toutes qui le lisez, le comble de vos gentils desirs. Et de prendre plaisir et contentement de lire ce petit livret, qui a été fait pour vous récréer :

Qui voudra belle femme querre,
Prenne visage d’Angleterre,
Qui aie le corps d’une Flamande,
Et les reins d’une Normande.
Entée sur ung cul de Paris,
Il aura femme à ses desirs.

AUTRES.

Celle qui a les bras charnus,
Grosse mamelle, nez camus,

Longue raison et courtes mains,
Elle est subjette au bas des reins.

AUTRES.

Fille qui fait tettins parroir,
Son corps par estroite vesture,
On se peut bien appercevoir,
Que son con demande pasture.