L’Origine des Cons sauvages (éd. 1797)/5

Chez Jean de la Montagne (A Lyon) (p. 28-33).

CHAPITRE III.

Diverses opinions de la diversité
des cons, selon aucuns
docteurs.



De la diversité de ces cons longs, moyens, ronds, et autrement figurés, les docteurs en sont de diverses opinions : les uns disent que cela procede de la diversité des complexions, alléguant Avicenne et Hypocrate, disant que femmes colériques sont volontiers longues et grêles, et ont le con maigre, thisic, et de longue ouverture. Les mélancoliques, seiches et édustes comme un bâton de four, l’ont communément si très-mal basti que l’on ne sait ce que c’est, sinon qu’en le tâtant, on juge, par conjecture, qu’il y a quelque ouverture entre deux malostrues pièces d’os, ou de bois mal ordonnés, comme un chevron rompu. Et de ces deux sortes de cons, ainsi mal esquipés, parent deux martiallement se trouvent des cons engraissés, cons barrés, cons chevronnés, cons girondés, cons empalés, cons grenelés, dont les deschifremens sont d’inutile déclaration, parquoi je m’en tais, et si telles créatures deviennent fort vieilles, vous leur trouverez les cons ridés, vermoulus ; et de tels cons, je les ai effacés, et du tout adnichilés, je n’en ai point fait d’estime. Les pures flegmatiques sont volontiers courtes et trapes, et ont le con gros et enflé ; il semble communément qu’il soit embouré d’étoupes, et ne rebondist point. Les pures sanguines sont de médiocre stature, et l’ont d’un volume agréable et plaisant, en fendeure et en motte, et sont volontiers allaigres, et toutes appareilles, avec une plaisante et amiable promptitude, d’endurer l’assaut, s’il est expédient. Mais celles qui sont sanguines flegmatiques, compactées en deue proportion et amiable concordance d’humeurs, sont de compétente stature, ne trop grandes, ne trop petites, et ont le con au devoir enflé, gros mouflu, respondant très-bien à son homme : et tels cons se peuvent méritoirement appeller cons domestiques, tous propres au mesnage, à les employer, et aussi Lien aux champs qu’à la ville, et aux festes comme aux jours ouvriers : et sont lesdits cons instralement enclins et préparés, s’il est besoing, comme souventes fois il advient, à comparoître entre deux portes, et telles femmes prennent grand plaisir et délectation, quanti on les fait hermofrodites. Et pour les garder de tomber en suffocation ou descendue martialle, c’est le secret de souvent les flebothomer de la veine du milieu, car elles le méritent. Je me tais des cons des boyteuses, qui sont faits en §, et qui font la gargouille : car selon les complexions qu’elles tiennent, ils peuvent participer des bontés ou malheurs des cons ci-dessus déchiffrés.