L’Instant éternel/Souvenir

E. Sansot et Cie (p. 195-196).


SOUVENIR


La fin du bel été rayonne,
Tes yeux vont se remplir d’automne,
Ton cœur va tomber dans le vent…
Tu vas souffrir !… Vis donc plus vite,
La saison intense t’invite
Au long recueillement fervent.

Rappelle-toi toute heure brève,
Tout le bleu fugitif du rêve…
Ce qui reste est ce qui fut court…
Rappelle-toi toute heure enfuie,
Un grand silence, un peu de pluie,
Un rien, une larme, l’amour…

Rappelle-toi telle seconde
Imprécise et, pour ce, profonde…

Tiens, en passant, un souvenir :
La lune ornait le paysage,
Le vent soufflait sur son visage,
Et Lui te regardait venir…