Librairie Guillaumin & Cie (p. 18-19).


CHAPITRE VI

Utilité et urgence de la réforme





On ne peut que déplorer l’aveuglement des détenteurs actuels de la richesse. Leur résistance à procéder aux réformes nécessaires les condamnera peut-être un jour à subir des mesures révolutionnaires. Quelques tribuns se disposent déjà à les accommoder à la sauce collectiviste, pour les offrir à l’appétit populaire, ce qui déplacera la question sans la résoudre, de même que 93 n’a pas résolu 89. Il s’agit de faire une meilleure place au travailleur, de lui donner meilleure instruction, meilleure nourriture, meilleur vêtement, meilleure hygiène, meilleure habitation, meilleure éducation : toutes choses qui ne peuvent se réaliser que par un peu plus d’aisance. Au point de vue économique et, pour ainsi dire mathématique, tout cela est impossible, si on ne prélève pas sur ceux qui détiennent principalement la richesse, une plus grande et plus juste part des charges publiques, pour décharger d’autant la classe des travailleurs.

Un ensemble de lois qui commencerait par le commencement, c’est-à-dire par l’impôt, qui continuerait par une méthode rationnelle de l’amortissement de la dette, qui faciliterait l’accession du travailleur à la propriété personnelle, résoudrait pacifiquement le problème. Ce faisant, le parlement remplirait mieux son rôle qu’en s’ingérant dans des discussions d’intérêts particuliers qui sont de la compétence du pouvoir judiciaire.