L’Idylle vénitienne/La Dînette

Georges Crès et Cie, Éditeurs (p. 67-68).


II

LA DÎNETTE


À Torcello, pour goûter sur l’herbe, elle a acheté des pralines, un plein petit réticule d’humbles pralines rouges.

Assise à côté de moi, elle s’amusait à les poser, une à une, entre mes lèvres.

J’avais faim.

— Encore ! Encore ! lui disais-je, aussitôt la bouche vide.

— Attention ! répondait-elle… Il n’en reste plus que sept… que six… que cinq… que quatre… que trois… Il n’en reste que deux, à présent !… Il faudra en être économe ! Il ne faudra pas les croquer ! Il faudra les sucer tout doucement, ces deux-là !

Et elle a ouvert son corsage.