L’Idylle vénitienne/Jour Noir
Georges Crès et Cie, Éditeurs, (p. 69-70).
III
JOUR NOIR
Le ciel, ce matin, était un store bleu pendu à l’ogive de la loggia… La bise l’a déchiré.
Goutte à goutte, maintenant, sur le perron de porphyre, la pluie pianote une sonatine.
À chaque bouffée de vent, le bras maigre de la clématite, du haut de la terrasse, jette au canaletto une poignée de feuilles mortes.
Devant la vitre, le mercure du thermomètre se fait tout petit sous l’averse glacée, comme un enfant frileux dans son tub.