L’Hermaphrodite (Le Nismois)/Tome 2/03

(alias Alphonse Momas)
[s.n.] (Tome 2p. 27-36).
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III


Dans le Couvent, cet après-midi, la paix la plus profonde ne fut troublée par rien de discordant, et permit aux sœurs et aux moines de se reposer des fatigues de la nuit.

Marthe dormit comme une bienheureuse jusqu’à onze heures du matin, rêvant qu’elle commandait à un peuple d’esclaves, et que les hommes comme les femmes lui couraient après.

Au mouvement qu’elle fit en se soulevant sur un coude, Espérandie, qui causait à voix basse sur le seuil de la chambre, accourut toute nue, sauta sur le lit, la prit dans ses bras, et la bouche sur la sienne, murmura :

— Place vite ton petit machin sur mon petit bouton pour nous porter bonheur pendant cette journée.

Pelotant les seins de la sœur, qui en était assez bien munie, Marthe s’empressa de se caser sur le ventre satiné qu’on lui présentait, et de chatouiller délicatement le clitoris avec son hermaphrodisme.

Espérandie se tortilla, simula la grande extase, s’exclamant :

— Ah, ah, ah, oui, toujours, oh, ma chérie, oh, mon adorée, tu es mon amant, tu me fais jouir, oui, oui, pelote-moi bien, ah, que c’est bon ! le sens-tu ? ah oui, tu brûles aussi, nous jouissons toutes les deux.

Espérandie prenait possession de la fillette par cette habile luxure du réveil, et, l’entraînant ensuite au cabinet de toilette, elles se vêtirent, riant comme des enfants, à des bêtises, à d’inoffensives farces.

Le personnel, attaché à la personne de l’abbesse, avait repris ses services, et, avec le jour, les soupçons de la sœur Eulalie, très satisfaite de sa nuit avec Suzanne et l’abbé Hermal, s’étaient dissipés. Elle fit bon visage, comme de coutume, à Marthe, qui déjeuna avec les sœurs, occupées dans les appartements de Josépha.

Antioche ne survint que vers les une heure et demie, amenant cinq moines qui s’installèrent dans les bureaux de l’Économat, sous le prétexte de travaux laissés par l’abbesse. Il ne fêta pas Marthe qui en parut surprise, et s’enferma avec Espérandie pour conférer sur les événements.

À deux heures et demie, une cérémonie religieuse réunissait les deux sexes dans la chapelle ; Espérandie et Antioche en profitèrent pour se rendre à la loge de l’Ermite.

Sortis de la loge, marchant dans une demi-obscurité, Espérandie lui dit :

— L’ai-je secoué son cul, hein ?

— Elle en tremblait sous mon bras.

— Moi, la jouissance m’en venait aux plis qui couraient sur la peau, touche.

— Si je touche, on s’arrête.

— C’est ce que je veux, Antioche.

Il envoya la main sous sa jupe, saisit la motte, caressa le bouton et dit :

— Tu n’as pas mouillé !

— Tu vas me le faire.

— On ne sera pas à l’aise par ici.

— Que si, tiens, contre ce tonneau.

Elle s’appuya à une barrique, offrit la croupe toute troussée, magnifique paire de fesses, aux chairs blanches et rebondies, ressortant attirantes dans ce faux-jour et cette solitude des caves ; le moine bandant ferme, en approcha la queue dont il les flagella d’une douzaine de gros coups retentissants, qui les firent se tortiller voluptueusement, et l’enfila en levrette, la patouillant avec passion.

— Ce que c’est tout de même meilleur que la biquette de Marthe ! dit-elle. Quel drôle de goût Josépha peut-elle trouver à cette bécassine ?

— Et toi, tu es bien le meilleur morceau du couvent ! C’est gringalet, cette fillette, il n’y a pas de l’étoffe comme à ton cul et à tes nénés.

Sa queue était sortie du con et furetait le cul dans la fente.

— Tu n’es pas adroit, Antioche, dit tout à coup Espérandie, tu cherches trop au-dessus. Là, il est là, le trou, petit cochon, pousse, encule-moi, les coups de martinet dont j’ai régalé le cul de l’abbesse, l’ont mis en chaleur ! Tu vas trop vite, c’est étroit, tu sais, eh là, là, pousse doucement, ça mord, tu entres, mon chéri, tu prends le cul de la jolie sœur Espérandie, n’est-ce pas que je suis jolie, dis-le tout de suite ou je chie ta queue.

— T’es jolie, t’es jolie comme un cœur, comme un cul, Espérandie, là, là, ne me décavale pas, je te tiens bien maintenant, ton trou a tout avalé et voudrait me manger les couilles.

— Parle plus, pousse, pousse, manœuvre, mon enculeur !

Toute enculée et toute enfiévrée, elle l’arrêta encore un instant, et en riant lui dit :

— Hein, si on entrait comme ça cette nuit chez l’abbesse, elle en ferait une tête ! Une idée, pour qu’elle cède et pardonne, pour qu’elle se soumette, il y aurait un truc.

— Cochonne, tu dis de ne pas parler, et tu bavardes, nom d’un chien, ton cul me pompe, me pompe, et ça va venir.

— Oui, va, va, ah, ah, chatouille-moi en même temps, ah !

Les soupirs se succédaient, les jambes trépignaient, il la fit presque danser sous ses coups de queue, lui chatouillant le bouton, lui cherchant les seins sous le corsage, il éjacula une fois de plus.

— Si ça continue, dit-il, j’userai toute ma marchandise.

— Ferme ton magasin et écoute-moi. Dans ce que tu portes à manger à l’abbesse, mets des choses, tu sais, des cantharides par exemple, des choses qui excitent ; elle aura envie, et quand on a envie, on tuerait ses père et mère.

— Quelles garces, les femmes ! Tout de même c’est bien trouvé, on verra demain, si elle n’a pas marché.

— Pourquoi attendre demain ?

On sortait de prière et on regagnait les cellules, quand ils apparurent dans les appartements de l’abbesse. La sœur Félicia, venue pour donner sa leçon à Marthe, avait été renvoyée, et celle-ci, sachant que Raymonde se trouvait chez Izaline, se disposait à s’y rendre.

Espérandie la calma et lui dit :

— Pourquoi aller chez notre sœur novice, donne l’ordre qu’on t’amène Raymonde.

— Envoie-les chercher toutes les deux, je veux leur parler seule.

— Tu veux, Marthe !

— Oui, je veux. Josépha m’a dit que j’étais gentille, lorsque je disais : je veux.

— Dans ce cas, je m’incline, et moi aussi je te trouve gentille !

Il y avait une nuance d’ironie dans la réplique qui n’échappa pas à Marthe, pas du tout naïve, et depuis longtemps femme pour l’art de la parole.

Elle ne laissa cependant rien voir de sa perspicacité, et attendit l’arrivée d’Izaline et de Raymonde.

Cette dernière se présenta seule, et les deux enfants se jetèrent au cou l’une, de l’autre.

— Et la sœur Izaline ? interrogea Marthe.

— L’abbé Hermal l’emmène dehors pour une affaire particulière, à ce qu’il paraît.

— Elle t’abandonnait ?

— On allait me conduire chez l’aumônier jusqu’au retour de l’abbesse.

— Tu resteras avec moi.

Les deux fillettes se tenaient par la main, se regardaient, se souriaient ; Raymonde dit :

— Ah, Marthe, qui aurait pensé à ce qui nous arrive, quand nous étions en classe !

— Pas moi, pour sûr ! Tu sais que je suis la bonne amie de l’abbesse qui veut se marier avec moi, comme si j’étais un petit homme, à cause de ma petite machine.

— Tu l’as toujours, ce machin ?

— Vois, et ça éprouve beaucoup de plaisir en s’amusant avec.

— C’est drôle, ce n’est pas une chose d’homme et on dirait presque que c’en est une.

— Tu sais donc ce que c’est qu’un homme ?

Raymonde devint toute rouge, se pencha sur les cuisses de son amie, lui baisa l’hermaphrodisme et murmura :

— Oui, et toi ?

— Moi aussi ! Ah, ma petite Raymonde, que c’est gentil de me caresser comme tu caressais la sœur Izaline en étant sa mignotte !

— Je l’ai revue, la sœur Izaline, et je l’aime toujours ; il me semble que sous ses jupes, je ressens un bonheur sans fin ! Tu as vu un homme, quand ?

— Hier, on m’a dépucelée.

— Tiens, comme moi.

— Tu n’es plus pucelle ?

— Non.

— Montre ton petit trou, pour voir si tu as été bien percée !

— Le trou est couvert, ma chérie.

— Montre vite, Raymonde.

— Tiens, le voilà.

— Que c’est bizarre, d’avoir été dépucelées toutes les deux le même jour ! Dis, veux-tu être ma petite bonne amie ?

— Et l’abbesse ?

— Elle est absente ; puis, ç’a n’empêcherait pas, pas plus que toi pour Izaline ! Toutes les sœurs s’en fourrent entre elles, et cette nuit j’ai couché avec l’une d’elles et celui qui m’a dépucelée ; il nous a quittées très tard.

— Qui t’a dépucelée ?

— Un moine. Et toi ?

— Un jeune homme.

— Un jeune homme dans le couvent !

— Que ta machine est jolie, Marthe !

— Approche-la de ton petit trou, il te le fera jouir.

Raymonde écarta les cuisses, se poussa sur l’arrière du divan, et Marthe l’attaqua, comme l’eût fait un cavalier.

— Ça n’entrera pas, murmura Raymonde.

— Un tout petit peu, si ; mais ne languis pas, laisse-moi te chatouiller le bouton avec, tu commenceras à jouir et ça ira tout seul.

— Marthe, ma petite Marthe !