L’Ennemi des femmes (Sacher-Masoch)/15

Callmann-Levy (p. 192-205).

XV

LA DÉLIVRANCE

Dans les premiers jours de janvier, madame Ossokhine sortit de prison.

Le chef-lieu se prépara à la recevoir, comme s’il se fût agi d’une fête nationale. Gaskine avait convoqué, non seulement les habitants de Troïza, mais, par la voix du journal, tous les paysans petits-russiens, à dix lieues à la ronde.

Dès le matin du fameux jour, qui était comme une Pâques d’hiver, on vit arriver des bandes de Petits-Russiens endimanchés, à pied ou à cheval, avec des chapeaux et des casquettes en peau de mouton, des rubans à la coiffure, portant de grands drapeaux, et marchant accompagnés d’une violente musique.

Le vieux Gaskine, l’œil sombre, car la joie le rendait farouche, vêtu de ses plus beaux habits, la moustache retroussée comme celle d’un général, recevait les arrivants, leur donnait des ordres, leur assignait leurs places, réglait tous les détails du programme.

À midi, un télégramme, adressé au bureau de la rédaction de la Vérité, annonçait que madame Ossokhine, par ordre de la police, ne pourrait arriver que par un train du soir.

— Ah ! ah ! — dit Gaskine qui se dérida, car il était surtout content quand il avait un prétexte de mauvaise humeur ironique. — Ah ! ah ! ils veulent nous priver d’une fête au grand jour ! Ils auront une fête aux flambeaux !

— Mais où prendre tant de flambeaux ? demanda Jaroslaw.

— On allumera des branches de pins, et, s’il le faut, on ira couper tout mon petit bois de Troïza.

Les paysans, avertis du retard, attendirent patiemment. Le Petit-Russien ne s’exalte pas aussi facilement que le Polonais, mais son enthousiasme, plus lent à naître, se tient plus longtemps au diapason. Rien ne peut lasser son héroïque placidité.

Enfin l’heure de l’arrivée sonna.

Quand le train entra en gare, Gaskine, Jaroslaw et mademoiselle Scharow, avec toute la rédaction, étaient sur le perron extérieur. La foule en demi-cercle attendait à une certaine distance.

Le wagon s’ouvrit. Nadège en descendit ; elle sourit de confusion et s’arrêta, modestement effrayée, à l’aspect de cette affluence.

— Qui attend-on ? demanda-t-elle avec coquetterie.

Gaskine, au lieu de répondre, s’avança vers elle, la prit dans ses bras robustes et la porta à son traîneau, en criant : Hurrah !

Ce cri fut répété par trois mille paysans Petits-Russiens, et la ferveur que les poitrines mettaient dans ce cri le faisait ressembler à une menace de guerre. On eût dit le formidable hurrah des Cosaques se précipitant sur l’ennemi.

Le traîneau fut un peu de temps avant de pouvoir sortir de la gare. On se pressait autour de Nadège ; sans une vénération, quasi superstitieuse, on l’eût enlevée et portée. On se contentait de la regarder avec des yeux avides de vouloir toucher sa main, ses vêtements. Des députés, des employés, des bourgeois, des juifs, et même des polonais qui, à travers les préjugés de partis, gardaient l’amour national et le sentiment de la justice, l’environnaient, se faisaient connaître d’elle et se disputaient la faveur d’en obtenir un mot, un sourire.

Comment Petrowna put-elle franchir cette muraille humaine qui emprisonnait la prisonnière délivrée ? C’est ce qu’il serait difficile d’expliquer. On eût dit que, déployant sa kazabaïka comme deux ailes de cygne, elle s’était envolée et avait passé au-dessus de toutes les têtes inclinées, pour tomber dans les bras de Nadège.

— Comme vous êtes pâle ! — lui dit madame Ossokhine, entre deux baisers. — Je vois bien que j’aurai à vous gronder.

— Ah ! grondez-moi si vous voulez, chère sœur, je n’attends plus que de vous un conseil et une consolation.

L’entrée dans la ville fut une marche triomphale. Les paysans marchaient en avant avec les drapeaux. La musique jouait la marche nationale. Les branches de pin enflammées secouaient des clartés mouvantes sur le cortège. Nadège, enveloppée d’une grande pelisse, pareille à une czarine qui rentre dans sa capitale, avait Petrowna serrée contre elle dans son traîneau. Des hommes de la ville et de la campagne, à cheval, les escortaient de côté, devant, derrière. Tout le monde dans les rues était aux fenêtres ; la plupart des fenêtres étaient illuminées, et, devant sa maison, Nadège trouva un arc de triomphe en branches de sapin.

Elle eut bien de la peine à garder son sourire, que tourmentait son émotion. Quand elle sortit du traîneau, ses jambes fléchissaient sous elle. Il lui fallut, par un geste charmant, s’appuyer sur l’épaule de Petrowna.

Sur le seuil, elle envoya, de sa main portée à ses lèvres, comme un baiser collectif à tous ses admirateurs.

— Merci, merci, — mes amis, leur dit-elle. — Je n’ai pas mérité tant d’honneur.

Puis, prenant la main du vieux Gaskine qui, la tête nue, restait incliné devant elle :

— Mes amis, — reprit-elle, — voilà celui qu’il faut honorer. Il a gardé fidèlement le poste que j’ai été obligée de quitter pendant trois mois. Il l’a rempli avec fidélité, courage, intelligence. C’est l’âme de la vieille Galice toute pure qui a présidé à la rédaction de notre journal. Vous avez entendu le génie même du peuple vous parler. C’est à lui surtout que vous devez votre reconnaissance. Qu’il vive beaucoup d’années[1] !

— Beaucoup d’années ! crièrent les personnes pressées autour de Nadège.

— Beaucoup d’années ! répétèrent des milliers d’échos.

Ce fut à grand’peine que madame Ossokhine put entrer chez elle et se trouver seule avec ses amis. Pendant qu’on lui préparait le thé, elle se mit rapidement au courant de ce qui intéressait le journal, très satisfaite des renseignements qu’on lui donna ; et quand elle les eut reçus, elle dit à Petrowna :

— À nous deux, maintenant !

Petrowna confessa les tristesses du palais de bois, le départ de M. Pirowski, la solitude dans laquelle on y vivait, la désertion de Melbachowski, la quasi-désertion de Constantin, qui n’avait pas reparu depuis la fête des traîneaux.

— Tout cela n’est pas grave, — reprit Nadège, — j’arrangerai tout cela.

— Excusez-moi, panna, ceci est grave, — repartit Gaskine qui se rapprocha, — car ce qui se passe dans la famille Pirowski s’est passé dans d’autres, pendant votre absence. Il y a une épidémie sur les amours. On ne se marie plus. Un mauvais génie semble s’être emparé des cœurs pour les emplir de fiel. Un seul être a fait cela. C’est celui qui vous a dénoncé. Ah ! si vous le permettez, j’aurai bientôt vengé vous, panna Petrowna et les autres.

Gaskine serrait les poings et mordait ses lèvres avec colère.

— Laissez-moi faire, mon bon Gaskine, — dit Nadège, qui avait rougi en entendant ces menaces. — Je me charge, je le répète, de réparer le mal qui a été fait. Je suis un peu lasse ce soir, mes bons amis ; vous m’accablez de bonheur ; mais demain je serai reposée ; la liberté m’aura rendu toutes mes forces. Nous commencerons le combat contre le méchant. Il n’est pas invincible, je vous l’assure, et vous verrez que je ne suis pas moins entêtée que lui.

Elle embrassa Petrowna, se laissa baiser la main par Gaskine et parvint enfin à se reposer dans sa maison solitaire, la seule qui fût obscure dans la ville lumineuse, pendant que la foule défilait dans un tourbillon de fumée et de flammes, devant la porte, en l’acclamant toujours.

Nadège, dès le lendemain, se mit à l’œuvre.

— Le plus pressé, — dit-elle à mademoiselle Scharow, — ce n’est pas d’humilier les mauvais, c’est de rassurer les bons.

Montant dans un traîneau, elle se fit conduire rapidement à Slobudka, força la consigne et trouva Pirowski dans une sorte de stupeur languissante, avec le remords d’un juge paterne qui s’est irrité une fois et qui craint de s’être fourvoyé.

— Vous êtes la dupe de ce mauvais génie de Diogène, lui dit-elle.

— Qui vous a dit cela ?

— Ce n’est pas bien difficile à deviner.

— Pourquoi me voudrait-il du mal ?

— Vous aviez le tort d’être un homme heureux en ménage, d’être le père de deux filles charmantes. Diogène ne pardonne pas à ceux qui se font aimer.

— Ah ! si vous saviez ce qu’il m’a écrit !

— Je ne veux rien savoir de plus que ce que je sais, monsieur Pirowski. Vous aviez une maison entourée de l’estime et du respect de tous. Vous étiez le garant de l’honneur de votre femme, et votre femme garantissait les mérites de vos filles. Une jalousie rétrospective, sans cause, j’en suis sûre, sans à-propos et sans dignité, a mis le trouble dans votre intérieur, vous a rendu brutal, ingrat envers vingt-cinq années de paix et de soumission et expose vos deux filles à ne plus trouver de maris. Déjà Melbachowski, qui paraissait disposé à vous demander Léopoldine, s’est retiré ; et Constantin n’a plus reparu depuis quelques jours.

— Mes pauvres filles ! balbutia Pirowski, attendri et enchanté d’avoir trouvé un prétexte d’attendrissement.

— Dites aussi : Ma pauvre femme ! continua Nadège.

— Que faut-il que je fasse ?

— Revenir avec moi, dans mon traîneau et rentrer chez vous.

— C’est ma femme qui aurait dû venir me chercher ! Vous envoie-t-elle ?

— Ah ! monsieur Pirowski, ne lui reprochez pas sa fierté qui la justifie et qui vous laisse un rôle de générosité apparente. Vous ne nous pardonnez pas, vous autres hommes, d’être fières, — continua madame Ossokhine avec un soupir, — et pourtant vous nous mépriseriez d’être esclaves. L’estime vous gêne, et vous ne pouvez vous en passer. Oui, madame Pirowska n’est pas la seule qui se soit séparée de celui qu’elle voulait toujours aimer, pour n’avoir pas voulu jouer la comédie sentimentale d’une maîtresse qu’on frappe et qui vous adore, en raison des coups qu’elle a reçus.

— Oh ! je ne l’ai jamais menacée, même d’une chiquenaude, — s’écria le pauvre mari. — Je suis un gentilhomme !

— À la bonne heure ! Eh bien, partons-nous ?

— Je suis prêt, dit Pirowski.

Nadège le fit monter dans son traîneau et le ramena à la ville. Quand on fut arrivé au Palais de bois, M. Pirowski tremblait comme un amoureux naïf après une scène de dépit. Il entra dans le salon où était sa femme, et ne trouva rien de plus éloquent à lui dire que d’aller s’agenouiller devant elle.

Madame Pirowska sourit involontairement avec plus de douceur qu’elle n’eût voulu en mettre dans son sourire, si Nadège n’avait pas été là.

— Relevez-vous, dit-elle à son mari.

— Aidez-moi ! dit le pauvre homme, dont les genoux étaient raidis.

— Vous voyez bien que vous ne pouvez pas vous passer de moi ? reprit madame Pirowski, en riant tout à fait.

Cette réconciliation avait été une victoire facile pour madame Ossokhine. Il avait suffi qu’elle montrât son beau visage, ses yeux éclairés d’une flamme paisible, qu’elle dît quelques mots avec ce charme tout-puissant de l’honnêteté qui s’épanche.

La seconde œuvre, un peu plus délicate, était le bonheur de Léopoldine. Quand je dis que l’œuvre était plus délicate, j’entends pour la conscience de Nadège ; car l’indolence de la jeune fille, plus froissée dans son amour-propre que dans son amour, rendait la tâche de la consoler et de la sauver plus facile.

Madame Ossokhine, après une demi-heure d’entretien, savait à quoi s’en tenir. Léopoldine avait la vocation du mariage, mais sans avoir celle de l’amour dans le mariage. Elle tenait à l’étiquette décente, à la tenue d’un mari, beaucoup plus qu’aux qualités brillantes ou profondes.

Madame Ossokhine pensa que le major était le mari convenable pour Léopoldine, et ce mariage qui consacrerait la réconciliation de M. Pirowski avec sa femme aurait encore le grand avantage de donner, par la reconnaissance, le major pour allié à madame Ossokhine dans ses petites manœuvres stratégiques contre Diogène.

— Chère petite, — dit-elle à Petrowna, — comment se fait-il que le major, qui vous brûle un encens perdu, n’ait pas songé à votre sœur ?

— Parce que M. Diogène m’avait sans doute livrée aux calculs de ce héros.

M. Diogène aura son tour ; nous en aurons raison, je vous le jure. Et vous, mignonne, je veux vous réconcilier avec M. Constantin.

— Ah ! chère sœur, réconciliez-moi aussi avec moi-même ! J’en veux beaucoup à M. Constantin ; mais je ne sais si, par moments, je ne m’en veux pas davantage encore.

— Voilà un bon sentiment. Laissez-moi faire.

Qui expliquera jamais les bizarreries du cœur humain et les malentendus des âmes les mieux faites pour s’aimer et se comprendre ?

Il semblait tout naturel qu’avec son autorité quasi-maternelle madame Ossokhine fît honte à Constantin de sa fierté malavisée, et à Petrowna de sa malencontreuse coquetterie. Mais Constantin, qui avait une secrète rancune et un préjugé violent contre la femme de lettres, reçut mal ses observations, attribua à ses idées indépendantes la révolte de Petrowna, et déclara que, n’étant coupable en rien, il ne retournerait au Palais de bois que quand Petrowna lui aurait manifesté par un mot, par un signe, qu’elle désirait le revoir.

Petrowna se révolta contre cette prétention, et jura qu’elle aimait mieux renoncer pour toujours à Constantin que de subir ses exigences.

— Enfant ! — lui dit Nadège. — Fort heureusement vous avez des années de printemps à gaspiller.

Laissant les deux amoureux à leur colère, ajournant leur réconciliation qu’elle croyait infaillible, sinon plus qu’à moitié faite, elle alla porter ailleurs, dans la ville, le secours de sa bonté et de sa raison.

Elle constata de grands ravages. Les doctrines dissolvantes de Diogène s’étaient infiltrées dans bien des familles. Mais elle redoubla d’éloquence, de zèle, d’amitié, et bientôt elle put songer uniquement à la lutte définitive, ouverte, loyale, qu’elle avait promise et qu’elle voulait engager contre Diogène.

Avant d’aborder cet épisode dramatique et de laisser seuls en présence ces deux adversaires dignes de se combattre, il faut dire en deux mots comment Nadège conquit le major.

Nadège avait appris que le beau Casimir, tourmenté par ses créanciers, que fomentait peut-être Constantin, se désespérait de ne pouvoir prétendre à la main de Petrowna. Un jour qu’elle recevait sa visite et ses plaintes, Nadège lui dit :

— Pourquoi ne vous déclarez-vous pas ?

— Croyez-vous que j’aie des chances ?

— Je crois que vous êtes un galant homme ; que Petrowna est le cœur le plus franc qu’un homme puisse rêver ; que si vous n’avez pas de chances maintenant, vous n’en aurez jamais, et qu’un brave comme vous doit affronter un refus, plutôt que de rester éternellement à soupirer.

— Vous avez raison, — repartit le major, — électrisé par cet appel à son courage.

Il baisa respectueusement la main de Nadège et alla immédiatement endosser son bel uniforme pour se rendre au Palais de bois.

Dès qu’il fut seul avec Petrowna :

— J’ai besoin, mademoiselle, d’être encouragé à un aveu.

— Je suis prête à vous entendre, major.

— Je vous aime, panna Petrowna.

— Et moi aussi, major, je vous aime… de bonne amitié.

— Oh ! moi, ce n’est pas d’amitié !

— Alors vous m’aimez mal et vous perdez votre temps !

— Quoi ! je m’exposerais à un refus ?

— Oui, major, — interrompit vivement Petrowna. — Seulement, je vous refuse pour moi et je ne vous refuse pas pour ma sœur.

— Votre sœur ?

— Certainement, vous désirez vous marier. Léopoldine a toutes les qualités qui conviennent à la femme d’un homme comme vous. Elle aura la même dot que moi ; elle a un meilleur caractère que moi. Vous auriez tort d’hésiter.

— Mais si je vous préfère, Petrowna ?

— Erreur ! votre prétendu amour pour moi n’est que la forme de votre dépit.

Le major étonné, troublé, tirait ses moustaches.

— Mademoiselle, — reprit-il, — permettez-moi de réfléchir.

— Je vous donne jusqu’à ce soir !

— Jusqu’à ce soir ? c’est un délai bien court.

— Bah ! vous avez fait sur le champ de manœuvre des changements de front plus rapides. À ce soir, major !

Casimir, éconduit, mais invité à aimer une majestueuse personne qui pourrait faire pendant à sa dignité, se retira solennellement. À deux pas de la maison, il était décidé, son parti était pris. Mais, puisqu’on ne l’attendait que le soir, au Palais de bois, il se promena par toute la ville, caressant au physique sa moustache, et, au moral, l’idée d’épouser la belle Léopoldine, comme il avait caressé, le matin, l’idée d’épouser Petrowna.

Celle-ci courut avertir Nadège du résultat de sa conversation.

— C’est très bien, mignonne.

— Quoi ! c’est là un mari ! — soupira Petrowna. — Ai-je donc fait un rêve trop difficile, moi ?

— Non, mais vous vous y êtes mal prise, mon ange, pour le réaliser. Constantin, je le crois, est digne de vous, comme vous êtes digne de lui. Ce qui vous manque aujourd’hui, c’est une amitié entre vos deux amours. Je suis suspecte à M. Constantin. Il ne veut pas vous recevoir de moi, et il est trop imbu des idées de son monde, pour me demander de vous l’amener. On croit que ce n’est rien que la politique, dans les affaires de sentiment ! C’est un ingrédient moral comme les autres, qui trouble toutes les émotions du cœur et de la conscience. Attendons et espérons ! Quand nous aurons abattu l’idole, vous verrez tous les païens en déroute. Refoulez vos larmes, et quoi qu’il arrive, ne doutez pas de l’amour que vous avez en vous. Je veux vous prouver, moi, qu’avec un amour indéracinable dans le cœur, on a raison de tout, même de la haine parasite qui peut s’y mêler.

— Ah ! je voudrais vous croire !

— Croyez-moi et espérez !

— Comme vous êtes belle, Nadège, en parlant ainsi !

— Comme vous êtes jolie, mon enfant, en m’écoutant de cette façon !

Elles s’embrassèrent avec tendresse, et Petrowna, surmontant sa mélancolie, l’empêchant de s’aigrir, revint vers sa sœur, pour la prévenir de la visite et de la déclaration du major.


  1. C’est le vivat petit-russien.