L’Encyclopédie/1re édition/XEROPHAGIE

XEROPHAGIE, (Hist. ecclés.) dans l’histoire ecclésiastique, est l’action de se nourrir d’alimens secs. Ce mot est dérivé du grec, & composé de ξηρος, sec, & de φαγειν, manger, comme qui diroit jeûne où l’on ne mange que des choses seches.

C’était le nom que dans la primitive église on donnoit aux jours de jeûne auxquels on ne mangeoit que du pain avec du sel, & où l’on ne buvoit que de l’eau. Ces grands jeûnes se faisoient pendant les six jours de la semaine sainte par dévotion, mais non par obligation ; & Tertullien, dans son livre de l’abstinence, remarque que l’Eglise recommandoit la xérophagie comme une pratique utile en tems de persécution. Elle condamna les Montanistes qui vouloient faire de la xérophagie un précepte pour tout le monde pendant plusieurs carêmes, qu’ils prétendoient instituer dant le cours du carême. Philon rapporte que les Esséens ou Esséniens & les Thérapeutes observoient aussi des xérophagies en certains jours, n’ajoutant au pain & à l’eau que du sel & de l’hyssope. Voyez Esséniens & Thérapeutes.

Les athletes chez les payens pratiquoient aussi en certains jours la xérophagie, mais uniquement par principe de santé, & pour entretenir leurs forces. Voyez Athletes, Jeune, Abstinence.