L’Encyclopédie/1re édition/TRADITION

TRADITION, (Théologie.) est l’action de remettre quelque chose entre les mains d’une personne. Du verbe tradere, livrer. La vente d’une chose mobiliaire se consomme par une simple tradition. Voyez Délivrance.

Tradition, en matiere de religion, signifie en général un témoignage qui répond de la vérité & de la réalité de tels ou tels points.

On en distingue de deux sortes ; l’une orale, & l’autre écrite. La tradition orale est un témoignage rendu de vive voix sur quelque chose : témoignage qui se communique aussi de vive voix des peres aux enfans, & des enfans à leurs descendans.

La tradition écrite est un témoignage, que les histoires & les autres livres rendent sur quelque point. Cette derniere, généralement parlant, est plus sûre que la premiere.

La tradition, soit orale, soit écrite, peut être considérée ou quant à son origine, ou quant à son objet, ou quant à son étendue.

1°. La tradition quelle qu’elle soit, envisagée quant à son origine, est ou divine lorsqu’elle a Dieu pour auteur, ou humaine lorsqu’elle vient des hommes ; & cette derniere se soudivise en apostolique, qui vient des apôtres ; en ecclésiastique, qui vient de ceux qui ont succédé aux apôtres dans le ministere de l’Evangile ; & en civile ou purement humaine, qui vient des hommes précisément considérés comme hommes.

2°. La tradition considérée quant à son objet est ou doctrinale, ou de discipline, ou historique. Par tradition doctrinale, on entend celle qui dépose en faveur d’une vérité qui fait partie des dogmes que Jesus-Christ a annoncés aux hommes. On entend par tradition de discipline celle qui fait voir que telle ou telle chose a été pratiquée dans tels ou tels tems ; & par tradition historique, on entend celle qui nous apprend que tel ou tel fait est arrivé.

3°. La tradition considérée quant à son étude, est ou particuliere ou générale par rapport aux tems, aux personnes & aux lieux. La tradition particuliere par rapport aux tems, aux personnes & aux lieux, est celle qui apprend qu’une chose a été observée par quelque personne pendant quelque tems, & dans certains lieux. La tradition universelle par rapport aux tems, aux personnes, aux lieux, est celle qui apprend qu’un chose a été observée par tout le monde, dans tous les lieux & dans tous les tems.

Les Protestans conviennent avec les Catholiques, qu’il y a des traditions divines & quant à l’origine, & quant à l’objet, comme celles, par exemple, qui nous enseignent que Jesus-Christ est le Messie, qu’il est Dieu, qu’il s’est incarné, qu’il est mort pour le salut du genre humain. 2°. Ils avouent qu’il y a des traditions humaines & quant à l’origine, & quant à l’objet ; d’apostoliques, comme celle qui nous apprend qu’on a toujours jeûné à Pâques ; d’ecclésiastiques, comme celles qui nous disent qu’on a observé telles ou telles cérémonies dans l’administration du Baptême & de la Pénitence ; d’humaines, comme celles qui nous instruisent de la vie des grands capitaines & des fameux conquérans. 3°. Ils reconnoissent des traditions particulieres & universelles ; de particulieres, comme celle qui nous apprend qu’on jeûnoit à Rome le samedi ; d’universelle, comme celle qui nous instruit de la célébration de la fête de Pâques.

Toute la question entr’eux & les Catholiques se réduit à savoir s’il y a une tradition divine, qui ne soit pas contenue dans l’Ecriture, & qui soit regle de foi ; c’est ce que nient les Protestans contre les Catholiques qui définissent la tradition, la parole de Dieu non-écrite par des écrivains inspirés, que les apôtres ont reçue de la propre bouche de Jesus-Christ, qu’ils ont transmise de vive voix à leurs successeurs, & qui a passé de main-en-main jusqu’à nous sans aucune interruption, par l’enseignement des ministres & des pasteurs, dont les premiers ont été instruits par les apôtres.

On en prouve l’existence contre les Protestans, 1°. par l’Ecriture qui fait une mention expresse des traditions, II. Thessalon. c. ij. vers. 14. I. ad Timoth. c. vj. vers. 20. II. ad Timoth. c. j. vers. 13. & c. ij. vers. 1. & 2. 2°. par les auteurs ecclésiastiques, & en particulier par S. Ignace, disciple des apôtres, cité par Eusebe, hist. eccles. lib. III. c. xxxvj. 3°. par l’exemple même des Protestans qui croient que Marie a conservé sa virginité après l’enfantement ; qu’on peut baptiser les enfans nouveaux-nés ; que le baptême des hérétiques est bon, & divers autres points qui ne sont pas contenus dans l’Ecriture, & qui ne sont fondés que sur la tradition.

Comme c’est principalement par le canal des auteurs ecclésiastiques qui ont écrit sur les matieres de religion dans les différens siecles de l’Eglise, qu’on peut parvenir à la connoissance des traditions divines, les Protestans n’ont rien oublié pour infirmer l’autorité des peres. Rivet & Daillé, deux de leurs plus célebres ministres ont objecté 1°. qu’il est impossible de trouver au juste le sentiment des peres sur quelque matiere que ce soit, leurs ouvrages ayant été ou supposés ou corrompus & altérés, n’étant pas sûr de leur sens, ni qu’ils ayent proposé tel ou tel point comme une tradition universelle ; 2°. que la notoriété du sentiment des peres n’impose aucune nécessité de le suivre ; 3°. que les peres se contredisent & donnent eux-mêmes la liberté de les abandonner ; 4°. que l’autorité des peres est toute humaine, & par conséquent qu’elle ne peut servir de fondement à la foi qui est toute divine ; 5°. que les peres ne sont recevables dans leur témoignage qu’autant qu’ils prouvent bien ce qu’ils avancent ; 6°. que l’autorité de la tradition est injurieuse à la plénitude de l’Ecriture. On peut voir ces difficultés exposées avec beaucoup d’art, & poussées avec assez de force dans le livre de Daillé, intitulé, du vrai usage des peres, liv. I. depuis le chap. j. jusqu’au xj.

Les controversistes catholiques ont répondu pleinement à ces objections, & en particulier M. l’abbé de la Chambre, docteur de Sorbonne, dans son traité de la véritable religion, d’où nous avons tiré tout cet article. On peut voir dans cet ouvrage, tome IV. p. 352 jusqu’à la p. 422, l’exposition fidele des objections de Daillé, & les réponses solides qu’y donne l’auteur moderne.

Nous observerons seulement que la tradition, selon les Catholiques, est regle de foi, & que c’est à l’Eglise seule qu’il appartient d’en juger & de discerner les fausses traditions d’avec les véritables, ce qu’elle connoît ou par le témoignage unanime des peres, ou par l’usage constant & universel des églises pour les choses qu’on ne trouve instituées ni par les conciles, ni par les souverains pontifes, selon les regles citées par S. Augustin, lib. IV. de baptism. cap. xxiv. & par Vincent de Lérins dans son opuscule intitulé, commonitorium primum.

Les Juifs ont aussi leurs traditions, dont ils font remonter l’origine jusqu’à Moïse qui les confia, disent-ils, de bouche aux anciens du peuple pour les faire passer de la même maniere à leurs successeurs. Ils ne les avoient point écrites avant les guerres que leur firent les Romains sous Vespasien, ensuite sous Adrien & sous Sévere. Alors le rabbin Judas, surnommé le saint, composa la misna, comme qui diroit seconde loi, qui est le plus ancien recueil des traditions qu’ayent les Juifs. On y ajouta la gemarre de Jérusalem & celle de Babylone, qui, jointes à la misna, forment le talmud de Jérusalem & celui de Babylone, lesquels sont comme l’explication ou le supplément de la misna, ou du code principal de leurs traditions qui sont fort respectées des rabbins, & rejettées par les caraïtes. Voyez Caraïtes.

Tradition des juifs, (Critique sacrée.) dogmes, préceptes, rites, observances ou cérémonies religieuses, qui ne sont point prescrites aux Juifs par Moïse, ni par les prophetes, mais qui s’établirent chez eux par la coutume, se multiplierent par succession de tems, & s’accrurent tellement qu’enfin elles étoufferent la loi écrite ; je ne répéterai point ici ce que j’en ai dit dans plusieurs endroits de cet ouvrage, comme aux articles Misna, Talmud & Pharisiens, qui en furent les principaux promoteurs ; les curieux peuvent y recourir : c’est assez d’observer qu’aucune tradition judaïque n’a de fondement solide, qu’elles sont toutes inutiles, incommodes ou onéreuses, & que la plûpart sont ridicules & méprisables. Cependant elles ont triomphé, parce qu’une religion chargée de beaucoup de pratiques, quelles qu’elles soient, attache plus à elle, que si elle l’étoit moins ; on tient beaucoup aux choses dont on est continuellement occupé. (D. J.)

Tradition des chrétiens, (Critique sacrée.) Clément d’Alexandrie la définit l’explication de la loi ou des prophetes, donnée de vive voix aux apôtres par notre Seigneur, qui s’en servoient dans leurs discours, mais qui n’en publierent rien par écrit. Ce n’est donc ni une doctrine secrette & profonde qu’on devoit cacher, ni le vrai sens des livres du nouveau Testament ; c’étoient des explications mystiques du vieux Testament, qui n’ont été connues que des apôtres.

Quand saint Paul dit dans sa premiere épître aux Thessaloniens, chap. ij. vers. xv. gardez nos traditions ; c’est la doctrine que nous vous avons enseignée, ou que vous avez apprise de nous (pour me servir de la version de M. Simon), l’apôtre n’entend par traditions que des instructions. Il convient même de remarquer que c’est le seul endroit du nouveau Testament où le mot tradition, παραδόσις, soit employé favorablement pour une bonne doctrine, une instruction utile & solide. Par-tout ailleurs il désigne des doctrines humaines & condamnables ; voyez-en des exemples dans Matth. xv. Marc vij. Coloss. ij. vers. 9. &c.

Je n’ignore pas que l’ancienne Eglise a approuvé des traditions ; mais ce n’étoient que des traditions concernant des usages, des pratiques, qui, au défaut de l’autorité de l’Ecriture, avoient été introduites par les premiers peres, & non pour établir des dogmes de foi. A ce dernier égard, l’Eglise ne recevoit que ce qui se trouvoit enseigné dans les livres sacrés, adorando plenitudinem scripturæ, comme s’exprime un des peres.

Il n’en est pas de même des rites & des cérémonies. Les successeurs recevoient celles qui avoient été instituées par leurs prédécesseurs, pourvu qu’elles leur parussent édifiantes & raisonnables. Tertullien, cap. iv. lib. de coronâ, traite de ces traditions reçues dans l’Eglise sans être fondées par l’Ecriture sainte, mais néanmoins appuyées d’une ancienne coutume, qui faisoient présumer qu’elles tiroient leur origine de quelque tradition apostolique. Cependant on lui contestoit ce principe ; il y avoit même de son tems des docteurs qui vouloient que toute tradition fût fondée sur l’autorité de l’Ecriture. Là-dessus il tâche de prouver par des faits qu’une tradition, quoique non écrite, doit être reçue. Il rapporte divers exemples de ces usages ecclésiastiques qui se pratiquoient, sans qu’on en trouvât rien dans l’Ecriture ; & entre ces usages, il y a celui-ci. Nous souffrons, dit-il, avec peine qu’il tombe à terre quelque chose du calice, du pain de l’Eucharistie, ou même de notre pain ordinaire. Si vous demandez, poursuit Tertullien, quelque passage de l’Ecriture qui ordonne ces observations, vous n’en trouverez point. La tradition les a introduites, la coutume les a confirmées, & la foi les garde ; si d’un autre côté vous les considérez, vous verrez que la raison autorise, à cet égard, la tradition, la coutume & la foi. Là-dessus M. Rigault ajoute cette remarque. « La tradition sans raison seroit vaine ; c’est pourquoi l’apôtre n’exige point d’obéissance qui ne soit raisonnable ».

En effet, comme tout s’altere avec le tems, & que rien n’est plus fautif que les témoignages de vive voix en matiere de doctrine, il en résulte que si la doctrine de Jesus-Christ n’eût pas été écrite par les apôtres, il eût été impossible de la conserver pure, & même elle ne fut que trop-tôt altérée par de fausses opinions. Entre des preuves sans nombre, ce que Clément d’Alexandrie dit de lui-même, peut suffire pour démontrer combien la tradition rendroit la religion incertaine sans l’Ecriture. Ce pere de l’Eglise, après avoir parlé des maîtres qu’il avoit eu, & qu’il nous donne pour des hommes du plus grand mérite & de la plus haute vertu, il ajoute : « Ceux qui ont conservé la véritable tradition de cette précieuse doctrine, transmise d’abord par les apôtres Pierre, Jacques, Jean & Paul, ensorte que le fils la recevoit de son pere (mais entre ces fils peu ressemblent à leurs peres) ; ceux-là nous ont fait parvenir par la volonté de Dieu ces semences apostoliques confiés à nos ancêtres ». Stromat. lib. I. p. 274 & 275. Cependant si l’on compare la doctrine de ce pere qu’il tenoit, comme il assûre, de grands hommes qui l’avoient reçue des apôtres ou de leurs disciples, & de disciples qui ressembloient à leurs maîtres ; si, dis-je, l’on compare cette doctrine en plusieurs articles avec celle que nous avons aujourd’hui, on y verra bien des différences. De-là vient que cet habile auteur n’est point honoré du titre de saint, comme quantité d’autres qui ne le veulent pas, & que l’on croit trouver beaucoup d’hérésies dans ses livres ; c’est aussi la raison pourquoi les Grecs en ont laissé périr plusieurs. (D. J.)

Tradition mythologique, (Mythol.) on nomme traditions mythologiques, les fables transmises à la postérité, & qui lui sont parvenues après s’être chargées d’âge en âge de nouvelles fictions, par lesquelles les poëtes ont cherché comme à-l’envi, à en augmenter le merveilleux.

Afin qu’une tradition historique, selon la judicieuse remarque de M. Freret, puisse avoir quelque autorité, il faut qu’elle remonte d’âge en âge jusqu’au tems dont elle dépose, que l’on puisse en suivre la trace sans interruption, ou que du-moins dans tout cet intervalle, on ne puisse en assigner le commencement, ni montrer un tems dans lequel elle ait été inconnue. C’est-là une des premieres regles de la critique, & l’on ne doit pas en dispenser les traditions mythologiques, & leur donner un privilege dont les traditions historiques n’ont jamais joui.

Tout ce que l’on a droit de conclure des traditions fabuleuses, les plus constamment & les plus universellement reçues, c’est que ces fables avoient probablement leur fondement dans quelque fait historique, défiguré par l’ignorance des peuples, & altéré par la hardiesse des Poëtes. Mais si l’on veut aller plus loin, & entreprendre de déterminer la nature & les circonstances de ce fait historique, quelque probable & quelque ingénieuse que soit cette explication, elle ne s’élévera jamais au-dessus de l’ordre conjectural, & elle sera toujours insuffisante pour établir une vérité historique, & pour en conclure l’existence d’une coutume ou d’un usage dans les tems fabuleux. Voyez Mythologie, Fable, &c. (D. J.)

Tradition, (Jurisp.) est l’action de livrer une chose.

La tradition est une des manieres d’acquérir, ou droit des gens, par laquelle en transférant à quelqu’un la possession d’une chose corporelle, on lui en transmet la propriété ; pourvû que la tradition ait été faite par le véritable propriétaire, pour une juste cause, & avec intention de transférer la propriété.

Suivant le droit civil, & parmi nous, la tradition est regardée comme l’accomplissement de la convention.

Il y a néanmoins des contrats qui sont parfaits sans tradition réelle, & pour lesquels une tradition feinte suffit ; comme la vente d’un immeuble, à la différence de la vente des choses qui se livrent au nombre, poids & mesure, laquelle n’est parfaite que par la tradition réelle : il en est de même des donations. Voyez les instit. tit. de acquir. rer. domin. & Donat, tit. des convent. & du contrat de vente.

Tradition par l’anneau, per annulum, étoit celle qui se faisoit en mettant un anneau au doigt de celui auquel on remettoit la possession d’une église, ou d’une dignité, d’un héritage, &c. Voyez l’article suivant.

Tradition par le bâton, per baculum, étoit une tradition feinte, qui se pratiquoit anciennement en remettant entre les mains de l’acheteur ou nouveau possesseur, un bâton en signe de la possession qu’on lui remettoit. Voyez Baton, Institut, & le glossaire de du Cange au mot investitura, où il explique toutes les différentes manieres d’investiture ou de tradition feinte qui se pratiquoient anciennement.

Tradition brevis manus, est une tradition feinte qui se fait pour éviter un circuit inutile de traditions, en compensant la tradition qu’il faudroit faire de part & d’autre ; comme dans la vente d’une chose que l’acheteur tient déja à titre de prêt. Pour que le vendeur remît la chose à l’acheteur, il faudroit que celui-ci commençât par la lui remettre ; & pour abréger, on suppose que cette tradition réciproque a été faite, c’est pourquoi on l’appelle brevis manus, parce que c’est l’acheteur qui se remet à lui-même. Instit. de acquir. rer. domin.

Tradition civile, est une tradition feinte, qui consiste dans la forme établie par la loi : elle est opposée à la tradition réelle. Voyez tradition feinte & tradition réelle.

Tradition par le couteau, per cutellum, c’étoit une mise en possession qui se faisoit en donnant un couteau plié. Voyez le glossaire de du Cange au mot investitura.

Tradition feinte ou fictive, est celle qui est faite pour opérer le même effet que la tradition réelle : on la divise en symbolique & non-symbolique.

Tradition par un festu, per festucam, c’est-à-dire un brin de paille, étoit une tradition fictive qui se pratiquoit autrefois assez communément en présentant un festu. Voyez du Cange au mot investiture.

Tradition fictive, Voyez ci-devant tradition feinte.

Tradition par un gazon de terre, c’étoit une façon de livrer un héritage, en donnant un gazon pour symbole de cet héritage. Voyez du Cange au mot investitura.

Tradition de longue main, longa manus, est une tradition fictive qui se fait montrant la chose, & donnant la faculté d’en prendre possession : elle se pratique ordinairement pour la délivrance des immeubles réels, & pour celle des choses mobiliaires d’un poids considérable. Voyez aux instit. le tit. de acquir. rer. dom.

Tradition de la main à la main, c’est lorsqu’une chose passe à l’instant de la main d’une personne en celle d’une autre, à laquelle la premiere la remet.

Tradition réelle, est celle qui consiste dans une remise effective de la chose.

Tradition symbolique, est celle qui se fait en donnant quelque symbole de la chose que l’on doit livrer ; comme quand on livre les clés du grenier où est le froment que l’on a vendu. Voyez aux instit. de acq. rer. dom.

Tradition non symbolique, est celle où on ne donne ni la chose réellement, ni aucun symbole ou signe de la chose ; mais où la tradition s’opere par d’autres fictions, comme dans la tradition appellée longa manus, & dans celle appellée brevis manus. Voyez ci-dessus tradition de longue main & tradition brevis manus. Voyez aussi sur la tradition en général, les mots Délivrance, Main assise, Mise de fait, Nantissement, Possession, Remise, Saisine. (A)