L’Encyclopédie/1re édition/SYNALEPHE

SYNALEPHE, s. f. (Gram.) dans la poésie latine, lorsqu’un mot finissoit par une m, ou par une voyelle, & que le mot suivant commençoit par une voyelle, on retranchoit dans la prononciation la lettre finale du premier mot : c’est ce qu’on appelle élision. Voyez Elision.

Les grammairiens latins reconnoissent deux sortes d’élision ; 1°. celle de la lettre finale m, qu’ils appellent écthlipse, du grec ἐκθλίϐειν, elidere, briser. 2°. Celle de la voyelle finale, qu’ils appellent synalephe, du grec συναλοιφὴ, counctio, mot composé de σὺν, cum, & de ἀλείφω, ungo : le mot de synalephe est donc ici dans un sens métaphorique, pour indiquer que les deux voyelles qui se rencontrent, se mélent ensemble comme les choses grasses ; une couche de la derniere, fait disparoître la premiere.

L’idée générale, & le seul terme d’élision, me semblent suffisant sur cette matiere ; & soudiviser un pareil objet, c’est s’exposer à le rendre inintelligible : à force de diviser certains corps, on les réduit en une poudre impalpable, que le vent emporte aisément, & il n’en reste rien. Voyez sur l’élision les artic. Elision, Baillement, Hiatus. (E. R. M. B.)