L’Encyclopédie/1re édition/SIMPLE

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SIMPLE, adj. (Gramm.) qu’on regarde comme sans composition, sans mélange. Je gage le simple contre le double. Il a fait un raisonnement très-simple, mais très-fort quand il a dit : il y a environ douze cens ans qu’on a la petite vérole par toute la terre, & qu’elle est observée par tous les médecins du monde, parmi lesquels il n’y en a presque pas un qui assure l’avoir vue deux fois à la même personne ; donc on n’a point deux fois la petite vérole. Je n’ai de lui qu’une simple promesse. C’est un simple soldat. C’est un homme simple. C’est un caractere simple. Le récit en est simple.

Simple, s. m. (Gramm.) c’est le nom générique sous lequel on comprend toutes les plantes usuelles en Médecine. Il connoît bien les simples. Celui qui ignore la vertu des simples n’est pas digne de faire la médecine. Le quinquina est un simple d’une vertu spécifique.

Simple, adj. (Métaphysique.) quand on regarde quelque chose que ce soit comme une, & comme n’ayant point des parties différentes ou séparables l’une de l’autre, on l’appelle simple. En ce sens-là il ne convient proprement qu’à un être intelligent d’être simple ; ne concevant dans un tel être rien de séparable dans la substance, nous n’avons point aussi l’idée qu’il puisse avoir des parties. Quelque peu de chose qu’on suppose de séparable dans la substance d’un être intelligent, on la suppose en même tems capable d’être détruite toute entiere.

Si l’on prend le terme simple dans cette précision, il ne se trouvera rien dans les êtres matériels qui soit simple, non plus que rien qui soit parfaitement un. Tout corps peut toujours être tellement séparé, que sa substance existera encore dans les parties après leur séparation ; ainsi l’une n’étoit pas l’autre, & le corps n’étoit pas simple.

Néanmoins on emploie ce terme à l’égard des corps, par analogie aux esprits ; on appelle simple un corps dans les parties duquel on n’apperçoit nulle différence communément sensible ; ainsi l’on dit de l’eau que c’est un corps simple. Quelques-uns l’ont dit aussi du feu, de l’or, de l’argent, & de ce que nous comprenons sous le nom d’élémens ou de métaux.

Ce qui est opposé au simple est dit composé. Voyez son article.

Simple, adj. en Algebre, une équation simple est celle où la quantité inconnue n’a qu’une dimension, comme Voyez Equation.

En arithmétique, la multiplication & la division simples sont des opérations où il n’entre point de grandeurs de différente espece ; on les appelle ainsi pour les distinguer de la multiplication & de la division composées, où il s’agit de calculer des grandeurs de différente espece. Voyez Multiplication, Division. (E)

Simple pacte, (Jurisprud.) promesse, contrat, ou engagement qui n’est point motivé par rapport à la valeur recue au tems du payement, &c. & qui ne donne point d’action en justice. Voyez Contrat, Convention, Pacte, &c.

Simple propriété, que les lois romaines appellent une propriété, est celle du propriétaire à qui le fond de l’héritage appartient, tandis qu’un autre en a l’usufruit. Elle est opposée à pleine propriété. Voyez Pleine, Usufruit & Propriété.

Simple appel, voyez Appel.

Simple garantie, voyez Garantie.

Simple bénéfice, voyez Bénéfice.