L’Encyclopédie/1re édition/PANACHE

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PANACHE, on a donné ce nom à la femelle du paon. Voyez Paon.

Panache de mer, espece de litophyte. Voyez Lithophyte. La panache de mer ne differe des autres lithophytes, qu’en ce qu’elle forme une sorte de réseau : ses branches latérales au-lieu de sortir de tous les côtés de la tige, ne se trouvent que sur deux côtés opposés l’un à l’autre ; elles se réunissent comme des vaisseaux sanguins qui s’anastomosent ; ensuite elles se séparent & se réunissent plus loin, &c. C’est ainsi qu’elles forment des mailles de réseau qui ont peu d’étendue. (I)

Panache, s. f. (Commerce.) mesure dont on se sert dans l’île de Samos pour les grains & les légumes secs. La panache pese vingt-cinq livres, c’est-à-dire huit ocques ; il faut trois panaches pour faire le quillot, qui pese 75 livres. Voyez Quillot, diction. de commerce.

Panache, (Archit.) c’est une voute en saillie ouverte par-devant, comme les trompes ; élevée sur un ou deux angles rentrans, pour porter en l’air une portion de tour creuse. C’est ainsi que les dômes des églises modernes sont portées sur quatre panaches élevés sur les angles de la croisée de l’église. Le panache est ordinairement un triangle sphérique terminé par trois arcs, dont deux CB, CA (fig. 21.) sont les arcs doubleaux des travées, & le troisieme AB une corniche, qui sert d’empattement à la tour du dôme. Tous les joints de la panache doivent concourir au centre de la sphère, dont elle fait partie. Ce centre est le point d’intersection des deux diagonales menées des sommets C de l’angle inférieur des quatre panaches. Les joints de lit doivent être paralleles à la corniche AB, & en coupe vers le centre de la sphère. Voyez Voute spherique. (D)

Panache, s. m. terme de Sculpture ; c’est un ornement de plumes d’autruche, qu’on introduit dans le chapiteau de l’ordre françois, & qu’on mettoit au lieu des feuilles d’un chapiteau composé. Cet usage, qui avoit pris d’abord par la singularité, ne s’est pas soutenu. Il est à souhaiter que la bisarrerie des artistes ne le fasse jamais revivre, car c’est un ornement vraiment gothique. (D. J.)

Panache, en terme de Chaudronnier ; c’est une espece de fond qui sépare une fontaine sablée en plus ou moins de parties, selon qu’il est plus ou moins répété. Ce fond est percé à son centre, & recouvert d’un couvercle qui le ferme tellement, qu’il n’y a que l’eau qui puisse passer. Voyez nos Pl. du Chauderonnier & leur explic. Une figure montre le couvercle ; une autre montre un autre diafragme, dont l’usage est de garantir le sable dont la panache est couverte de la chute de l’eau qui tombe dessus. Voyez la fig. qui représente la coupe d’une fontaine sablée.

Panache, Panaché, (Jardinage.) ce sont des rayeures de différentes couleurs qui se mêlent à la couleur principale d’une fleur, & qui la rendent bariolée.

Les anemones, les renoncules, les œillets, les roses, les tulipes pour être belles, doivent être panachées. On dit cette fleur se panache.

Panache se dit encore de certain feuillage d’un parterre.

Panache, terme d’Orfévre & de Potier d’étain ; partie de la tige ou de la branche du flambeau qui est élevée au-dessus du pié, & qui s’étend en forme de petite aîle autour de la tige ou de la branche du flambeau.

Panache, c’est parmi les orfévres en grosserie, la partie qui se voit immédiatement sous le premier quarré d’un bassinet. Voyez Bassinet & Quarré.

Le panache ne differe du nœud qu’en ce qu’il est quarré par-dessous, & peut être considéré comme la moitié d’un nœud.

Panache, s. m. (Plumassier.) espece de bouquet de plume qui n’est plus en usage. Les hommes de guerre en portoient sur leurs casques, les courtisans sur leurs chapeaux, & les dames sur leurs coëffures. Ces bouquets ne se mettoient que d’un côté de la tête au-dessus de l’oreille, & étoient relevés avec des aigrettes de héron : c’est d’eux que les maîtres plumassiers de Paris ont pris le nom de maîtres panachers-bouquetiers. (D. J.)