L’Encyclopédie/1re édition/HUMIDE

Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 351-352).
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HUMIDE, adj. (Phys.) Voyez Humidité. Les anciens philosophes regardoient l’eau comme le premier humide, primum humidum, & comme la cause ou le principe de l’humidité des autres corps, qui sont plus ou moins humides, selon qu’ils tiennent plus ou moins de cet élément. Voyez Eau & Elément. Chambers.

Humide, (Médecine.) l’une des quatre qualités premieres par lesquelles les Galénistes distinguoient les tempéramens & les vertus médicinales des alimens & des remedes. Voyez Qualités, Médecine.

Humide, voie, (Chimie.) procéder à la dissolution d’un sujet chimique par la voie humide ; c’est ainsi qu’on s’exprime pour désigner une dissolution, à laquelle on emploie un menstrue salin dissous dans de l’eau, lorsque la même dissolution se peut exécuter, & est usitée dans l’art, par l’application du même menstrue, sous forme seche ou concrete ; ce dernier moyen est connu sous le nom de voie seche : (Voyez Seche, voie.) c’est ainsi qu’on dit préparer le kermès minéral, ou le foie de soufre, par la voie humide, ou par la voie seche, selon qu’on y emploie l’alkali fixe dissous dans de l’eau, ou l’alkali fixe concret, &c. &c. Voyez Soufre, Kermès minéral, & Menstrue. (b)

Humide radical, (Med.) c’est un terme fort employé, par les anciens, pour désigner la matiere balsamique, onctueuse, qui, selon eux, donne la fléxibilité, la souplesse, à toutes les parties solides des corps animés, & sert à alimenter le feu de la vie, la chaleur naturelle qui y subsiste avec elle, & à empêcher le desséchement des fibres, par l’effet de cet agent physique, qui tend à dissiper, à consumer entierement cette matiere & ce qui la contient, lorsqu’il vient à trop dominer, comme dans les fiévres ardentes, dans l’éthisie, & qu’elle ne lui suffit pas pour son entretien. Voyez Chaleur animale, Radical.