L’Encyclopédie/1re édition/COMBLE
COMBLE, s. m. (Architecture.) du Latin culmen, sommet, ou culmus, chaume. Ce terme en général désigne la forme des couvertures de toutes les especes de bâtimens civils & militaires : on les appelle aussi toit, du Latin tectum, fait de tegere, couvrir.
Ordinairement la construction des combles est de charpente recouverte de cuivre, de plomb, d’ardoise, de tuile, &c. (Voyez Cuivre, Plomb, Ardoise, &c.) leur hauteur dépend de l’usage intérieur qu’on en veut faire, & de l’importance du bâtiment dans lequel ces sortes d’ouvrages entrent pour quelque chose quant à la décoration des façades, selon qu’ils les terminent avec plus ou moins de succès.
Dans le dernier siecle on regardoit comme un genre de beauté dans nos édifices, de faire des combles d’une élévation extraordinaire, tels qu’il s’en voit aux châteaux de Versailles du côté de l’entrée, de Meudon, de Maisons, &c. & à Paris aux palais des Tuileries & du Luxembourg ; aujourd’hui au contraire l’on regarde comme une beauté réelle de masquer les couvertures par des balustrades, à l’imitation des bâtimens d’Italie, tels que se voyent, à Versailles la nouvelle façade du côté des jardins, le palais Bourbon à Paris, l’hôtel de Lassay, &c. Ce qui est certain, c’est que la nécessité d’écouler les eaux du ciel doit déterminer leur hauteur, relativement à leur largeur, afin de leur procurer une pente convenable à cette nécessité. Cette pente doit être déterminée selon la température du climat où l’on bâtit ; de sorte que dans le nord l’on peut faire leur hauteur égale à leur base, afin d’écouler plus promptement les neiges qui y sont abondantes : dans les pays chauds au contraire, leur hauteur peut être réduite au quart de leur base ; & dans les pays tempérés, tels que la France, le tiers ou la moitié au plus suffit pour se préserver de l’intempérie des saisons.
Sous le nom de combles, l’on comprend aussi les dômes de forme quadrangulaire & circulaire qui terminent les principaux avant-corps des façades, tels que se remarquent ceux des châteaux des Tuileries & de la Meutte, les combles à l’impériale, en plateforme, &c.
Dans les combles les plus ordinaires on en compte de trois especes : savoir, les combles à deux égoûts formés d’un triangle isocele, les combles brisés ou à mansardes, dont la partie supérieure est formée d’un triangle isocele, & l’inférieure d’un trapezoïde ; les combles en terrasses sont formés seulement par un trapésoïde. (P)
Comble, terme de Mesureur, usité sur-tout dans le commerce des grains. Il se dit de ce qui reste enfaîté au-dessus des bords de la mesure après que le mesureur l’a remplie. Il y a deux manieres de mesurer ; l’une, à mesure comble, & l’autre à mesure rase. La mesure comble est quand on donne à l’acheteur ce qui reste au-dessus des bords avec la mesure même ; & la mesure rase, quand avant de la délivrer le vendeur la racle avec un morceau de bois qu’on appelle radoire & ailleurs rouleau, & en fait tomber ce qui est au-dessus des bords. Il y a des grains & des légumes qui se vendent à mesure rase, & d’autres à mesure comble. Le charbon, le plâtre, la chaux se vendent à mesure comble. Voyez Mesure & Mesurer. Dictionn. du Comm. Dish. & Trév.
Comble, pié comble. Voyez Pié.
Combles, ce sont, chez les Vanniers, tous les intervalles à jour ou pleins qu’il y a entre les faîtes d’un ouvrage.