L’Encyclopédie/1re édition/CHARME

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CHARME, voyez Appas.

* Charme, Enchantement, Sort, (Synonymes Gram.) termes qui marquent tous trois l’effet d’une opération magique, que la religion condamne, & que l’ignorance des peuples suppose souvent où elle ne se trouve pas. Si cette opération est appliquée à des êtres insensibles, elle s’appellera charme : on dit qu’un fusil est charmé ; si elle est appliquée à un être intelligent, il sera enchanté : si l’enchantement est long, opiniâtre, & cruel, on sera ensorcelé.

* Charme, s. m. (Divinat.) pouvoir, ou caractere magique, avec lequel on suppose que les sorciers font, par le secours du démon, des choses merveilleuses, & fort au-dessus des forces de la nature. Voyez Magie & Magique.

Ce mot vient du Latin carmen, vers, poésie ; parce que, dit-on, les conjurations & les formules des magiciens étoient conçûes en vers. C’est en ce sens qu’on a dit :

Carmina vel cælo possunt deducere lunam.

On comprend parmi les charmes, les philacteres, les ligatures, les maléfices, & tout ce que le peuple appelle sorts. Voyez Philactere, Ligature &c.

La crédulité sur cet article a été de tous les tems, ou du moins il y a eu de tout tems une persuasion universellement répandue, que des hommes pervers, en vertu d’un pacte fait avec le démon, pouvoient causer du mal, & la mort même à d’autres hommes, sans employer immédiatement la violence, le fer, ou le poison ; mais par certaines compositions accompagnées de paroles, & c’est ce qu’on appelle proprement charme.

Tel étoit, si l’on en croit Ovide, le tison fatal à la durée duquel étoit attachée celle des jours de Méléagre. Tels étoient encore les secrets de Medée, au rapport du même auteur :

Devovet absentes, simulacraque cerea fingit ;
Et miserum tenues in jecur urget acus.

Horace, dans la description des conjurations magiques de Sagane & de Canidie, fait aussi mention des deux figures ; l’une de cire, & l’autre de laine, dont celle-ci, qui représentoit la sorciere, devoit persécuter & faire périr la figure de cire.

Lanea & effigies erat, altera cerea, major
Lanea quæ pœnis compesceret inferiorem.
Cerea simpliciter stabat, servilibus, utque
Jam peritura, modis.

Tacite, en parlant de la mort de Germanicus, qu’on attribuoit aux maléfices de Pison, dit qu’on trouva sous terre, & dans les murs, divers charmes. Reperiebantur solo & parietibus eructæ humanorum corporum reliquiæ, carmina & devotiones, & nomen Germanici plumbeis tabulis insculptum, semi-usti cineres, & tabo obliti, aliaque maleficia, queis creditur animas numinibus infernis sacrari. On sait que du tems de la ligue, les furieux de ce parti, & même des prêtres, avoient poussé la superstition jusqu’à faire faire de petites images de cire qui représentoient Henri III. & le roi de Navarre ; qu’ils les mettoient sur l’autel, & les perçoient pendant la messe quarante jours consécutifs, & le quarantieme jour les perçoient au cœur, imaginant que par-là ils procureroient la mort à ces princes. Nous ne citons que ces exemples, & dans cette seule espece, entre une infinité d’autres de toutes les sortes, qu’on rencontre dans les historiens & dans les auteurs qui ont traité de la magie. On peut sur-tout consulter à cet égard Delrio disquisit. magicar. lib. III. part. j. quæst. iv. sect. 5. en observant toutefois que Delrio adopte tous les faits sur cette matiere avec aussi peu de précaution que Jean Wyer, Protestant, Medecin du duc de Cleves, qui a beaucoup écrit sur le même sujet, en apporte à les rejetter, ou à les attribuer à des causes naturelles. Ce qui n’empêche pas que Bodin, dans sa démonomanie, ne regarde Wyer comme un insigne magicien. Croire tout ou ne rien croire du tout, sont des extrèmes également dangereux sur cette matiere délicate, que nous nous contentons d’indiquer, & qui demanderoit, pour être approfondie, un tems & des recherches que la nature de cet ouvrage ne comporte pas.

Pour donner un exemple des charmes magiques, nous en rapporterons un par lequel on prétend qu’il s’est exécuté des choses fort singulieres en fait d’empoisonnement de bestiaux, de maladies aigues, & de douleurs causées à différentes personnes. Le voici tel qu’il a été décrit par un fameux sorcier nommé Bras-de-fer, au moment qu’il alloit subir son supplice en France. Il fut, dit-on, exécuté à Provins il y a 50 ans : ce que nous n’obligeons personne à croire.

On prend une terrine neuve vernissée, qu’il faut n’avoir ni achetée ni marchandée ; on y met du sang de mouton, de la laine, du poil de différens animaux, & des herbes venimeuses, qu’on mêle ensemble, en faisant plusieurs grimaces & cérémonies superstitieuses, en proférant certaines paroles, & en invoquant les démons. On met ce charme caché dans un endroit voisin de celui auquel on veut nuire, & on l’arrose de vinaigre, suivant l’effet qu’il doit produire. Ce charme dure un certain tems, & ne peut être emporté que par celui qui l’a mis, ou quelque puissance supérieure. Voyez Sorcier. (G)

Charme ; (Medec.) voy. Medecine magique.

Charme, voyez Enchantement.

Charme, s. f. (Hist. nat.) carpinus, genre d’arbre qui porte des chatons composés de plusieurs petites feuilles qui sont attachées en forme d’écailles à un axe, & qui couvrent chacune plusieurs étamines. Les embryons naissent sur le même arbre séparément des fleurs, & se trouvent entre les petites feuilles d’un épi qui devient dans la suite plus grand & plus beau. Alors au lieu d’embryon il y a des fruits osseux, marqués pour l’ordinaire d’un ombilic applati & cannelé. Ils renferment une semence arrondie, & terminée en pointe. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Ce grand arbre est fort commun dans les forêts, mais on en fait peu de cas : dans son état naturel il n’a nulle beauté ; il paroît vieux & chenu dès qu’il a la moitié de son âge, & il devient rarement d’une bonne grosseur. Son tronc court, mal proportionné, est remarquable sur-tout par des especes de cordes qui partent des principales racines, s’étendent le long du tronc, & en interrompent la rondeur. Son écorce blanchâtre, & assez unie, est ordinairement chargée d’une mousse brune qui la dépare. La tête de cet arbre, trop grosse pour le tronc, n’est qu’un amas de branches foibles & confuses, parmi lesquelles la principale tige se trouve confondue ; & la feuille, quoique d’un beau verd, étant petite, ne répond nullement à la grandeur de l’arbre ensorte que si à cette apparence ingrate, on ajoûte sa qualité de résister aux expositions les plus froides, de réussir dans les plus mauvais terreins, & d’être d’un bois rebours & des plus durs ; ne pourroit-on pas considérer le charme entre les arbres, comme on regarde un Lappon parmi les hommes ? Cependant en ramenant cet arbre à un état mitoyen, & en le soûmettant à l’art du jardinier, on a trouvé moyen d’en tirer le plus grand parti pour la variété, l’embellissement, & la décoration des jardins. Mais avant que d’entrer dans le détail de ce qui dépend de l’art, suivons le charme dans la simple nature.

Terrein, exposition. On met cet arbre au nombre de ceux qui par leur utilité tiennent le second rang parmi les arbres fruitiers. En effet il ne laisse pas d’avoir quelques qualités avantageuses : il remplit dans les bois des places, où presque tous les autres arbres se refusent, & il s’accommode de tous les terreins : on le voit dans les lieux froids, montagneux, & stériles ; il vient fort bien dans les terreins pierreux, graveleux, & sur-tout dans la craie, qui paroît être même son terrein naturel ; il se plaît souvent dans les terres dures, glaiseuses, humides ; enfin se trouve-t-il dans une bonne terre, où les autres arbres le gagnent de vîtesse, il vient dessous, & souffre leur ombrage. Quelque part que soit placé cet arbre, son bois est toûjours de mauvaise essence, son accroissement trop lent, & son branchage menu & court : cela peut être néanmoins compensé par la bonne garniture qu’il fait dans un taillis, où il vient épais & plus serré qu’aucune autre espece d’arbre, & par son tempérament robuste, qui le fait résister aux plus grands froids & aux gelées de printems, même lorsqu’il est en jeune rejetton sur taillis. C’est en cette nature de bois qu’on peut tirer le meilleur parti de cet arbre, qui croît trop lentement, & se couronne trop tôt, pour profiter en futaie. On prétend qu’il faut le couper à quinze ans pour le plus grand profit.

Usages du bois. Le bois du charme est blanc, compacte, intraitable à la fente, & le plus dur de tous les bois après le bouis, l’if, le cormier, &c. cependant de tous les bois durs, le charme est celui qui croît le moins lentement. On débite son bois pour le charronage, & principalement en bois à brûler, mais on ne l’employe jamais en menuiserie qu’au défaut de tout autre bois, moins parce qu’il est difficile à travailler, qu’à cause de son peu de durée, que la vermoulure interrompt bien-tôt. On s’en sert pour faire des essieux, & quelques autres pieces de charonage, dans les endroits où l’orme est rare. On en fait des vis de pressoir, des formes & des sabots, des manches d’outils champêtres, des jougs de bœufs, des rouleaux pour les teinturiers : on l’employe aussi pour faire les menues garnitures des moulins, &c. Du reste ce bois n’est nullement propre à être employé à l’air ; il y pourrit en six ans : mais il est excellent à brûler, & il donne beaucoup de chaleur, qu’on dit être saine. C’est aussi l’un des meilleurs bois pour le charbon, qui conserve longtems un feu vif & brillant, comme celui du charbon de terre ; ce qui le fait rechercher pour les fourneaux de verrerie.

Usages de l’arbre. Des arbres que l’on connoît, le charme est le plus propre de tous à former des palissades, des haies, des portiques, des colonnades, & toutes ces décorations de verdure qui font le premier & le plus grand embellissement d’un jardin bien ordonné. Toutes les formes qu’on donne à cet arbre lui deviennent si propres, qu’il se prête à tout ce qui y a rapport : on peut le transplanter à cet effet, petit ou grand ; il souffre la tonsure en été comme en hyver ; & la souplesse de ses jeunes rameaux favorise la forme qu’on en exige, & qui est completée par leur multiplicité. Pour faire ces plantations, on tire la charmille des pépinieres, ou même des forêts, si l’on se trouve à portée : la premiere se reconnoît aisément à son écorce claire, & à ce qu’elle est bien fournie de racines ; celle au contraire qui a été prise au bois est étiolée, crochue, & mal enracinée.

Multiplication. Le charme peut se multiplier de graine qu’on recueille ordinairement au mois d’Octobre, & qu’il faut semer aussi-tôt dans un terrein frais & à l’ombre, où il en pourra lever une petite partie au printems suivant ; mais le reste ne levera souvent qu’à l’autre printems. Quand ils ont deux ans on les transplante sans les étêter en pépiniere, où on les laisse au moins trois années pour se fortifier & faire du petit plan de charmille, & jusqu’à six ou sept ans pour être propre à planter les grandes palissades de toute hauteur. Mais l’accroissement de cet arbre étant si lent quand on l’éleve de graine, on a trouvé qu’il étoit plus court & plus facile de le multiplier de branches couchées : si on fait cette opération de bonne heure, en automne elles feront suffisamment racine pour être transplantées au bout d’un an ; & dès-lors on pourra les employer en petit plan, sinon on les met en pépinieres, & on les conduit comme les plants venus de graine. Les uns & les autres n’exigent aucune culture particuliere, si ce n’est qu’on ne les élague jamais, & qu’on accourcit seulement leurs branches latérales, selon les différentes figures auxquelles on les destine.

Plantation des grandes charmilles. Les palissades de charmille, lorsqu’elles se trouveront dans une terre franche & fraîche, s’éleveront à une grande hauteur : elles réussiront même dans un terrein sec & leger, & exposé aux vents froids & impétueux ; mais on ne pourra les amener qu’à une hauteur moyenne dans ces sortes de terreins. La transplantation des charmilles devroit se faire en automne, suivant le principe reçû en Agriculture, s’il n’arrivoit pas souvent que leur tige se trouve desséchée au printems jusqu’à fleur de terre, par les frimats & les vicissitudes de la gelée & du dégel. Pour éviter cet inconvénient, on pourra ne les planter dans ces sortes de places qu’au printems, mais de bonne heure, & dès la fin de Février ; cela exigera seulement quelques arrosemens pendant le premier été, dans les sécheresses. Le mois de Mars sera le tems le plus convenable pour la transplantation des charmilles dans les lieux frais & dans les bonnes terres. Il n’y a pas long-tems que les Jardiniers avoient encore la mauvaise pratique de ne planter aucunes charmilles sans les recéper un peu au-dessus de terre ; ce qui jettoit dans un grand retard pour l’accroissement, & dans l’inconvénient que les branches qui ont peu de disposition à se dresser, se chiffonnent, & contrarient continuellement le redressement de la palissade, & le peu d’épaisseur qu’on cherche à lui laisser autant qu’il est possible. Mais pour arriver bien plus promptement à une grande hauteur, qui est l’objet desiré, & avoir en trois ans ce qu’on n’obtenoit pas en dix, on plante tout de suite les charmilles d’une bonne hauteur, par exemple, de huit à dix piés dans les mauvais terreins, & de douze ou quinze dans les bonnes terres. On a la facilité dans les campagnes de tirer des bois du plant, que l’on peut même, dans quelques terreins, faire enlever avec de petites mottes de terre. Ceux d’un pouce de diametre sont les meilleurs : on leur coupe toutes les branches latérales, en laissant toûjours des chicots pour les amener à la garniture, & on réduit toutes les têtes à la hauteur qu’on se propose de donner à la palissade : on fait un fossé profond d’environ un pié & demi, & large d’autant ; on y range à droite ligne les plants, à la distance de douze à quinze pouces, avec de petits plants qu’on réduit à un pié de hauteur, & qu’on place alternativement entre les grands : on les recouvre d’une terre meuble, & on entretient l’alignement de sa palissade avec des perches transversales, & quelques piquets où il en est besoin. Comme les plants pris au bois sont moins bien enracinés, & plus difficiles à la reprise que ceux de pépiniere, il faudra avoir la précaution d’en planter à part une provision, qui servira à faire les remplacemens nécessaires pendant les deux ou trois premieres années, qui suffisent pour joüir des palissades : on les retient alors, si on les trouve au point où on les veut, ou bien on les laisse aller à toute la hauteur qu’elles peuvent atteindre, & qui dépend toûjours de la qualité du terrein.

Petites charmilles. Ce même arbre que l’on fait parvenir à une grande hauteur pour certains compartimens de jardin, peut aussi pour d’autres arrangemens être réduit dans un état à rester sous la main : on en fait des haies à hauteur d’appui, qui servent à border des allées, à séparer différens compartimens, & à enclorre un terrein : pour ce dernier cas, on réunit une ligne de plants d’aubepin, qui défend des atteintes du dehors, à une premiere ligne de charmille qui embellit le dedans, sans se nuire l’une à l’autre.

Entretien & culture des charmilles. Le principal entretien des palissades de charmille, est de les tondre régulierement : cette opération se fait après la premiere séve, & ordinairement au commencement de Juillet : la plus grande attention qu’on doit y donner est de les tondre de droit alignement, & de les tenir étroites ; ce qui contribue en même tems à leur durée, & à les faire garnir. Elles n’exigent pour leur culture, que ce qui se pratique à l’ordinaire pour les autres arbres ; c’est sur-tout de ne souffrir ni mauvaises herbes, ni gason au-dessus de leurs racines.

On ne trouve qu’une chose à redire à cet arbre ; c’est qu’il retient pendant l’hyver ses feuilles mortes, qui font dans cette saison un coup d’œil desagréable, & une malpropreté continuelle dans un jardin bien tenu. On pourroit répondre que cela peut même avoir son utilité, pour empêcher les vûes qu’on veut éviter, & sur-tout pour défendre un terrein des vents, à la violence desquels le charme résiste mieux qu’aucun autre arbre. Mais ce défaut ne balancera jamais l’agrément que les charmilles donnent dans la belle saison par leur verdure claire & tendre, & par leur figure réguliere & uniforme, dont le noble aspect est connu de tout le monde.

Autres especes. Outre le charme commun, qui est celui dont on vient de parler, il y en a encore sept especes, dont les Botanistes font mention, & qu’on ne trouve guere que dans leurs catalogues. Il y a tout lieu de croire que ces arbres seroient moins rares, s’ils avoient plus d’utilité ou d’agrément que l’espece commune.

Le charme à feuille panachée. C’est une variété de l’espece commune, qui n’a pas grande beauté, & qu’on peut multiplier par la greffe.

Le charme à feuille plus longue & plus étroite. C’est une autre variété qui n’a nul mérite.

Le charme de Virginie à larges feuilles. Ce n’est peut-être aussi qu’une variété de l’espece commune : mais quand la feuille de cet arbre seroit en effet plus grande, cela ne décideroit pas qu’on dût lui donner la préférence, attendu que la feuille du charme commun, quoique plus étroite, est plus convenable pour l’usage qu’on fait de cet arbre dans les jardins. On peut le multiplier de branches couchées.

Le charme à fleur de Virginie. Cet arbre est encore peu connu, & très-rare en France. Quelques auteurs Anglois font mention seulement qu’il est aussi robuste que l’espece commune, & qu’on peut le multiplier de branches couchées : mais ils ne rapportent rien des qualités de sa fleur ; ce qui n’en fait rien augurer de beau.

Le charme d’Orient. Il paroît que cet arbre n’est qu’un diminutif de l’espece commune : sa graine & sa feuille sont plus petites ; l’arbre même ne s’éleve pas si haut à beaucoup près : il y a cependant entre eux quelques différences, qui sont à l’avantage du charme d’Orient ; c’est que ses feuilles sont moins plissées, plus lisses, & qu’elles tombent de l’arbre avant l’hyver : cela fait croire que cet arbre conviendroit mieux que le charme ordinaire pour les petites palissades. On peut le multiplier de graine & de branches couchées.

Le charme à fruit de houblon. Il a la même apparence que l’espece commune ; ses feuilles sont cependant moins plissées ; mais comme il les quitte entierement avant l’hyver, il ne feroit pas dans les jardins au printems, la malpropreté qu’on reproche au charme ordinaire. C’est aussi, je crois, tout ce qu’il y a d’avantageux cet arbre, qui est d’ailleurs plus petit que l’espece commune. Il se trouve fréquemment dans les bois d’Allemagne, où il croît indifféremment avec le charme ordinaire : on peut juger par là de son tempérament. Il se multiplie du même, & il se tond tout aussi-bien.

Le charme de Virginie à fruit de houblon. Cet arbre qui est très-rare, paroît n’être, sur ce qu’on en sait encore, qu’une variété du précédent, auquel il ressemble parfaitement par ses chatons & sa graine ; mais ses feuilles, quoique flétries, ne tombent qu’aux approches du printems ; circonstance desavantageuse, qui ne fera pas rechercher cet arbre. Il a cependant le mérite de croître sous les autres arbres, dont l’ombrage & le dégouttement ne lui sont point nuisibles. On peut le multiplier de graines, qui ne leveront que la seconde année. Il est très-robuste ; mais il ne fait jamais qu’un petit arbre. (c)