L’Encyclopédie/1re édition/BANC

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* BANC, s. m. (Gramm.) ce mot se prend communément pour un long siége, à dos ou sans dos, soûtenu sur plusieurs piés ; & c’est du rapport que d’autres machines ont avec sa figure ou avec son usage, qu’elles ont pris le nom de banc.

Banc, (terme de Jurisprud.) dans le chœur est un des droits honorifiques qui appartiennent au patron d’une église, ou au seigneur haut-justicier dans la haute justice duquel elle est située. Voyez Honorifiques (droits.)

On appelle au Palais messieurs du grand banc, les présidens au mortier, parce qu’en effet le banc sur lequel ils sont assis est plus élevé que les siéges des autres conseillers.

On appelle aussi bancs au Palais des especes de bureaux où se tiennent les avocats & procureurs pour parler à leurs parties. (H)

Banc du roi, (Hist. mod. & Jurisprud.) tribunal de justice ou cour souveraine en Angleterre. On l’appelle ainsi, parce qu’autrefois le roi y présidoit en personne sur un banc élevé, les juges étant assis à ses piés sur des bancs ou siéges plus bas. C’est dans cette cour que l’on plaide les causes de la couronne entre le roi & ses sujets. Elle connoît aussi des crimes de haute trahison & des complots contre le gouvernement. Ce tribunal est composé de quatre juges, dont le premier s’appelle le lord chef de justice de la cour du banc du roi. Sa jurisdiction est générale, & s’étend par toute l’Angleterre ; il n’y en a point dans ce royaume de plus indépendante, parce que la loi suppose que le roi y préside toûjours. Il y a encore un autre tribunal nommé le banc commun ou cour des communs plaidoyers, qui est la seconde cour de justice du royaume, où l’on porte les affaires communes & ordinaires, c’est-à-dire les procès de sujet à sujet. On y juge toutes les affaires civiles, réelles, & personnelles, à la rigueur de la loi. Le premier juge de cette cour se nomme chef de la justice des communs plaidoyers ou du banc commun. On y comptoit autrefois cinq, six, sept, & jusqu’à huit juges ; leur nombre est maintenant réduit à quatre, comme celui des juges du banc du roi. (G)

Banc, (Comm.) Les banquiers avoient autrefois des bancs dans les places publiques & dans les lieux où se tenoient les foires ; & c’étoit où ils faisoient leur commerce d’argent & de lettres de change. Quand un banquier faisoit faillite, on rompoit son banc, comme pour avertir le public que celui à qui avoit appartenu le banc rompu n’étoit plus en état de continuer son négoce ; & comme cet usage étoit très-ordinaire en Italie, on prétend que le terme de banqueroute dont on se sert en France, vient des mots Italiens banco rotto, qui signifient banc rompu. V. Banqueroute. Dict. du Comm. tome I. (G)

Banc, en terme de Marine, est la hauteur du fond de la mer, qui s’éleve quelquefois jusqu’à sa surface, ou qui n’est couvert que de très-peu d’eau ; desorte que les vaisseaux ne peuvent passer dessus sans échoüer. Il y a des bancs qui restent entierement à sec, lorsque la mer est basse ; ce qui s’exprime en disant que ces bancs découvrent. Il y a des bancs sur lesquels il y a assez d’eau pour que les plus grands vaisseaux puissent y passer en tout tems, & même y mouiller, tels que le banc de Terre-neuve.

On appelle bancs de glaces, de gros glaçons flotans qu’on trouve quelquefois à la mer. (Z)

Banc de galere, de galéasse, de galiote, de brigantin, & de tout bâtiment à ramer. C’est le lieu pour asseoir ceux qui tirent à la rame, soit forçat, bonavoglie, ou matelot ; voyez Planche II. le dessein d’une galere à la rame, & les forçats assis sur le banc.

Les galeres ordinaires sont à vingt-cinq bancs ; ce qui se doit entendre de vingt-cinq de chaque côté, faisant en tout cinquante bancs pour cinquante rames, & quatre ou cinq hommes sur chaque rame.

Les galéasses ont trente-deux bancs, & six à sept hommes pour chaque rame.

De tous les bâtimens à rame, il n’y a que les gondoles de Venise qui n’ayent point de banc ; car les rameurs nagent debout.

Banc de chaloupe ; ce sont les bancs qui sont joints autour de l’arriere de la chaloupe en-dedans pour asseoir ceux qui y sont. (Z)

Banc à s’asseoir dans la chambre du capitaine. On trouve un banc qui est placé contre l’arriere du vaisseau. Il y en a encore un autre à stribord ; c’est par l’endroit qu’occupe ce banc, & qu’on ôte alors que l’on passe le gouvernail pour le monter ; on le leve aussi lorsqu’on veut culer de l’arriere ; les assuts entrent encore par-là. On y place quelquefois un tuyau d’aisement à six pouces du petit montant qui le soûtient, & à un pié du bord du vaisseau.

Banc à coucher. Il y en a aussi un dans la chambre du capitaine. (Z)

Banc d’Hippocrate, (en Chirurgie.) machine dont on se servoit autrefois pour réduire les luxations & les fractures. C’étoit une espece de bois de lit sur lequel on étendoit le malade. Il y avoit un essieu à chaque bout qui se tournoit avec une manivelle ; on attachoit des lacs aux parties luxées ou fracturées d’un côté, & aux essieux de l’autre. En tournant les essieux, les lacs qui s’entortilloient autour faisoient l’extension & la contre-extension pendant que le chirurgien réduisoit les os dans leur situation naturelle. La Chirurgie moderne a simplifié les méthodes de réduire les membres luxés ou fracturés, & ne se sert plus de cette machine dont on voit la description & la figure dans Oribase. Voy. Extension & Machine pour la réduction des luxations. (Y)

Banc, (en Architect.) c’est la hauteur des pierres parfaites dans les carrieres.

Banc de volée ; c’est le banc qui tombe après avoir soûchevé.

Banc de ciel ; c’est le premier & le plus dur qui se trouve en souillant une carriere, & qu’on laisse soûtenu sur des piliers pour lui servir de ciel ou de plafond. (P)

Banc, (Ardoise.) On entend par un banc dans les carrieres d’ardoise & autres, le long parallélépipede formé par deux foncées. Les bancs s’élevent les uns au-dessus des autres, & forment à droite & à gauche une espece d’échelle ou plûtôt d’escalier. On ne peut fixer ni la hauteur ni la largeur du banc, ou de chaque degré de cet escalier ; elles varient l’une & l’autre selon la profondeur, l’etendue & la nature de la carriere. Les bancs ou parallélépipedes d’ardoise n’ont pas la même hauteur sur toute leur longueur. Ils vont un peu en s’inclinant vers le fond de la carriere, & forment une pente aux eaux vers la cuvette qui les reçoit. La hauteur du banc est de neuf piés dans nos figures d’ardoise, & sa largeur suit la même échelle. La surface supérieure du banc s’appelle nif. Voyez les articles Foncée, Cuvette, Nif & Ardoise.

Banc de Cuve, ce sont dans les Brasseries, les planchers qui entourent les cuves. Voyez Brasserie.

Banc, en terme de Cardeur, c’est une planche d’environ un pié de large, allant en pente par un bout, & qui porte toutes les parties du roüet. Voyez Carder.

Banc a tirer, (terme & outil de Chainetier.) Il sert aux Chaînetiers pour passer à la filiere le fil de fer, de cuivre ou de laiton, qu’ils veulent employer à des chaînes, & pour le diminuer de grosseur.

Ce banc à tirer est fait comme ceux des Orfevres & autres, & est composé d’un banc, d’une piece, du moulinet, du noyau & de la filiere. Voyez Banc d'Orfevre.

Banc à couper, c’est chez les Cloutiers d’épingles, un banc de figure presque quarrée, garni de rebords plus hauts sur le derriere que sur les côtés, & le devant qui est moins élevé que tout le reste. Les cisailles sont attachées au milieu par une de leurs branches. Voyez. Cisailles, & la figure 13 du banc, Pl. II. du Cloutier d’épingles.

Banc à tirer, (en terme d’Epinglier.) est une espece d’établi adossé d’un bout sur un billot fendu à deux ou trois endroits pour y battre la filiere. Voyez Filiere. Vers le même bout ou à l’autre, selon l’emplacement, est la bobile, voyez Bobile ; plus loin, la filiere arrêtée entre trois montans. Derriere elle on voit une piece de bois plus haute que ces montans, avec un coin ; c’est-là qu’on place la filiere pour en faire l’essai : enfin vers cette extrémité on voit le tourniquet d’où devide le fil que l’on tire. Voyez la fig. Pl. des Trifileries & de l’Orfévrerie.

Banc, servant aux Fondeurs de caracteres d’Imprimerie, est une espece de table oblongue d’environ deux piés & demi, à hauteur d’appui, fermée à l’entour par un rebord, excepté vis-à-vis l’ouvrier où ce rebord finit ; ce banc sert à recevoir les lettres à mesure qu’on les fond, & de décharge pour plusieurs choses nécessaires à l’ouvrier. Voyez la vignette de la Pl. I. du Fondeur de caracteres, & la fig. 2. de la même Planche qui le représente en particulier.

Banc d’Imprimerie, est une espece de table de bois, longue environ de trois piés sur dix pouces de large, soûtenue par deux treteaux garnis de planches tout au tour, en conservant cependant une ouverture pardevant qui forme un receptacle ou bas d’armoire ; ce banc est toûjours situé à la droite de l’Imprimeur ; sur le premier bout il place le papier trempé prêt à être imprimé ; à l’autre extrémité, il pose chaque feuille au sortir de la presse : les Imprimeurs se servent de la cavité de ce banc, pour serrer la laine, les cuirs, les clous de balles, les blanchets, & autres étoffes ou ustenciles d’Imprimerie.

Banc à river, fig. 81. Pl. XVI. de l’Horlogerie, est un instrument dont les Horlogers se servent pour river certaines roues sur leur pignon. On met la partie BB de cet outil entre les mâchoires de l’étau, & on fait entrer la tige du pignon sur lequel on veut river une roue dans un trou T convenable ; on prend ensuite un poinçon à river, & on rabat la rivure à petits coups de marteau sur la roue que l’on fait tourner avec le doigt, afin que les parties de la rivure soient également rabattues de toutes parts.

Comme il est important que les balanciers soient rivés bien droit sur leurs verges, & que ces verges, vû leurs palettes, ne pourroient point tourner dans un trou comme la tige d’un pignon, on fait ordinairement au milieu des bancs à river une creusure ronde L, dâns laquelle on ajuste une petite plaque P à drageoir, de telle sorte qu’elle puisse y tourner sans beaucoup de jeu : on fait aussi au centre de cette plaque une ouverture O, propre à recevoir le corps d’une verge & une de ses palettes.

La petite plaque pouvant, comme il a été dit, tourner dans sa creusure L, lorsqu’on ajuste une verge dans sa fente pour river le balancier sur son assiette : en tournant ce balancier, on fait tourner la plaque, & on le rive sur sa verge, comme on feroit une roue sur son pignon. On a un outil de la même forme qui s’ouvre en deux pour embrasser la tige d’un pignon, sur laquelle est soudée une assiette ; cette assiette reçoit une roue que l’on y rive, en rabattant sur la roue ébiselée & entaillée, la partie de l’assiette qui l’excede. Comme la roue ou le pignon ne sauroient passer par les trous du banc, on est obligé d’en avoir un qui se sépare en deux, comme il a été dit ; ordinairement les deux pieces du banc sont assemblées ensemble à charniere, & peuvent s’ouvrir & se fermer comme un compas. (T)

Banc à cric, (en terme d’Orfévre en grosserie.) se dit d’un banc à tirer, qui ne differe du banc ordinaire, qu’en ce qu’au lieu de sangle, il est garni d’une espece de cremailliere, & d’une boîte qui renferme un arbre à chaque bout duquel on voit hors de la boîte une manivelle. Cet arbre fait tourner une roue de rencontre, qui s’engraine elle-même dans la cremailliere, qui se termine par un crochet qui retient la main. Voyez Cremailliere & Main.

Voyez Planche derniere de l’Orfevre, un banc à tirer & un banc à cric, vignet. fig. 1. 2. ouvriers qui tirent de la moulure ; a tenaille à tirer ; b moulure. Vignet. fig. 3, 4, autres ouvriers au banc à cric ; f d g g banc, ee pitons qui soûtiennent la filiere, d le cric, f la filiere. Fig. 5. ouvrier qui dresse les lames à la lime avant que de les faire passer.

Développement du banc à cric, fig. a b c b d e f g, mouvement hors de sa boîte ; bb arbre où l’on voit deux quarrés pour les manivelles ; c son pignon monté, qui fait mouvoir la roue à dent ou le hérisson d, dont le pignon ou la lanterne s’engraine dans le cric f, au bout duquel est un crochet qui tient un anneau g, où l’on met les branches de la tenaille à tirer ; mm la cage ou boîte ; nn extrémités des vis qui fixent les jumelles ; mm, oo, les jumelles ; p, étrier sur lequel glisse le cric ; q le hérisson ; r la lanterne ; h un des pitons qui soûtiennent la filiere ; i rondelle qui se met sous le banc & l’écrou.

Développement du banc à tirer, P P Q Q R R S boîte à filiere pour tirer des moulures ; pp le sommier ; QQ le chapeau ; R, R, les vis qui appuient sur les filieres, & les tiennent serrées ; T clef pour serrer les vis ; V, V, les vis ; X, X, les filieres à moulures ; YZ autre boîte à filiere peu différente de la précédente ; 1. filieres de dessus ; 2. 3. 2. filieres de dessous ; 4. 4. autre filiere ; 5. morceau tiré en rond ; 6. morceau moulé. A banc à tirer ; B, B, pitons qui soûtiennent les filieres ; C, C, aîles du moulinet ; HHGGF tambour sur lequel se roule la sangle du moulinet ; G, G, tourillons ; H, H, quarrés des moulinets ; F corps du tambour ; I, I, deux pieces quarrées qui s’ajustent aux quarrés du tambour, entre les clefs & le moulinet ; s, t, deux tambours ; u la rondelle ; M, M, deux supports du tambour ; N, O, filieres.

L’assemblage & la fonction de ces deux machines se voit si clairement dans la vignette, que ce que nous en pourrions dire n’ajoûteroit rien à ce qu’elle représente.

Banc à tirer, (terme d’Orfévre.) est une piece de bois sur laquelle les Orfévres tirent les fils d’or ou d’argent qu’ils employent. Elle peut avoir cinq, six, sept, huit, & neuf piés de long, douze à quinze pouces de large, sur quatre d’épaisseur. L’on perce sur un bout de cette piece deux trous qui servent à mettre les poupées qui tiennent l’arbre où est attachée la sangle, & où l’on met l’aîle. Voyez Poupée, Arbre, Sangle & Aile.

Les deux autres trous qui sont vis-à-vis l’un de l’autre, servent à mettre les poupées qui retiennent la filiere, & le troisieme est pour recevoir les gratures que la filiere fait à l’or ou l’argent en les tirant : elles tombent dans un tiroir qui est au-dessous. Il y a encore quatre autres trous outre ceux-ci, pour les piés qui soûtiennent le banc ; ces piés ont environ deux sur trois pouces d’équarrissage, & deux piés & demi, ou même trois piés & demi de long à deux pouces du bas : sous ces piés l’on met une planche avec un rebord de quatre ou cinq pouces de haut, pour serrer les outils qui servent au tirage. Voyez Tirage, & l’article suivant.

Banc à dégrossir, (chez les Tireurs d’or.) est un banc sur lequel le dégrosseur donne le troisieme tirage à l’or par le moyen d’une bobine sur laquelle il le devide, en le faisant passer à travers une filiere appliquée contre un faux-ras retenu dans un ajoux. Voyez Faux-ras & Ajoux.

Banc à dorer, (chez les Tireurs d’or.) est composé de deux parties, la tête & l’appui : la tête dans laquelle il y a un morceau de bois en forme de demi-cercle, tient dans un mur ; les tenailles entrent dans un trou pratiqué au milieu de ce cercle, par un bras, tandis que l’autre est retenu par des chevilles de fer fichées sur le cercle. Les tenailles sont appuyées dans une encoche à l’autre extrémité du banc, & le lingot qu’elles serrent est soûtenu par l’autre bout sur un chenet, tandis qu’on le brunit & qu’on le dore. Voyez Tireur d’or.

Banc ou Selle à ourdir, (en Passementerie.) c’est un siége destiné pour l’ourdisseur, & pour porter la manivelle qui fait tourner l’ourdissoir : cette manivelle a en bas une large poulie qui doit être parallele à celle du moulin ; sur cette poulie est passée une corde à boyau, qui après s’être croisée dans son milieu, va passer sur la poulie du moulin ; par le moyen du croisement de cette corde, le moulin tourne du même sens que la manivelle ; si la corde lâche par la secheresse du tems ou de quelqu’autre maniere, il n’y a qu’à reculer ce banc ; si le contraire arrive, on le rapproche ; il y a des ourdissoirs où l’on se passe de ce banc. Voyez Ourdissoir ; voyez aussi Pl. de Passementerie.

Bancs, (dans les manufactures de soie.) ce sont des parties de l’ourdissoir. Des bancs, les uns sont attachés au montant, les autres sont mobiles : il y a entr’eux une roue cavée sur sa circonférence en deux endroits différens ; les cavités sont environ à un pouce de distance prise sur le diametre. Il passe dans ces cavités une corde de boyau qui va envelopper la cage de l’ourdissoir, & lui donner le mouvement que la roue cavée reçoit de l’ourdisseuse. Les bancs mobiles s’éloignent & s’approchent suivant que la corde a besoin d’être lâchée ou tendue. Voyez Ourdissoir.

Banc ; on donne, dans les Verreries, ce nom à un siege sur lequel le maître s’assied pour faire l’embouchure, & poser la cordeline. Voyez Planche de Verrerie VI. fig. 17. un ouvrier au banc. Le banc n’a rien de particulier que ses deux bras qu’on fait plus longs qu’ils n’ont coûtume d’être aux autres siéges de cette nature, afin que l’ouvrier puisse y poser & mouvoir commodément sa canne, en faisant l’embouchure & la cordeline.

Banc, (en Vénerie.) c’est ainsi qu’on appelle les lits des chiens.

Banc ; on entend par ce mot, dans les Salines, un endroit clos, couvert, pratiqué au côté de la poelle, & dont la porte correspond à la pente de la chevre, qui descend par son propre poids, & se renverse sur le seuil du banc, lorsque se fait la brisée. Le sel demeure dix-huit jours dans les bancs, avant que d’être porté dans les magasins. Voyez Brisée, Chevre, & Saline ; & Planche II. des Salines. Dans la coupe de l’attelier I, I, sont deux bancs.

Bancs (controlleurs des) ; officiers de salines : il y en a deux. Leurs fonctions sont d’enregistrer par ordre de numero, & date par date, tous les billets de la délivrance journaliere ; les abattues en abregé, par colonnes & ordre de poelles ; les sels à l’entrée & à la sortie des bancs ; les bois de corde qui viennent à la saline, & d’assister à toutes les livraisons de sels des bancs & des magasins ; se trouver à la brisée ; faire porter les sels des bancs dans les magasins ; assister aux réceptions de bois & de fers ; en un mot, veiller à tout ce qui concerne le service.

Banc de jardin. Rien n’est si nécessaire dans les grands jardins, que les bancs : on en souhaiteroit à chaque bout d’allée. Ils ont des places affectées, telles que sont les renfoncemens, & les niches dans les charmilles, les extrémités des allées, les terrasses & les beaux points de vûe. Il y a des bancs simples, des bancs à dossiers, & des bancs dont le dos se renverse du côté que vous voulez. On en fait de marbre, de pierre, & de bois : ces derniers sont les plus communs ; on les peint à l’huile pour les conserver. (K)

* Banc (le grand), Géog. Banc de l’Amérique septentrionale, vers la côte orientale de Terre-neuve ; c’est le plus grand banc de sable qu’on connoisse ; il n’est pas dangereux. Les Européens y font la pêche des morues.

Banc aux baleines, aussi dans l’Amérique septentrionale, à l’occident du grand banc, & au midi du banc à vert.

Banc de l’ile de sable, dans l’Amérique septentrionale, au midi de l’île & de l’Acadie, dans la mer de la nouvelle France.

Banc des îles, à l’Amérique septentrionale, dans le grand golfe de S. Laurent, en Canada, au-devant de la baie des Chaleurs.

Banc à vert, en Amérique, près de la côte méridionale de Terre-neuve, vis-à-vis des baies de Plaisance & des Trépassés.

Banc jacquet ou le petit banc, en l’Amérique méridionale, à l’orient du grand banc.

Banc des perles, en l’Amérique méridionale, sur la côte de Carracas, entre la ville de Rio de la Gacha & le cap de la Vela.

Banc des perles, en Amérique, vers la côte de Venezuela, en allant de l’île Marguerite à celle de la Tortue.

Banc de S. Georges, en l’Amérique septentrionale, vers la nouvelle Angleterre & le cap de sable, sur la côte de l’Acadie. On l’appelle aussi banc aux Anglois.

Banc de Bimini, en l’Amérique, près de l’île Bimini, une des Lucayes, & de celle d’Abacoa, vers la Floride, sur la partie orientale de Bahama.