L’Encyclopédie/1re édition/AMYGDALES

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 386-387).
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AMYGDALES, en Anatomie, est le nom de deux glandes du gosier, appellées en Latin tonsillæ. Voyez Œsophage, Gosier, &c.

Ces deux glandes sont rougeâtres, de la figure à peu près d’une amande, d’où elles ont été appellées amygdales, du Latin amygdalæ, qui signifie amandes. Elles occupent chacune l’interstice des demi-arcades latérales de la cloison du palais, l’une à droite, & l’autre à gauche de la base de la langue, & sont recouvertes de la membrane commune du gosier.

Elles ont chacune une grande sinuosité ovale qui s’ouvre dans le gosier, & dans laquelle répondent des conduits plus petits, qui versent dans le gosier, dans le larynx, & dans l’œsophage, une liqueur mucilagineuse & onctueuse, pour humecter & lubrifier ces parties. Voyez Larynx, &c.

Lorsque les muscles des demi-arcades agissent, ils compriment les amygdales ; & comme elles sont fort sujettes à s’enflammer, elles occasionnent souvent ce qu’on appelle mal de gorge. Voyez Œsophage, Enrouement. (L)

Les Amygdales sont sujettes à différentes maladies ; telles sont l’inflammation, le skirrhe, le gonflement œdémateux, & enfin toutes les différentes especes de tumeurs qui peuvent arriver aux glandes. Ces accidens produisent l’angine, ou l’esquinancie fausse. Voyez Esquinancie.

Remarquez cependant que les tumeurs des amygdales deviennent plus aisément skirrheuses que celles qui se forment dans les autres parties, à cause de l’épaississement de l’humeur qui se sépare dans ces glandes. L’air qui les frappe continuellement, est une cause occasionnelle des concrétions lymphatiques qui y sont fréquentes. On sent bien qu’il est aisé de prévenir ces concrétions dans les différentes especes d’esquinancie. Pour y parvenir, il faut entretenir la fluidité dans cette humeur, par les remedes incisifs atténuans, les béchiques expectorans, les emplâtres résolutives & fondantes, telles que le diachylon gommé & autres.

On ne doit employer le fer dans ces cas que dans un besoin extrème & constaté par l’impossibilité de guérir autrement. Les cicatrices que produisent les opérations ou les escarrotiques, causent un grand dérangement dans la déglutition & la respiration, outre qu’elles sont disgracieuses pour les personnes qui les portent.

Si ces tumeurs sont causées, comme il arrive d’ordinaire, par un virus écrouelleux, scorbutique ou rachitique, il faut avant tout penser à traiter ces causes générales.

On doit craindre avec juste raison la gangrene qui attaque souvent ces parties. Voyez Gangrene. (N)