L’Anti-Justine ou les délices de l’Amour (1864)/25-2

Vital Puissant ? (p. 83-84).

ÉPILOGUE

DE LA PREMIÈRE PARTIE.



J’ai longtemps hésité pour savoir si je publierais cet ouvrage posthume du trop fameux Linguet, avocat considéré. Le casement déjà commencé, je résolus de n’en tirer que quelques exemplaires, pour mettre deux ou trois amis éclairés et autant de femmes d’esprit à portée de juger sainement de son effet et s’il ne fera pas autant de mal que l’œuvre infernale à laquelle on veut le faire servir de contre-poison. Je ne suis pas assez dépourvu de sens pour ne pas sentir que l’Anti-Justine est un poison, mais ce n’est pas là ce dont il s’agit. Sera-ce le contre-poison de la fatale Justine ?… Voilà ce que je veux consulter près des hommes et des femmes désintéressés, qui jugeront de l’effet que le livre imprimé produira sur eux et sur elles.

L’auteur a prétendu éloigner de la cruauté, de la soif du sang et de la mort de la femme possédée ; a-t-il réussi ? Il a prétendu ranimer les maris blasés pour les faire jouir de leurs femmes avec goût à l’aide de la lecture d’un demi-chapitre de son ouvrage ; a-t-il atteint ce but ?… C’est ce que le lecteur décidera.

On a vu par la table seule combien cet ouvrage est salacé, mais il le fallait pour produire l’effet attendu. Jugez donc, mes amis, et craignez de m’induire en erreur.

L’Anti-Justine aura cinq, six ou sept parties comme celle-ci.




Je passerai au deuxième volume ou partie de cet ouvrage destiné à ranimer les maris blasés, auxquels leurs femmes n’inspirent plus rien. Tel est le but de ne quiesces de cette excellente production que le nom de Linguet rendra immortelle.