L’Anti-Justine ou les délices de l’Amour (1864)/24

Vital Puissant ? (p. 75-77).

CHAPITRE XXIV.

Du chef-d’œuvre de la tendresse paternelle.

Conquette était naturellement sage ; elle n’éprouvait les emportements du libertinage que durant le délire de la jouissance, effet d’un vigoureux tempérament.

J’étais épuisé par deux coups foutus avec trop d’emportement ; cependant je la voyais haletante de volupté. Je courus au carrefour Bucy, no 16, au troisième ; je trouvai le jeune homme aux cinquante louis ; je le reconnus, il me remit. « Je suis le père de la jeune dame à laquelle vous avez offert cinquante louis. — Je les lui tiens, trois coups en une heure, soit. — En ma présence ? — Et de tout Paris si vous voulez ! mais, bougre, ne va pas me jouer ?… — Non, mais une heure sans bruit. — Foi d’homme ! partons… » Il prit cinquante louis.

Arrivés tous deux, je dis à ma fille : « Voici l’homme qui t’a plu ; tu as besoin de cinquante louis, il te les apporte, il les faut gagner… » Conquette rougit sans rien répondre. L’homme se déculotta, lui vint prendre les tétons et le con, puis il me dit : « Serrez l’argent ; ce con satiné, ces tétons veloutés le valent. » Je le serrai tandis qu’il renversait ma fille sur le foutoir ; elle fit un cri. « Oh ! monsieur, mon cher monsieur, ne me faites pas trop de mal… — Seriez-vous donc pucelle ?… — Hélas ! oui… » Il l’enconna avec fureur. Elle soupira, cria et déchargea… « Elle est adorable, disait le fouteur enragé », car il foutit et refoutit sans pitié, comme sans déconner, ses trois coups de suite.

Ma fille tantôt le caressait, tantôt lui demandait grâce, mais elle déchargeait toujours… Il déconna ravi, et voyant quelques gouttes de sang que ses brusques estocades avaient fait couler, il dit : « Oui, vous êtes d’honnêtes gens, un pareil pucelage n’est pas assez payé cinquante louis, je vais vous en envoyer cinquante autres. (Ma fille était disparue pour s’abluer.) Oui, si je n’étais pas marié, ajouta-t-il attendri, je l’épouserais et pour son pucelage et pour son amour… Vous allez recevoir cinquante louis. Je la regretterai toujours et ne la reverrai jamais. » Il partit ; ma fille me remercia et me dit qu’elle était rassasiée. Je lui remettais les cinquante louis… « Non, me dit-elle, cher papa, c’est pour nos dépenses. » Les cinquante autres arrivèrent, et je ne pus jamais l’obliger à en mettre dans sa bourse plus de six. Je déposai les quatre-vingt-quatorze autres à sa portée dans mon magasin.

Le lendemain, à mon arrivée, ma fille me dit : « Je brûle aujourd’hui ; savez-vous la demeure du fat ou du vit découvert ? — Non ; ce sont des sots. — Eh bien ! sortons ; l’un ou l’autre me verra sans doute, et vous les suivrez. — Divine fille épuisé dans ton céleste conin, j’ai toujours les mêmes désirs, et si je voulais mourir de plaisir dans le plaisir, je te prierais de remuer du cul et de me laisser expirer au fond de ton con satiné. — Foutons un seul coup ; vous m’êtes trop cher et trop nécessaire pour que je ne vous ménage pas… » En montant sur le ventre de ma fille, et tandis qu’elle m’arrangeait le vit à l’entrée de son con, je lui disais : « Te quitter pour suivre un des deux est trop scabreux, et un malheur peut t’arriver… » Et comme elle ne s’agitait pas : « Tu me ménages… remue du cul, mignonne, saccade, décharge… c’est mon seul coup, mais j’ai de quoi te satisfaire ; il le faut même avant qu’un de tes gros vits te martyrise. » Elle remua du cul et du con comme Marie-Antoinette foutue en levrette à la Conciergerie par un polisson de gendarme. Nous déchargeâmes, Conquette et moi, elle comme la reine, moi comme le gendarme… Je sortis, elle se lava.