L’Anti-Justine ou les délices de l’Amour (1864)/18

Vital Puissant ? (p. 53-55).

CHAPITRE XVIII.

Des avis paternels, tenant sa fille enconnée.

Ami lecteur, j’éprouve encore les oscillations de la plus savoureuse volupté en me rappelant ces moments enchanteurs que m’a procurés ma Conquette Ingénue.

« Appuie lentement, ma reine, que je t’enfile sans limer. » Elle le fit… Lorsqu’elle fut parfaitement enconnée, je lui dis : « Tu sais, très chère fille, que j’ai tout vu, tout entendu. Tes sentiments divins à mon égard m’ont pénétré de reconnaissance et d’admiration. J’approuve entièrement que tu aies donné à Timon le pucelage de ton beau cul ; j’accepte avec transport ton dévouement pour moi, mais, ma chère fille, c’est à ton intérêt et à ton bonheur que je me réserve de le faire servir. Je ne prétends pas, tel qu’un sultan, te garder pour mes plaisirs exclusifs ; tu auras un payeur… Lequel des trois hommes auquel ton pucelage était vendu aurais-tu préféré ? — Le plus honnête, incomparable papa, mais c’est celui qui l’a le plus gros. — Je te ferai donc élargir le bijou par un gros homme de ma connaissance ; il n’est pas aimable, mais un homme aimable pourrait t’épuiser en te faisant décharger, outre qu’il pourrait te prendre le cœur, ce qu’il ne faut pas. Un fouteur préparatoire ne doit te prendre que le con. Ni moi ni Timon ne te suffirions ; nous n’avons pas le vit assez gros ; ce ne sont que des vits à pucelage ; mais… j’ai plusieurs ressources. Je sonderai celui que tu préfères, puis les deux autres, s’il ne fait pas ton affaire. Je les ai épiés, je sais leur adresse, je ne vous compromettrai pas, je ne te demande que de la soumission. — Entière, divin papa… » Elle se trémoussa un peu et déchargea. « S’il te survient beaucoup de tempérament, comme je crois l’entrevoir, j’aurai soin que tu ne manques pas de vits ; tu verras comme tu seras régalée. Je ne suis plus d’un âge à te rassasier de volupté ; aussi je te le ferai mettre par de gentils jeunes gens, graduant la grosseur des vits. » Ici ma provoquante fille s’agita en me disant : « Mon cher vit papa, permets que je foute en con, à l’intention de Timon, le vit de mon cul ; tu m’as convertie, il m’enconnera, mais en ta présence… — Oui, oui. » Je la saccadai ; elle s’écria : « Fourgonne, vit de mon cher Timon, fourgonne mon con, fais-moi pâmer, bougre !… Foutre ! ramone ! ramone !… je décharge ! (et elle déchargeait en se roidissant)… ah ! ah !… mon cher papa… ah ! ah ! ah !… (avec soupir), je n’ai jamais eu tant de plaisir qu’à cette décharge ! »

Nous avions de la lumière ; ma fille se mit sur le bidet pour se rafraîchir le bijou, tandis que je me mettais le vit et les couilles dans l’eau froide pour me faire débander. Je demandai à ma fille qui lui avait appris les expressions dont elle s’était servie en déchargeant.

« Dès la troisième semaine de notre mariage, me répondit-elle, Vitnègre fit coucher avec lui sa filleule, femme d’un espion de police. Cette femme, par les ordres de son parrain, faisait semblant de délirer quand il l’enfilait, et voilà quels étaient ses propos, avec beaucoup d’autres qui n’auraient pas été placés par nous, tels que : « gros bourdon, chien de vit de mulet, fout-à-mort, etc. » Nous nous remîmes au lit et nous nous endormîmes enlacés.

Le matin, je renouvelai mes instructions à ma fille ; on frappa… c’était madame Brideconin qui parla ; je me cachai dans le foutoir. Elle apportait le déjeuner de madame Poilsoyeux. « On cherche une fille du Port aux Blés, dit-elle, disparue depuis avant-hier soir ; une de ses pareilles a dit qu’elle devait aller coucher avec un homme qu’elle avait dit avocat, mais qu’il est chirurgien, qu’ils l’ont tuée à deux pendant la nuit et disséquée. C’est peut-être votre histoire qu’on dénature comme ça. Mon mari doit aller s’informer. » Elle sortit, et je vins déjeuner avec Conquette. Je la laissai en promettant de la voir à dîner.

Je fus exact ; Brideconin était sorti ; c’était effectivement de Connillette qu’il était question. Le commissaire et les mouchards visitèrent toutes les maisons de la rue, mais on ne trouvait rien. Je changeai de costume par précaution. Je revins le soir et ne couchai pas. Je me reposai trois nuits et laissai reposer Conquette Ingénue. On sait que j’aimais ma fille autant pour elle-même que pour mon plaisir, et que je n’entendais pas régler son appétit de dix-neuf ans sur mes forces de quarante. Mais j’avais encore d’autres raisons : je vais me conduire en conséquence.