L’Amour qui ne meurt pas/Le Coq et l’Alouette

Éditions de la Revue des poètes (p. 14-15).

LE COQ ET L’ALOUETTE

Sur la mer tourne la mouette
Et l’aigle plane sur les monts ;
Mais vous, le coq et l’alouette,
Chantez le sol que nous aimons !

Alouettes et coqs sans nombre
Sur nos guérets se sont dressés ;
Dans la lutte implacable et sombre,
Combien d’entre eux furent blessés !

Essaims légers, promptes cohortes,
Ils disparurent tour à tour,
Mais leurs âmes ne sont pas mortes,
Ni leur ardent, leur pur amour.

Le coq, qui ne savait se taire,
S’est envolé sur le clocher ;
Il chante pour toute la terre :
C’est sa manière de prêcher.

La vive alouette est montée
Si haut qu’on ne la verra plus ;
Sa voix nous revient, exaltée
Par l’allégresse des élus.

Oiseaux alertes et fidèles
À nos sillons clairs et joyeux,
Qui donc aurait cru que vos ailes
Sauraient s’élever jusqu’aux cieux ?