L’Amour qui ne meurt pas/Après

Éditions de la Revue des poètes (p. 16).

APRÈS

Nous avons lutté longtemps,
Notre sang coulait sans trêve ;
Un noble et généreux rêve
Grisait nos cours palpitants.

Nos fils morts en leur printemps,
Notre joie a fui plus brève
Qu’une vague sur la grève,
Un oiseau sur les étangs.

Seigneur, comme tes apôtres,
Nous avons nourri les autres,
Mais nous avons soif et faim ;

L’avenir est brume noire :
Fais que nous goûtions enfin
Les fruits de notre victoire !