L’Amour qui ne meurt pas/Infiniment

Éditions de la Revue des poètes (p. 64).

INFINIMENT

Puissant et vif, le vent léger d’Avril t’effleure :
Il resplendit, le renouveau tant attendu.
Dans l’air tout étoilé, l’espoir est suspendu ;
Sur les flots infinis, la lumière demeure.

Mais qui te rendra ceux que ta détresse pleure ?
Tu réclames en vain le bonheur qui t’est dû
À l’univers immense où tu te sens perdu
Et dont l’éclat d’un jour ne te semble qu’un leurre…

Ne te débats plus seul, être immolé, mais crois.
Toi qui meurs lentement, regarde cette croix
Où Dieu voulut mourir aussi parce qu’Il t’aime,

Tu boiras sans gémir le calice de fiel
Si tu ne doutes pas de cet amour suprême,
Plus vaste que la mer, plus profond que le ciel.