L’Émigré/Lettre 175
< L’Émigré
P. F. Fauche et compagnie, (Tome IV, p. 250-251).
LETTRE CLXXV.
Melle Émilie
à la
Comtesse de Longueil.
à la
Comtesse de Longueil.
Je m’étais couchée à neuf heures. Je me suis relevée à quatre ; le chirurgien avait veillé auprès d’elle, il m’a dit qu’elle avait été tranquille à force d’abattement. Je l’ai trouvée un peu assoupie, une heure après elle s’est éveillée et a pris un peu de bouillon. « Où suis-je, a-t-elle dit ? Ah ! mon Émilie ! »… elle m’a serré les mains avec assez de force. « Ah ! mon pauvre esprit !… mais aussi, quelle horreur ! » La raison a paru lui être entièrement revenue, et j’ai fait un cri de joie. Le médecin m’a regardée avec un air de compassion, la faiblesse a toujours été en augmentant, elle est retombée dans l’assoupissement.