Traduction par Paul Gruyer et Louis Postif.
G. Crès (p. 29-39).

V

KAZAN RENCONTRE LOUVE GRISE

Assis sur son derrière, Kazan, après avoir jeté son cri lointain, se mit à renifler dans l’air la liberté qui maintenant était la sienne. Autour de lui s’évanouissaient, avec l’aurore, les abîmes de nuit de la forêt.

Depuis le jour où tout là-bas, sur les bords du Mackenzie[1], il avait été, par des marchands qui trafiquaient dans ces parages, acheté aux Indiens et, pour la première fois, attelé aux harnais d’un traîneau, il avait souvent, en un désir ardent, songé à cette liberté vers laquelle le repoussait le sang de loup qui était en lui. Jamais il n’avait complètement osé. Maintenant que c’était fait, il en était tout désorienté.

Le soleil était complètement levé, quand il arriva au bord d’un marais, calme et gelé, qui occupait une dépression entre deux chaînes de montagne. Le sapin et le cèdre poussaient drus sur ses bords, si drus que la neige avait à peine traversé leurs ramures et que la lumière s’y tamisait au point de n’être plus qu’un crépuscule.


Le jour n’était point parvenu à dissiper le malaise qu’éprouvait Kazan. Il était libre des hommes et rien n’était plus autour de lui qui lui rappelât leur présence haïe. Mais la société des autres chiens, le feu, la nourriture toute préparée et jusqu’au traîneau coutumier, toutes ces choses qui avaient, de tout temps, fait partie intégrante de sa vie, lui manquaient. Il se sentait seul.

Ces regrets étaient ceux du chien. Mais le loup réagissait. Il disait au chien que, quelque part, dans ce monde silencieux, il y avait des frères et que, pour les faire accourir, il lui fallait s’asseoir sur son derrière et hurler au loin sa solitude. Plusieurs fois, Kazan sentit l’appel trembler dans sa poitrine et dans sa gorge, sans réussir complètement à l’exhaler.

La nourriture lui vint plus rapidement que la voix. Vers le milieu du jour, il accula contre une souche d’arbre un gros lapin blanc et le tua. La chair chaude et le sang rouge étaient meilleurs que le poisson gelé et que le suif coutumiers, et la succulence de ce nouveau repas ranima sa confiance.

Au cours de l’après-midi, il pourchassa plusieurs autres lapins et en tua encore deux. Il avait ignoré jusqu’à ce jour le plaisir de la chasse et celui de tuer du gibier autant qu’il lui plaisait, quoiqu’il n’eût point mangé tout ce qu’il avait tué.

Puis, il trouva que les lapins mouraient trop aisément. Il n’y avait point combat. Les lapins étaient très frais et très tendres quand on avait faim, mais la joie de la victoire était minime. Il se mit donc en quête d’un gibier plus important.

Il marchait ouvertement et sans songer à se dissimuler, la tête haute, le dos hérissé. Sa queue touffue se balançait librement, comme celle d’un loup. Tout son corps frémissait de l’énergie de vivre et du désir de l’action. Instinctivement, il avait pris la direction du nord-ouest. C’était l’appel des jours lointains qu’il avait vécus jadis sur les bords du Mackenzie, à mille milles de là.[2]

Il rencontra des pistes diverses et renifla les odeurs laissées par des sabots d’élans et de caribous. Il releva les empreintes des pieds, ouatés de fourrure, d’un lynx. Il pista aussi un renard et arriva ainsi à une clairière entourée de grands sapins, où la neige était battue et rougie de sang. Sur le sol gisaient la tête d’un hibou, ses plumes, ses ailes et ses entrailles. Et il comprit qu’il n’était point le seul chasseur de la région.

Vers le soir, il tomba sur d’autres empreintes qui ressemblaient fort aux siennes. Elles étaient toutes fraîches et leur senteur récente fit qu’il gémit, en se remettant sur son derrière et en s’essayant, par de nouvelles vocalises, au cri du loup.

À mesure que grandissaient dans la forêt les ombres de la nuit, il sentait davantage sa solitude et le besoin se faisait plus impérieux d’appeler à lui ses frères sauvages. Il avait voyagé toute la journée, mais ne sentait point la fatigue. La nuit était claire et le ciel empli d’étoiles. La lune se levait.

Il s’installa à nouveau sur la neige, le nez pointé vers le faîte des sapins, et le loup naquit soudain en lui, en un long et lugubre hurlement, qui courut au loin, pendant des milles, à travers le nocturne silence.

Quand il eut terminé son cri, il demeura assis et écouta, tout fier de l’étrange et nouvelle modulation que son gosier avait réussie. Mais aucune voix ne répondit à la sienne, Il avait, sans qu’il s’en rendît compte, hurlé contre le vent, qui refoulait derrière lui son cri. Seul en fut éveillé un élan mâle, qui prit la fuite tout près de lui, en faisant craquer les broussailles, et dont les grandes cornes vinrent battre, comme des baguettes de tambour, avec un bruit sec, les ramures des arbres.

Deux fois encore, Kazan lança son hurlement, afin d’être bien sûr de tenir son nouveau cri. Puis il se remit en route.

Il arriva au pied d’une crête abrupte et raboteuse, qu’il escalada en décrivant un détour, et dont il atteignit ainsi le sommet.

Une fois là, il lui sembla que les étoiles et la lune étaient plus près de lui, et il s’en émerveilla. Puis, ayant porté ses regards sur le revers de la crête, il découvrit à ses pieds une vaste plaine, avec un lac gelé, qui étincelait au clair de lune. De ce lac sortait une rivière blanche de gel, elle aussi, et qui disparaissait ensuite parmi des arbres paraissant, autant qu’il en pouvait juger, moins touffus et moins denses que ceux dont était bordé le marais.

Et voilà qu’au loin, dans la plaine, un cri retentit, pareil à celui que lui-même avait jeté, le cri du loup ! Ses mâchoires claquèrent, ses crocs brillèrent et il fut pour répondre aussitôt. Mais l’instinct de défiance du Wild, qui était inné en lui et lui commandait d’être prudent, fit qu’il se tut.[3]

Il continua à écouter, tout frémissant, en proie à une excitation sauvage, qu’il pouvait à peine maîtriser, Le cri, bientôt, se rapprocha, près, tout près, et d’autres s’y joignirent, espèce de glapissements aigus et rapides, auxquels d’autres encore répondirent au loin. Les loups se réunissaient pour la chasse de la nuit.

Kazan, assis sur son derrière et tremblant, ne bougeait toujours point. Ce n’était pas qu’il eût peur. Mais la crête de la montagne où il se trouvait lui semblait trancher en deux l’univers.

Là en bas, au-dessous de lui, était un monde nouveau, libre des hommes et de l’esclavage. En arrière, quelque chose planait dans l’air, qui l’attirait à travers l’espace, inondé de la clarté lunaire, qu’il fixait des yeux. Une femme qui pour lui avait été bonne et douce, et dont il croyait encore entendre la voix, sentir la main, caressante, l’appelait à travers les forêts. Il croyait ouïr son rire clair, qui le faisait si heureux, apercevoir son jeune visage.

Auquel des deux appels devait-il répondre ? À celui qui l’appelait en bas, dans la plaine ? À l’autre, qui le ramenait vers les hommes méchants, vers leurs gourdins et vers les lanières cinglantes de leurs fouets ? Longtemps il demeura hésitant, sans bouger, tournant sa tête, tantôt d’un côté et tantôt de l’autre. Puis il descendit vers la plaine.

Toute la nuit durant, il demeura à proximité de la troupe de loups, mais sans se hasarder à s’en trop approcher. Et il fit bien. Il avait conservé, imprégnées dans son poil, l’odeur spéciale des harnais portés par lui et celle des hommes avec qui il avait vécu. Les loups l’eussent aussitôt mis en pièces. L’instinct de conservation des créatures du Wild, qui était venu à lui, comme un faible murmure, à travers des générations successives d’ancêtres loups, lui avait appris qu’il devait agir ainsi, comme il lui enseigna, afin de s’imprégner d’une autre odeur, à se rouler dans la neige, là où elle avait été le plus densément piétinée par ses frères sauvages.

La horde avait, au bord du lac, tué un caribou et elle festoya presque jusqu’à l’aube. Kazan humait le vent, qu’il avait en face. Il lui apportait l’odeur du sang et de la chair chaude, qui lui chatouillait agréablement les narines. La finesse de son ouïe percevait le craquement des os dans les mâchoires. Mais l’instinct de sa sauvegarde fut plus fort que la tentation.

Au plein jour, lorsque la troupe se fut éparpillée de droite et de gauche dans la plaine, Kazan vint jusqu’au, lieu de la ripaille. Il ne trouva plus que la neige rougie par le sang, couverte d’entrailles et de morceaux déchiquetés de peau coriace. Des lambeaux de chair, abandonnés par la horde repue, étaient attenants encore aux gros os. Kazan enfouit son museau dans ces débris et se roula à nouveau sur le sol, afin de se saturer de tous ces relents.

Le soir le retrouva encore à la même place et, lorsque la lune et les étoiles apparurent, sans trembler cette fois, il renouvela son appel.

C’est une seconde horde qui arriva, venant du sud, et qui menait grand train un autre caribou, qu’elle rabattait vers le lac gelé. La nuit était presque aussi lumineuse que le jour et Kazan vit la bête traquée, une femelle, qui sortait d’un bois de sapins, les loups à ses trousses. Ils étaient au nombre d’une douzaine environ, divisés en deux groupes qui s’avançaient en formant un fer à cheval, chaque groupe conduit par un chef et resserrant peu à peu l’étau commun.

Poussant un glapissement aigu, Kazan, lorsque le caribou passa à proximité de lui, s’élança comme un trait et prit aussitôt la poursuite, collé aux sabots de la bête. Au bout de deux cents yards[4], le caribou fit un crochet vers la droite et vint se jeter vers un des chefs de la meute, qui lui barra la route, de ses mâchoires ouvertes. Le caribou s’arrêta, le temps d’un éclair, et Kazan en profita pour lui sauter à la gorge.

Tandis que le reliquat des loups accourait en hurlant, la bête vaincue s’écroula sur le sol, écrasant à moitié sous son corps Kazan, dont les crocs ne firent que s’enfoncer davantage dans la veine jugulaire. Malgré le poids qui pesait sur lui et l’étouffait, il ne lâcha point son emprise. C’était sa première grosse proie. Son sang brûlait, plus ardent que du feu, et il grognait entre ses dents serrées. Pas avant que le dernier spasme de l’agonie n’eût abandonné le caribou, Kazan ne se dégagea de la lourde poitrine, Il avait, dans la journée, tué et mangé un lapin, et n’avait pas faim. Il se recula donc et, s’asseyant dans la neige, regarda tranquillement la horde déchiqueter le cadavre.

Comme le festin tirait à sa fin, il se hasarda parmi ses nouveaux frères, farfouilla du museau entre deux d’entre eux, et en reçut, en guise de bienvenue, un coup de dent.

Tandis qu’il se retirait un peu en arrière, se demandant s’il convenait d’insister, une grosse louve, se détachant de la bande, bondit soudain vers lui, droit à sa gorge. Il eut tout juste le loisir de parer l’attaque, en se couvrant de son épaule, et les deux bêtes allèrent rouler et rouler encore dans la neige.

À peine Kazan et la louve s’étaient-ils remis sur leurs pattes que l’excitation de cette brusque bataille détourna vers eux l’attention des autres loups. Abandonnant les restes du caribou, ils firent cercle, découvrant leurs crocs, hérissant comme des brosses leurs dos d’un gris jaunâtre, tandis qu’un des deux chefs s’avançait vers Kazan, pour le défier. Dès que les deux bêtes furent aux prises, l’anneau fatal se referma complètement autour des combattants.

Ce genre de tournoi en champ clos n’était pas nouveau pour Kazan. C’était le mode de combat ordinaire des chiens de traîneaux, lorsqu’ils vidaient leurs querelles. Si l’homme n’intervenait pas avec un fouet ou un gourdin, la bataille se terminait infailliblement par la mort d’un des deux champions. Parfois ils y laissaient la vie l’un et l’autre.

Il n’y avait pas à compter ici sur l’intervention de l’homme. Rien que le cordon des diables aux crocs aigus, qui attendaient avec impatience le résultat du combat, prêts à sauter sur le premier des deux adversaires qui culbuterait sur le dos ou sur le flanc, et à le mettre en pièces. Kazan était un étranger parmi la horde. Il n’avait rien à craindre cependant d’une attaque partant des rangs des spectateurs. La loi du combat était, pour chaque adversaire, une justice égale.

Kazan n’avait donc à s’occuper que du grand chef gris qui l’avait provoqué. Épaule contre épaule, ils tournaient en cercle, guettant l’un et l’autre le moment d’une prise de corps propice. Là où, quelques instants auparavant, claquaient des mâchoires et craquaient les os et la chair, le silence s’était fait. Des chiens dégénérés de la Terre du Sud, aux pattes faibles et à la gorge tendre, auraient en pareille occurrence grogné leurs menaces, en se montrant les dents. Kazan et le grand loup, au contraire, demeuraient calmes, en apparence tout au moins. Leurs oreilles, pointées en avant, ne se repliaient pas peureusement, ni le panache de leurs queues touffues, qui flottait au vent, ne se rabattait entre leurs pattes. Tout à coup, le loup esquissa sa première attaque que Kazan évita de bien peu. Les mâchoires du loup se refermèrent l’une contre l’autre, avec un bruit d’acier, et Kazan en profita pour lancer sa riposte. Les couteaux de ses dents balafrèrent le flanc de son adversaire. Après quoi, les deux bêtes se remirent à tourner en rond, accotées l’une à l’autre.

Leurs yeux devenaient plus ardents, leurs lèvres se plissaient et se retroussaient. Ce fut au tour de Kazan de jeter son attaque et d’essayer de l’emprise mortelle à la gorge. De bien peu, lui aussi, il manqua son coup et le mouvement giratoire recommença.

Le sang coulait abondamment du flanc blessé du grand loup et rougissait la neige. Brusquement (c’était une vieille ruse qu’il avait apprise dans sa jeunesse), Kazan se laissa tomber sur le sol, les yeux mi-clos. Le grand loup, étonné, s’arrêta aussi et tourniqua autour de lui. Kazan, qui l’observait, profita de ce que la gorge ennemie était à sa portée pour tenter à nouveau de la saisir. Mais, cette fois encore, il y eut un inutile claquement de mâchoires. Avec l’agilité d’un chat, le loup avait déjà pivoté sur lui-même et fait volte-face.

Alors commença la vraie bataille. Les deux bêtes bondirent l’une contre l’autre et se rencontrèrent, dans leur élan, poitrine contre poitrine. Kazan, dont le but était toujours l’emprise à la gorge, l’essaya derechef. Il la manqua encore, de l’épaisseur d’un cheveu, et, tandis qu’il avait la tête baissée, le loup le happa à la nuque.

L’attaque fut terrible et Kazan se sentit saisi d’une terreur intense. La douleur qu’il ressentait était vive aussi. Il réussit pourtant à tirer en avant la tête du grand loup, dont il agrippa, au joint du corps, une des deux pattes de devant.

L’os de la patte craqua sous sa mâchoire, solidement incrustée dans le poil et dans la chair, et le cercle des loups devint plus attentif. Le dénouement approchait. Lequel des deux combattants lâcherait le premier son emprise et roulerait sur la neige, pour être dévoré ?

Ce fut Kazan qui, réunissant toutes ses forces en un effort désespéré, réussit à se redresser sous l’étreinte de son adversaire et, d’un mouvement violent, à s’arracher de ses mâchoires.

Puis, sitôt qu’il fut libre, il s’élança contre le grand loup qui, la patte cassée, se trouvait en un équilibre instable. En une botte pleine d’à-propos, il le frappa en plein flanc. L’animal perdit pied, roula sur le dos, et la horde aussitôt bondit sur lui, hâtive de se repaître de son ancien chef dont le pouvoir et la force n’étaient plus.

Laissant la meute hurlante, aux lèvres sanglantes, dévorer le vaincu, Kazan se retira à l’écart, haletant et fort mal en point lui-même. Sa faiblesse était extrême et son cerveau tant soit peu trouble.

Il éprouvait le besoin de se coucher sur la neige. Mais l’atavique et sûr instinct de sa conservation l’avertissait de ne pas s’abandonner à ce désir.

Comme il était là, il vit une jeune louve grise qui, souple et svelte, s’avançait. Elle commença par se coucher devant lui, d’un air de soumission, puis se releva vivement et se mit à renifler ses blessures.

C’était une jolie bête, bien découplée. Mais Kazan ne lui prêta point attention. Il était bien trop occupé à regarder disparaître l’ancien chef, dont craquaient les os, comme avaient craqué ceux du caribou, et dont la chair et la peau s’en allaient en lambeaux.

Un orgueil montait en lui, qui lui disait qu’il était digne désormais des nouveaux frères qu’il s’était donnés. Désormais, quand il lancerait son hurlement à la lune et aux étoiles, parmi le grand Désert Blanc, les sombres chasseurs aux pattes rapides ne manqueraient plus de lui répondre et d’accourir !

Comme ses forces étaient un peu revenues, après un dernier coup d’œil vers la horde attablée, il regagna, en trottant, les plus proches sapins. Avant de s’y enfoncer, il se retourna et s’aperçut que Louve Grise, c’est ainsi que nous l’appellerons désormais, le suivait.

Elle n’était qu’à quelques yards de lui et continuait à avancer, avec un peu de timidité. Quelque chose qui n’était ni l’odeur du sang, ni le parfum des baumiers[5], ni l’arôme résineux des pins, flottait dans l’air, sous les claires étoiles, dans le calme apaisant de la nuit. Et ce quelque chose émanait de Louve Grise.

Il la regarda dans les yeux et il vit que ces yeux paraissaient l’interroger. Elle était à peine adolescente. Sur sa tête et sur son dos brillaient, sous la lune, ses poils lisses et soyeux. Elle lut, dans le regard étincelant de Kazan, son étonnement, et gémit doucement.

Kazan fit quelques pas en avant, Il appuya sa tête sur le dos de Louve Grise et sentit qu’à son contact elle tremblait. Le mystère de la nuit et des astres était sur eux. Maintenant elle avait tourné son museau vers les plaies de Kazan et les léchait, pour en apaiser la douleur. Il songea à d’autres caresses qui lui avaient été bienfaisantes aussi.

Bientôt, le dos fièrement hérissé, la tête haute, il s’enfonçait, côte à côte avec Louve Grise, plus avant sous les sapins.

  1. Le fleuve Mackenzie prend sa source dans les Montagnes Rocheuses, traverse le Canada vers l’ouest et va se jeter dans la Mer Glaciale du Nord, après avoir côtoyé les Grands Lacs de l’Ours et de l’Esclave.
  2. Le mille anglais vaut 1.600 mètres.
  3. Le Wild, ou le Wilderness, est un terme générique, intraduisible, qui, comme le Causse, la Brousse, la Pampa, la Steppe, la Jungle, le Maquis, désigne une région particulière et l’ensemble des éléments types qui la constituent. Le Wild, qui occupe une grande partie du Northland américain, s’étend jusqu’au Cercle Arctique. Ce n’est plus la terre normalement habitable, et ce n’est point encore la région morte du Pôle. Les forêts, alternées de prairies, sont nombreuses. Durant la plus grande partie de l’année, l’hiver sévit et la neige recouvre uniformément la terre. Un bref été fait croître hâtivement une végétation rapide et luxuriante. Le sol est tantôt plat, telles les étendues dénudées des Barrens, tantôt montagneux et accidenté.
  4. Le yard vaut 0 m. 91 (914 mm.)
  5. On donne ce nom à des arbres qui sécrètent le « baume », espèce de résine particulièrement odoriférante.