Journal (Eugène Delacroix)/7 février 1847

Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 1p. 261-262).

7 février. — Malaise. Je n’ai rien fait de toute la journée.

Ce bon Fleury[1] est venu me voir avec un diable d’enfant qui touchait à tout. Il m’a donné sa recette pour imprimer les panneaux, cartons ou toiles : colle de peau et blanc d’Espagne, appliqués à la brosse et unis au papier de verre.

Le soir, quand je me délassais après le bain, que j’avais fait venir avant dîner, Riesener est venu. Resté une partie de la soirée : il m’a conté que Scheffer avait réuni les membres de la future société et s’était prononcé pour un système tellement exclusif, que peu s’en est fallu qu’il n’exclût tout le monde. Il a consterné l’auditoire.

Riesener me parle toujours de ses projets admirables de travail et de procédés propres à les faciliter.

  1. Probablement Joseph-Nicolas-Robert Fleury, dit Robert-Fleury. Le diable d’enfant dont il est question ici doit être son fils, Tony Robert-Fleury.
    D’autre part, Delacroix veut peut-être parler de Léon Fleury, un paysagiste qui eut son heure de célébrité et dont il y a quelques études au château de Compiègne et dans divers musées (180-1858).