Journal (Eugène Delacroix)/12 septembre 1855
12 septembre. — Arrivé à Brive à dix heures. François était venu m’y chercher, et reparti.
Je parcours la ville, qui est très jolie ; l'église romane, où on a peint des cannelures et des caissons ; le collège ou séminaire, charmante architecture de la Renaissance.
Je pars à midi et demi et suis à Crose vers trois heures ; je ne puis vaincre, tout le long du voyage, une somnolence extrême. Frappé de la vue de Turenne et de ses ruines. Beaucoup d'émotion en arrivant.
Promenade avec François[1] dans les allées d’herbes, les arbres fruitiers, figuiers ; cette nature me plaît et réveille en moi de douces impressions ; la bonne Mme Verninac heureuse de me voir et me tutoyant. La femme de François est très bien,
- ↑ François de Verninac, président du tribunal de Tulle. Delacroix lui laissa par testament quelques souvenirs de famille.