Joies errantes/Ronde au bois

Alphonse Lemerre (p. 89-91).

RONDE AU BOIS

À Madame Marguerite Laguerre.
une voix

Salut jeune Soleil, prince des champs et des grèves !
Les temps moroses sont chassés par tes feux bénis ;
Dans les cœurs de vingt ans fleurit le tendre Rêve
Et dans tes branches chantent tes nids.

chœur de jeunes filles

Nous cueillerons la violette
Et le liseron,
Au bois où le mystère guette
Nous irons,
Eh ! oh !
Pour cueillir la violette et le liseron.

La jolie rose au bois
Nous dira
Que nous sommes aussi jolies.
Et dans les sources,
Aux voix si douces,
Nous nousmirerons
Eh ! ho !
Nous nous mirerons.

une voix

Les échos moqueurs répètent les voix,
Les voix futigives de l’Espoir qui passe
En chantant gaiement aux clairières des bois ;
Les échos moqueurs survivent parfois
À l’Espoir qui passe.

chœur

Le chevalier du roi
Y viendra,
Choisira la plus belle :
Un anneau d’or il aura
À la plus belle le donnera
Eh ! ho !
À la plus belle.


une voix

Aux buissons des bois les églantines rouges
Semblent de petits cœurs, parfumés et sanglants,
Et les échos moqueurs répètent les voix,
Les fugitives voix du Bonheur qui passe.

chœur, s’éloignant.

Le chevalier du roi
Y viendra
Eh ! ho !
Le chevalier du roi
Y viendra.