Joies errantes/Les petits Chemins

Alphonse Lemerre (p. 92-93).

LES PETITS CHEMINS

À Madame Jeanne Poilpot.

Ils ont une grâce enjoleuse,
Tendre à la fois et railleuse,
Des airs galants, persuasifs et mutins,
Les petits chemins.

Leur ruban clair se déroule —
Comme une eau lente —
Le long des prés, joyeux des fleurs en foule,
Et dans le bois qui chante.

Ils invitent à suivre leur fortune
Le pas des rêveurs, le pas des amoureux
Que la route battue importune.


Ainsi tes doux entretiens
Aveux discrets murmurés en tremblant,
Du cœur effarouché qui se défend
Sont tes petits chemins.

L’Amour alors, se faisant bon apôtre,
Gentiment nous prend par la main
Et nous conduit dans la forêt profonde
Par tes petits chemins.