Identification anthropométrique, instructions signalétiques/17

II. — Mensuration de la largeur de la tête
(diamètre transversal)

18. — La largeur maximum de la tête se prend avec le même instrument que la longueur et suivant un manuel opératoire semblable.

Premier temps (Pl. 12 et 13).

19. — Le sujet étant assis sur le tabouret comme pour la longueur, prendre position exactement derrière lui, les talons réunis formant l’équerre et le corps d’aplomb, de façon à avoir symétriquement l’aisance des deux coudes. Tenir les branches du compas à peu de distance des extrémités et les placer d’abord sur l’attache supérieure de chaque oreille, puis de là les élever verticalement à travers la chevelure du sujet.

20. — Comme il a été dit pour la longueur, l’opérateur, les yeux fixés sur la graduation, observe le mouvement d’augmentation, bientôt suivi de diminution non interrompue, à mesure que les pointes du compas s’élèvent symétriquement vers le sommet de la tête. Redescendant, il voit aussitôt le mouvement d’accroissement reprendre pour rediminuer ensuite, et il cherche en tâtonnant la position des deux points symétriques où la diminution recommence.

21. — Ces deux points ne sont pas nécessairement ceux du maximum de largeur ; mais ils sont généralement situés à peu de chose près, sur le même plan horizontal que le diamètre cherché. Aussi l’opérateur ayant atteint ce plan horizontal, n’a-t-il plus qu’à :

22. — Faire osciller lentement son compas une ou deux fois d’avant en arrière et d’arrière en avant pour être à même de s’arrêter sur le diamètre maximum et de lire la graduation.

23. — Les deux points à intervalle maximum sont quelquefois situés juste sur l’attache supérieure de chaque oreille ; mais le plus souvent on les trouve à deux doigts derrière et au-dessus.

Deuxième temps (Pl. 14).

24. — Le deuxième temps de la mensuration de la largeur a le même but que le temps correspondant de la longueur : celui de fixer les branches du compas au chiffre trouvé. Le manuel opératoire en est également identique.

25. — La main gauche, lâchant la pointe du compas, abandonne un instant l’instrument et remonte jusque vers la graduation ; le pouce se place en travers d’elle tandis que les quatre autres doigts s’allongent en dessous pour soutenir et immobiliser la branche opposée, qui peut alors être lâchée à son tour par la droite.

26. — De cette main laissée libre, tourner la vis d’arrêt après avoir ramené les branches à l’écartement trouvé au premier temps.

Troisième et dernier temps.

27. — Le troisième temps a pour but, comme le temps similaire de la longueur, de vérifier si l’ouverture à laquelle le compas a été fixé n’est ni trop large ni trop étroite.

28. — À cette fin, déplacer symétriquement de haut en bas et de bas en haut les pointes du compas, en avançant légèrement de 1 à 2 millimètres à chaque va-et-vient, jusqu’à ce que l’on ait dépassé de beaucoup les deux bosses maximums (même vue d’ensemble que pour le premier temps, Pl. 12).

29. — Il est très important que, durant tout ce temps de contrôle, le sujet soit assis carrément et que, d’autre part, l’opérateur ait le corps d’aplomb et les coudes libres et pareillement levés afin que les deux pointes du compas avancent bien symétriquement du même mouvement.

30. — Les observations sur le degré du frottement qu’il faut rechercher et qu’il est possible d’obtenir sont les mêmes que pour la longueur (pages 22 et 23, §§ 12 à 14).

31. — Néanmoins, la comparaison des prescriptions du troisième temps avec celles du premier montre que les mouvements d’oscillation pour contrôler la largeur probable ne sont pas identiquement les mêmes que pour la déterminer en première lecture.

Pour déterminer la largeur probable, le compas s’élève d’abord verticalement, puis oscille horizontalement d’avant en arrière ; pour contrôler, les pointes avancent, dès le commencement du troisième temps, d’arrière en avant, mais en décrivant de haut en bas et de bas en haut une suite de lignes brisées de 2 à 3 centimètres de longueur, à peine séparées l’une de l’autre de quelques millimètres (Pl. 15, Fig. 1).

32. — En effet, les bosses qui déterminent le maximum de largeur ne font souvent qu’une saillie d’une superficie inférieure à celle d’une pièce de cinquante centimes. Il en résulte que si, dans les oscillations pour le contrôle, les zigzags étaient trop écartés les uns des autres, on courrait le risque de passer à côté de la saillie maximum sans la toucher (Pl. 15, Fig. 2), et par suite d’être amené à diminuer l’ouverture du compas et à dicter une mesure de 1 à 2 millimètres trop étroite.

L’erreur se produirait encore plus sûrement si, pour le contrôle, la pointe du compas, au lieu de suivre une ligne brisée, décrivait une série d’ovales concentriques (Pl. 15, Fig. 3). Cette dernière faute est très commune chez les commençants.

33. — Approximation. Théoriquement le degré d’approximation devrait être le même pour la largeur de la tête que pour la longueur.

En pratique on observe pourtant quelquefois entre deux largeurs prises sur un même sujet à plusieurs années d’intervalle, des écarts de 1 millimètre en plus ou en moins (d’où une divergence totale qui peut s’élever à 2 millimètres), qui doivent être imputés moins à une erreur de mensuration qu’à un changement considérable survenu dans l’état graisseux du sujet.

Remarques communes à la mensuration des deux diamètres.

Les corrections et remarques dont les diamètres céphaliques sont susceptibles sont peu nombreuses.

34. — Quelquefois une blessure à la tête rend la mensuration soit peu exacte, soit même momentanément impossible. L’opérateur, pour couvrir sa responsabilité, ne devra pas négliger de relater à la rubrique note ces cas de force majeure.

35. — Les têtes irrégulières ou difformes doivent également donner lieu à des renvois explicatifs, notamment lorsque ces irrégularités peuvent entraîner des erreurs de mensuration.

36. — La non-symétrie des bosses crâniennes qui déterminent le maximum de largeur ne doit pas amener le mensurateur à modifier le manuel opératoire. Il doit en pareil cas observer avec plus de soin que jamais la symétrie de ses propres mouvements dans le temps de contrôle ; mais de plus, il devra noter en renvoi l’écartement que l’on obtient lorsqu’on mesure la tête de côté, dans le sens de l’axe de l’irrégularité.

La particularité sera relatée en note. Exemple : tête (très) irrégulière : la largeur en inclinant du côté droit (ou gauche) ne mesure plus que 14.5

37. — Par application du paragraphe 25, page 19, du chapitre précédent, on indiquera au moyen des lettres rv. (abréviation de revue) les diamètres céphaliques extraordinaires soit par leur petitesse, soit par leur grandeur, après toutefois que l’on en aura vérifié l’exactitude scrupuleuse par une nouvelle mensuration et une lecture attentive de la graduation.

Disons pour fixer les idées qu’une longueur de tête est rarement inférieure à 170 millimètres ou supérieure à 200 ; tandis que la largeur varie entre 140 et 169 millimètres.