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HorizonsEugène Fasquelle (p. 60-61).
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LE VENT


Le vent tombé revient comme un raz de marée
Tourmenter les villes carrées
Et les arbres de leurs jardins.

Il déferle sur nous par gigantesques lames,
Il voudrait nous arracher l’âme
Comme les feuilles des jardins.

Ah ! livrons notre orgueil et notre véhémence
Au flot qui meurt et recommence
De cette mer qu’on ne voit pas,

Et que notre pensée, âpre, agile et muette,
Domine ainsi qu’une mouette
Tant d’énergie et de fracas !


— Le vent ! Le vent ! Voici que le monde s’écroule !
Ivre d’un souvenir de houle,
D’écume, d’embrun et de sel,

Je foncerai, les yeux fermés, sur la tempête,
Pour croire que je troue et brise avec ma tête
Le tourbillon universel !