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HorizonsEugène Fasquelle (p. 58-59).
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ESSAI


Nous irons sur le bord des eaux
D’avant Paris, claires et belles.
Nous aurons par les prés l’âme des bestiaux,
Leur bon regard dans les prunelles.
Et nous serons aussi contents
Devant l’ampleur des lignes naturelles
De la Seine qui tourne autour de ses coteaux,
Que de voir de tout près, bercé dans le beau temps,
Un bourdon roux sur une ombelle.

Ainsi, nous irons lentement et loin
Selon le trèfle, le sainfoin,
La belladone et la marguerite champêtre,
Cueillant de beaux bouquets, et roses de bien-être.

Et sans doute oublierons-nous un peu
À la longue, au bout de cette herbe tranquille,
De ces beaux peupliers en file,
De cette Seine au tournant bleu,
Au bout de tant d’odeurs, au bout de tant de fleurs
Où l’heure change de couleur,
— Monstrueusement belle et proche — notre ville ?