Pour les autres utilisations de ce mot ou de ce titre, voir Présage.
HorizonsEugène Fasquelle (p. 62).
◄  Le vent
Au vent  ►

PRÉSAGE


Dans l’été rembruni du finissant mois d’août,
L’automne déjà flotte avec un peu de brume,
Et, dès aujourd’hui, mêle à l’impérial goût
Des roses, son austère et dolente amertume…

Reviens-nous une fois encor, belle saison,
Seule saison des inconsolables natures !
Tu berceras tragiquement sur l’horizon
Ton agonie en flamme et tes noires ramures,

Et nous irons asseoir notre grave bonheur
Dans le soleil taché d’ombre où tu nous accueilles,
Pour entendre tomber au fond de notre cœur
La mort blonde, dansante et douce de tes feuilles.