Eusèbe Sénécal, imprimeur-éditeur (p. 77-84).

CHAPITRE XVIII

angeline.


La voie qui me restait à suivre était désormais toute tracée. Réparer le mal que j’avais fait, tel était mon devoir et la détermination que j’avais prise. Je suis heureux aujourd’hui du témoignage de ma conscience qui me dit que je n’ai pas forfait à mon serment.

Il me fallait aller rejoindre Angeline. L’affreux malheur qui était venu fondre sur elle me l’avait rendue encore plus chère, s’il était possible, car à l’amour paternel que je lui portais rejoignait un sentiment d’incommensurable pitié.

Je passai le reste de la journée à acheter des provisions en abondance ainsi que des étoffes et des vêtements de toutes sortes. Le lendemain matin, accompagné de quatre hommes vigoureux que j’avais choisis et engagés, je me dirigeai vers le Lac St. Jean où je devais la rencontrer. Nous marchâmes pendant quatre jours et quatre nuits sans prendre que justement le temps nécessaire pour les repas et le repos qui nous étaient indispensables, j’avais hâte d’arriver et pourtant je redoutais le moment où elle me demanderait des nouvelles d’Attenousse, car je savais que ce serait la première question que sa mère et elle me poseraient.

La quatrième nuit, du haut d’une éminence, par un beau clair de lune, je pus contempler le campement d’une partie de la tribu qui reposait paisiblement sur les bords du lac. Je voyais la fumée qui s’échappait de chaque toit et s’élevait en ondoyant pour se perdre dans l’immensité des cieux.

Je pressai alors ma poitrine à deux mains pour arrêter les palpitations de mon cœur qui semblait prêt à en sortir. Un des indiens qui m’accompagnaient me désigna la demeure d’Angeline. Je sentais en descendant la pente qui y conduisait mes jambes faiblir sous moi. Les chiens de garde poussaient des hurlements inquiets et plaintifs pour avertir leurs maîtres que des étrangers arrivaient, j’avançais toujours malgré la certitude où j’étais que j’allais porter le désespoir dans cet intérieur. Quelques sauvages sortirent pour se rendre compte de ce bruit insolite. Presque tous me reconnurent lorsque je passai devant eux, mais ils rentrèrent précipitamment, croyant que c’était plutôt mon esprit qui venait les visiter, tant ils étaient certains de ma mort et tant était grande la superstition qui les dominait, malgré les lumières que le christianisme leur avait données.

Enfin, je réussis à dominer quelque peu mon émotion et me dirigeai vers la demeure de ma pauvre Angeline. Mes deux chiens que j’avais laissés avant mon départ et qui avaient toujours montré pour elle un attachement sans bornes, étaient étendus à la porte l’œil et l’oreille au guet, comme deux vigilantes sentinelles. Lorsqu’ils entendirent le bruit de mes pas, ils se levèrent et poussèrent d’affreux hurlements auxquels répondirent tous les autres chiens de la tribu, puis dès qu’ils virent que nous nous avancions vers la porte qu’ils gardaient soigneusement, ils s’élancèrent vers nous le poil hérissé, l’œil ardent, nous montrant deux rangées de dents formidables. On eût dit qu’ils voulaient nous barrer le passage. Je me sentis touché de ce dévouement si vrai, et si désintéressé : je les appelai par leurs noms, ils reconnurent ma voix. D’un saut, ils furent auprès de moi, vinrent me lécher les mains, firent mille cabrioles en avant et autour de moi, allèrent japper joyeusement à la porte pour leur apprendre qu’un ami arrivait puis recommençaient leurs gambades tant leur joie était délirante.

Je n’étais plus enfin qu’à quelques pas de l’habitation, lorsque la porte s’ouvrit et deux femmes parurent sur le seuil. L’une d’elles tenait une carabine, l’autre pressait un jeune enfant sur sa poitrine. Toutes deux avaient été éveillées en sursaut par le bruit inusité et craignaient sans doute une attaque de quelques tribus ennemies, attaques qui n’étaient que trop fréquentes dans ces temps-là. Je les reconnus du premier coup d’œil ; c’étaient la mère d’Attenousse et mon Angeline. Mes forces voulurent m’abandonner, mais je réussis à prendre le dessus. « Hélika », s’écria la vieille en se reculant, épouvantée, pendant qu’Angeline s’élançant à ma rencontre venait jeter son enfant dans mes bras et me sauter au cou. Je les pressai un instant toutes deux sur mon cœur.

« Père, me dit Angeline, je t’attendais. Va-t-il bientôt nous revenir ? » Elle n’osait prononcer le nom de son époux. Je pus alors, pressé de ses questions, me débarrasser de son étreinte et ordonner aux sauvages qui portaient mes effets de les déposer à la porte de la hutte et leur enjoignis de se retirer. Je leur avais expressément défendu de raconter la mort tragique d’Attenousse et je pouvais compter sur leur discrétion. Puis prenant Angeline et son enfant dans mes bras, comme je l’avais fait les deux jours qui avaient précédé mon départ, j’entrai dans la cabane et les assis sur mes genoux.

Pendant ce temps, la vieille mère disséquait chacun des traits de ma figure comme si elle eût voulu y lire la terrible nouvelle que j’allais leur annoncer et qu’elle semblait anticiper.

L’accablement dont mon âme était en proie ne put leur échapper, elles semblèrent comprendre qu’un grand malheur était arrivé, et les sanglots d’Angeline me tirèrent de l’abîme de douleurs où j’étais enfoncé. « Angeline, ma bonne, ma chère enfant, lui dis-je en l’embrassant, ton mari était trop parfait pour la terre, il ne pouvait vivre au milieu des méchants qui rôdent autour de nous. Dieu a voulu qu’il me chargeât de te donner avec nous tous un rendez-vous dans le ciel, car il l’a appelé à lui. Une affreuse maladie l’a saisie à son arrivée aux Trois-Rivières, il en est mort entouré de tous les secours de la religion bénissant ton nom, celui de sa mère et faisant des vœux pour le bonheur de son enfant. Il m’a chargé de prendre soin de vous tous et je ne faillirai pas à l’engagement que j’ai contracté sur son lit de mort. Plutôt m’arracher le cœur que de me séparer de ton enfant à laquelle j’ai voué tout l’amour, que j’ai porté à la mère et que je ressens pour toi aujourd’hui. »

J’avais dit ces paroles qui ne comportaient qu’une partie de la vérité, les yeux baissés et l’esprit encore noyé dans le souvenir des scènes affreuses que j’avais vues se dérouler depuis mon arrivée dans la ville.

Quand je levai la tête, Angeline ne pleurait plus, son regard était perdu dans le vide, un frisson agitait tous ses membres, sa pâleur était extrême. La mère continuait à m’examiner et malgré les efforts qu’elle faisait avec la stoïque énergie du sauvage pour dissimuler ce qu’elle éprouvait, je pus voir clairement qu’elle pressentait tout ce qui était arrivé.

Je déposai Angeline sur son lit, je la couvris de mes baisers, l’inondai de mes larmes et nous tentâmes, la mère et moi, tous les efforts possibles pour tâcher de la faire revenir à elle. Elle fut longtemps, bien longtemps avant que de pouvoir reprendre ses sens. Heureusement qu’une idée lumineuse me frappa. Je couchai auprès d’elle la petite Adala et lui ayant dit tout bas que sa mère allait mourir si elle n’essayait pas par ses caresses de la rappeler à la connaissance. Cette enfant était d’une intelligence bien supérieure à son âge, on eût dit qu’elle comprenait l’importance de ce que je lui avais dit et elle répéta les mots que je lui avais appris :

« Maman si tu mourais que ferait Adala ? » et elle l’embrassait à chacune de ses paroles. Ces accents naïfs qui peuvent faire surgir la mère de la tombe à la voix de son enfant premier né eurent l’effet désiré.

« Oh ! Adala, dit-elle en la pressant avec transport, seules désormais sur la terre qu’allons-nous devenir, car tu es orpheline et ne comprends pas encore toute la perte que tu as faite en étant privée de l’appui de ton père ? » et des larmes abondantes inondèrent ses joues. Agenouillé auprès du lit, je suivais avec anxiété cette scène navrante ; toutefois, j’augurai bien des larmes que versait Angeline, car il me semblait qu’elles devaient la sauver. Je regrettai alors de ne pas lui avoir dit toute la vérité, mais quelles consolations aurais-je pu lui offrir ; une consolation est-elle possible dans cette vallée de larmes ?

Mais pourquoi m’appesantirais-je davantage sur ces tristes événements ?…

À force de bons soins, la santé d’Angeline parut se rétablir et chaque soir, une prière était dite en commun dans la tribu pour le repos de l’âme du malheureux Attenousse.

Toutefois la position n’était guère tenable. D’un moment à l’autre, un mot indiscret de quelqu’enfant de la tribu, pouvait tout compromettre, car chacun savait ce qui s’était passé avant et après l’exécution, et je craignais qu’il en vînt quelque chose aux oreilles d’Angeline et qu’on lui apprit de quelle manière Attenousse était mort. Je me décidai donc un jour de fuir ces endroits à jamais néfastes, d’amener avec moi mes infortunées protégées, d’aller demeurer dans un lieu ignoré, auprès d’un lac qui se trouve dans les profondeurs des bois vis-à-vis Ste. Anne de la Pocatière autrefois Ste. Anne de la Grande Anse. Je fis mes préparatifs en conséquence : j’achetai un fort grand canot, engageai des hommes et le surlendemain, accompagnés d’une embarcation montée par de puissants rameurs qui devaient nous prêter secours au besoin, nous descendîmes le Saguenay et quelques jours après, nous traversions le fleuve.

Est-il besoin de vous dire que la veille de mon départ, j’avais visité plusieurs de mes amis et leur avais exposé le but et la raison qui me forçaient de les abandonner. Ils comprirent parfaitement, ces enfants de la nature, quel était le sentiment qui guidait ma conduite, ils voulurent même m’offrir des venaisons fumées et des pelleteries dont j’aurais trouvé un avantageux débit. Je les remerciai avec effusion pour ces preuves d’amitié qu’ils me donnaient, et lorsque le lendemain, je doublai le cap qui les séparait à jamais de ma vue, je pus apercevoir leurs silhouettes mal effacées. Ils venaient nous dire adieu malgré l’heure matinale du départ et tâchaient de se mettre à l’abri des rochers pour que nous ne les vissions pas, tant ils semblaient comprendre combien il nous était pénible de nous séparer d’eux. Je n’en ai revus que peu d’entre eux depuis que j’habite les bords du Lac à la Truite, ceux-là je les ai toujours reçus avec bonheur parce qu’ils m’apportaient l’expression sincère de l’amitié que tous nous conservaient.

Nous débarquâmes donc à Ste. Anne à un endroit qu’on appelle encore aujourd’hui le Cap Martin. L’église se trouvait alors à une bien faible distance de ce lieu, montrant son clocher d’où trois fois par jour, comme c’est encore la coutume, la cloche invitait les fidèles à la prière.

Je m’assurai de suite d’une de demeure confortable. Un brave habitant, moyennant rétribution, me céda une partie de sa maison. J’y installai Angeline, son enfant et la vieille qui n’avait pas voulu se séparer d’elles et je m’établis leur pourvoyeur. Chaque jour, je m’évertuais à trouver de nouveaux plats qui pussent satisfaire leurs goûts, car, en dépit de tous mes efforts, je voyais la santé d’Angeline faiblir d’un jour à l’autre malgré tous les soins que nous prenions d’elle. Pourtant elle parut se ranimer pendant quelque temps. Bien que plongée dans une affreuse tristesse dont je ne pouvais la tirer, j’avais réussi à lui faire prendre un peu d’exercice. La vieille indienne l’entourait de toute espèce de prévenances et me secondait dans ce que j’essayais pour la distraire. Je lui avais dit tout ce que j’avais caché à Angeline et par un accord tacite, jamais allusion n’avait été faite aux jours passés.

Ainsi s’écoulèrent six mois, non pas de bonheur, mais au moins de paix et de tranquillité ; chacun dévorant sa peine en silence.

Mais un jour arriva où, entraîné par le désir incessant de chasser, je m’éloignai de la demeure pour m’enfoncer dans les bois. Lorsque je revins, la désolation était à son comble. Angeline, comme à l’ordinaire, avait été faire une promenade, elle avait rencontré dans sa course une de ces commères obséquieuses qui ont toujours la bouche pleine de nouvelles. Elle lui avait raconté dans tous ses détails le supplice qu’un sauvage avait enduré aux Trois-Rivières. Elle lui avait rapporté toutes les atroces calomnies qui avaient pesées sur lui et auxquelles elle-même ajoutait foi. Elle tenait, disait-elle, tous ces détails d’un sien cousin qui était parti des Trois-Rivières la veille de l’exécution et qui les tenaient lui-même de trois sauvages qui avaient vu commettre le meurtre pour lequel l’indien avait été exécuté. Il avait ajouté de plus que ces trois hommes erraient dans les bois d’alentour.

Ce coup devait être le dernier qui allait frapper Angeline. Nous la mîmes au lit le soir avec une fièvre considérable et dans un état de délire complet. La Providence dans ses décrets avait décidé qu’elle n’en sortirait plus vivante.

Je glisse rapidement sur ces événements parce que je sens mon être se déchirer à chacune des péripéties que j’aurais à raconter dans les différentes phases de sa maladie. Lorsqu’un des derniers jours de mai, le bon médecin de campagne vint me presser la main, qu’il m’invita à le reconduire jusqu’au bout de l’avenue, je sentis, à l’émotion de sa voix, que je n’avais plus rien à espérer des secours des hommes. Il m’annonça donc que mon enfant bien aimée n’avait plus que peu de jours à appartenir à la terre. « Sa constitution, ajouta-t-il, a été minée insensiblement par des causes que je ne puis comprendre ; elle était née forte et vigoureuse. C’est à son tempérament et à vos bons soins qu’elle a dû de vivre jusqu’aujourd’hui. L’énergie de sa volonté a pu lui faire surmonter bien des crises causées par un mal moral, mais cette dernière a été au-dessus de ses forces. Dans deux ou trois jours au plus, dit-il en me prenant la main et la serrant affectueusement, Dieu aura mis fin à ses souffrances. »

À cette désolante déclaration je sentis mes jambes fléchir sous moi, heureusement que j’avais à ma portée un poteau auquel je pus me retenir, car j’allais choir. Je demeurai longtemps plongé dans l’abîme de ma douleur. Je ne sais depuis combien de temps j’étais là lorsqu’une main amicale vint se poser sur mon épaule. Je fis un soubresaut, comme quand on est soudainement éveillé au milieu d’un affreux cauchemar. C’était le bon curé qui venait faire sa visite quotidienne à ma chère malade. Le docteur était passé chez lui et lui avait raconté l’état de désespoir dans lequel il m’avait laissé. Il comprit que toutes ces consolations banales qu’on prodigue quelquefois à ceux qui pleurent étaient superflues, aussi nous acheminâmes-nous en silence vers la maison. Avant que d’y entrer, le bon prêtre me fit promettre de n’y paraître que lorsqu’il m’appellerait afin que la malade ne vit pas l’altération de ma figure.

Quand j’entrai au signal convenu, les traits de ma pauvre Angeline n’avaient plus rien qui appartint à la terre. Son regard était tourné vers les cieux et de ses lèvres s’échappait une fervente prière. Le bruit de mes pas la tira de cet état extatique. Elle me fit signe d’approcher, me tendit la main et me présenta son front à baiser comme elle avait coutume de le faire depuis mon retour. Enfin, vous l’avouerai-je, je ne me sens plus la force de vous exprimer les souffrances innombrables que j’ai éprouvées pendant les deux jours et deux nuits qui précédèrent sa mort. Bercé de temps en temps entre le découragement ou l’espérance, dès qu’une lueur d’amélioration se faisait entrevoir je redoublais, s’il était possible, mes soins et ma sollicitude. La mère et moi nous étions constamment à son chevet dans un morne silence troublé seulement par la respiration haletante de la mourante et le tictac de l’horloge dont l’aiguille, comme le doigt de l’inexorable destin, nous montre à chaque seconde que nous avons fait un pas vers l’éternité.

Les regards de la malheureuse mère, chargés de tristesse, rencontraient parfois les miens et nous baissions la tête comme si nous eussions craint de laisser apercevoir les sentiments de souffrances auxquels nos cœurs étaient en proie.

Le soir de la troisième journée tout parut renaître à l’espérance, l’état de la malade nous semblait s’être considérablement amélioré. Tout joyeux, je me livrais à l’espoir et de suite j’envoyai quérir le médecin.

Nous sommes toujours si heureux d’espérer même lorsque tout est perdu.

Il arriva en toute hâte, prit le pouls de la malade, ausculta sa poitrine, lui dit quelques paroles d’encouragement puis me faisant signe de l’accompagner à la porte : « Le soleil de demain, me dit-il, ne la trouvera pas vivante. »

Dans la soirée, elle reçut tous ses derniers sacrements. Vers minuit, je vis que le moment fatal approchait mais j’avais un dernier devoir à remplir et je résolus de le faire avec toute l’énergie que j’avais mis autrefois à faire le mal. C’était un pardon que je voulais obtenir, car je ne me dissimulais pas que si j’avais abandonné la voie du crime, c’était dû aux prières de mes bons parents, de mes sœurs et d’Angeline.

Après que son action de grâces fut finie, je priai l’assistance de se retirer et prosterné, la face contre terre, je demandai pardon à mon enfant pour tout ce que je lui avais fait endurer à elle-même, lui racontai l’histoire de son enlèvement et les souffrances atroces qu’enduraient ses parents par sa disparition.

J’attendais les paroles qu’elle allait prononcer comme un criminel qui doit recevoir sa sentence.

« Père, me dit-elle après un moment de silence, viens m’embrasser. Je remets entre tes mains Adala, c’est mon trésor, c’est ma vie que je te confie. »

Telles furent les dernières paroles que j’entendis de sa bouche angélique.

Je fis ensuite rentrer les assistants. La respiration de la mourante devenait de plus en plus oppressée, ses lèvres seules remuaient pour répondre aux prières des agonisants. Ses mains étaient jointes et ses yeux tournés vers le ciel. Un instant après que nous eûmes fini de prier, une légère teinte parut colorer ses joues : « J’y vais, j’y vais », prononça-t-elle comme si elle se fut adressée à quelqu’être surnaturel et ce fut tout !!!…

En ce moment, Adala s’éveilla en souriant et demanda sa mère, elle tendit ses bras vers elle et l’embrassa en l’appelant. Hélas sa pauvre mère n’était plus qu’un cadavre !

Deux jours après, Angeline fut déposée dans sa dernière demeure où elle dort encore aujourd’hui sous un gazon émaillé de fleurs sauvages en attendant le jour où nous nous réunirons. Une pauvre croix de pierre sur laquelle est gravé son nom, avertit le passant indifférent qui foule les tombes du cimetière, qu’elle repose là.

Quand la cérémonie funèbre fut terminée, je pris Adala dans mes bras, la pressai sur ma poitrine et lui dis avec transport : « Oh non, mon Adala, tu ne resteras pas orpheline, car désormais tu seras ma seule richesse, mon seul bonheur. »